La République vénère les cercueils
Notre lecteur Michel Vandenbergues nous fait parvenir ce texte que lui inspire la mort de nos 13 soldats au Mali :
Mes amis militaires n’apprécieront pas ce texte, mais je vous l’envoie tout de même.
Aujourd’hui, nos politiciens honorent les 13 victimes de nos chefs.
Subir, le culte de la fatalité, les grandes messes républicaines d’obsèques à répétition qui nous obligent à la résilience et nous interdisent toute objectivité, toute critique. La République vénère les cercueils.
Décidément, notre armée ne sera jamais à la hauteur de ce qu’on attend d’elle : 13 morts pour un désastre humain, 13 morts pour une armée ridiculisée.
Lundi 23 novembre 17 heures, des commandos parachutistes, normalement des professionnels lourdement armés, repèrent un groupe d’un pick-up et de plusieurs motos. Quelques pouilleux minables sur le plateau d’un 4X4 rouillé, armés de kalash d’un autre âge. Les militaires français engagent le combat au sol contre le véhicule qui s’enfuit dans la nuit. Ils appellent alors des renforts aériens. Deux Mirages 2000, rien de moins, interviennent pour les rattraper, sans efficacité. Un hélicoptère Cougar (transport de troupes) est envoyé sur place avec un renfort de personnels de toutes spécialités, un légionnaire, des troupes de montagne. Deux hélicoptères d’attaque Tigre en soutien. Des moyens considérables en matériels ultra-modernes, en personnels de choc, déclinés dans toutes les composantes de l’Armée pour une poignée de guerilléros en chéchia qui s’enfuient en moto.
À 18h40, c’est le drame qui ridiculise cette gabegie
Le Cougar et le Tigre se percutent, tout simplement, tout bêtement. Trop de militaires au mètre-carré, jusqu’à se marcher dessus.
On ne saura rien de ce qui s’est passé, l’Armée est une grande muette. Pourtant, on peut se poser quelques questions. C’est à l’hélicoptère Tigre très manœuvrant, qui protège le lourd hélicoptère Cougar chargé d’hommes et peu agile, d’assurer l’anti-collision. Cet accident est donc le fait d’une erreur de son pilote. Il s’agit d’une erreur humaine, certes dans des circonstances de vol particulièrement difficiles : stress de la nuit, stress de la zone de combat. Il sera bien injuste de blâmer ce pauvre homme amené à prendre des risques inconsidérés.
En attendant, l’enjeu de cet engagement justifiait-il la mise en œuvre d’une telle armada ? Certainement pas ! 13 morts, des dizaines de millions d’euros partis en fumée, dans le sable. Pour rien d’autre que ces vies précieuses perdues.
Que faisons-nous dans ce désert grand comme deux fois la France ? Une barkhane est une dune, alors que nous sommes incapables de reprendre un hectare à la périphérie de Paris.
Voici le nom de ces 13 soldats morts loin de la Patrie : Nicolas Mégard, Benjamin Gireud, Clément Frisonroche, Alex Morisse, Julien Carette, Anreï Jouk, Romain Salles de Saint-Paul, Pierre Bockel, Romain Chomel de Jarnieu, Alexandre Protin, Antoine Serre, Valentin Duval, Jérémy Leusie. Sans commentaire.
Nos dirigeants assurent l’accueil bienveillant de milliers de déserteurs maliens qui crachent sur la France une fois installés ici et, dans le même temps, ils nous font pleurer sur les cercueils de nos fils morts au Mali.
Michel Vandenbergues
13 morts pour le pillage de l’uranium. C’est triste.