L’expérimentation de ce nouvel outil de racket… Pardon, de sécurité rentière… Ah zut, de sécurité routière ! – voilà, j’y suis arrivé –, s’est soldée par un gros bide. Dans la Manche, ça n’a flashé que 965 fois en trois mois, c’est-à-dire à peine plus de dix fois par jour. Damned !
Pourtant, nos gouvernants avaient misé gros sur cet imparable moyen de faire les poches des automobilistes. Car les radars fixes qui se multiplient toujours – mais sont vulnérables aux manifestations de colère –, les radars tronçons, les radars travaux, les radars feux rouges ne suffisaient plus à satisfaire les appétits gargantuesques des Rapetout de Bercy. Alors, on a imaginé l’arme fatale pour une répression routière toujours plus juteuse : les radars embarqués !
On nous les avait annoncés comme le nec plus ultra de la technologie. Ils étaient capables de flasher plusieurs véhicules simultanément, par devant, par derrière, de jour, de nuit, par temps de pluie… Et pas seulement les excès de vitesse mais aussi les comportements à risque comme le téléphone au volant. Le tout concédé à des sociétés privées pour en assurer la meilleure rentabilité.
Or, le jackpot escompté n’est pas tombé. Dix flashs par jour, c’est une misère ! Même pas suffisant, comme le souligne le site radars-auto-com, pour amortir les 120 000 euros que coûtent annuellement chacune des 26 voitures banalisées confiées par l’État à des sociétés privées pour encore plus de rentabilité.
Alors que faire pour rentabiliser ces investissements ?
C’est la seule question que se pose le gouvernement qui ne se demande pas si les automobilistes n’auraient pas gagné en prudence. Le problème n’est pas là. Le but étant de faire un « pognon de dingue ».
Tout investisseur de bon sens en aurait déduit qu’il était temps d’arrêter les frais. Mais pas l’État, lui, comme toutes ses administrations, réagit avec une autre logique car ce n’est pas avec leur pognon qu’ils prennent leurs décisions. Donc, on insiste et on en rajoute : on annonce que ces radars mobiles vont être développés dans trois nouvelles régions : Bretagne, Pays de la Loire et Centre-Val de Loire. Et toujours exploités par des compagnies privées complices du racket. Sans pour autant omettre le problème de légalité soulevé depuis le début. Mais on n’a cure de tout cela.
On le voit, rien n’arrête nos gouvernants dans la recherche effrénée de recettes en tout genre : ni l’échec, ni la légalité.
Pourtant, la crise des Gilets Jaunes, provoquée en partie par la limitation à 80 km/h, devrait les inciter à davantage de prudence dans le domaine du racket fiscal. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise.
Charles André