Il y a 61 ans, le 28 mai 1958, tombait au combat un de nos illustres soldats, le lieutenant-colonel Jeanpierre.
Le lieutenant-colonel Pierre Jeanpierre (1912 – 1958) était un militaire français de la Légion étrangère.
Engagé au 131e Régiment d’Infanterie comme homme du rang, il prépara et réussit le concours d’officier. Il fut nommé sous-lieutenant en 1937 au 1er Régiment Étranger (Légion étrangère). Au début de la guerre, en 1939, il est alors au Levant avec le 6e RE.
Il refuse cependant de rejoindre les rangs des Forces françaises libres et retourne dans les rangs de la Légion à Marseille. De là, il gagne la Résistance lors de l’invasion de la zone libre. En 1944, il est fait prisonnier et interné au camp de Mauthausen.
À la fin de la guerre, il retrouve les rangs de la Légion. Il se porte volontaire pour servir au sein des unités parachutistes de la Légion. Affecté au 1er BEP, il part en Indochine en 1948. En 1950, lors de l’évacuation de la RC4, il saute sur That Khe. Il sera l’un des rares survivants du bataillon.
Rapatrié en Algérie, il repart pour l’Indochine en 1954 après la chute du camp retranché de Điện Biên Phủ. Il prend alors le commandement du 1er Bataillon Étranger de Parachutistes. Lorsque cette unité prend l’appellation de « régiment », il cède sa place au colonel Brothier, à qui il succédera en 1957, au retour de l’expédition de Suez.
Sous son commandement, le régiment livre la Bataille d’Alger et aligne les succès dans les djebels face aux bandes rebelles. Le 29 mai 1958, dans la région de Guelma, l’hélicoptère depuis lequel il commande son régiment est abattu. Son nom de code radio était Soleil.
Ce chef de guerre, vétéran de plusieurs conflits, était craint en raison de sa dureté et de son exigence au combat, faisant parfois passer le bilan des opérations avant la vie de ses légionnaires. Toutefois, il était admiré de ses hommes.
Le portrait du lieutenant-colonel Jeanpierre est exposé parmi ceux des plus prestigieux officiers de la Légion dans la salle d’honneur du musée de la Légion Etrangère à Aubagne.
Une promotion de Saint-Cyr portera son nom quelques années plus tard, et dans notre région, un square de Nice, une avenue de Cagnes-sur-Mer et du Cannet, et un rond-point d’Aix en Provence perpétuent sa mémoire.
Patrice LEMAÎTRE