Abbaye de Lérins, un lieu d’exception

Aujourd’hui, nous repar­tons sur la magni­fique île Saint Honorat, seconde île de l’archipel de Lérins et plon­geons dans l’histoire mil­lé­naire de son abbaye.
Longtemps convoi­tée pour son empla­ce­ment stra­té­gique et fré­quen­tée par des géné­ra­tions de moines et pèle­rins, l’abbaye de Lérins rayonne aujourd’hui sur cette côte enso­leillée de la Méditerranée. Depuis l’arrivée de saint Honorat sur l’île en 410 à la venue de la com­mu­nau­té de moines cis­ter­ciens en 1870 encore active aujourd’hui, la vie monas­tique a connu de nom­breuses périodes de tour­ments et de rayon­ne­ment. Divine Box vous en dit plus sur cette abbaye aty­pique, allez c’est parti !

Abbaye Lérins

L’abbaye de Lérins, entre terre, mer et Ciel

La présence de saint Honorat, à l’origine d’un pèlerinage

Avec la for­ma­tion d’une com­mu­nau­té et la construc­tion d’un monas­tère après son arri­vée sur l’île, saint Honorat attire de nom­breux moines dont plu­sieurs seront déter­mi­nants dans le déve­lop­pe­ment du mona­chisme en Europe. En 660, saint Aygulphe (ou Aygulf) fut notam­ment à l’origine de l’adoption par le monas­tère de la règle de saint Benoit (Ora et Labora, « Prie et Travaille »). Cette même règle est tou­jours obser­vée aujourd’hui, soit près de 1350 ans plus tard, par les moines cis­ter­ciens de Lérins !
De même, saint Patrick, connu pour avoir évan­gé­li­sé l’Irlande, aurait pas­sé quelques temps à Lérins pour étu­dier. C’est cette renom­mée inter­na­tio­nale de l’île qui attire pen­dant le Moyen-Âge de nom­breux pèle­rins venus cher­cher des indul­gences pour la répa­ra­tion d’une faute. Les pèle­rins qui se ren­daient à Lérins entre l’Ascension et la Pentecôte obte­naient alors les mêmes indul­gences que pour un pèle­ri­nage en Terre Sainte. Et pour l’anecdote, avant d’embarquer pour l’île Saint Honorat, les pèle­rins se retrou­vaient à la pointe de la pres­qu’île de Cannes autour d’une petite croix appe­lée “croi­sette”, qui don­na son nom à la célèbre ave­nue can­noise ! Une fois débar­qués, les pèle­rins devaient effec­tuer le tour de l’île pieds nus, en visi­tant cha­cune des sept chapelles.

Une île convoitée

À plu­sieurs reprises, l’île est atta­quée et pillée par les sar­ra­sins. En 732, après avoir été repous­sés par Charles Martel à Poitiers, les sar­ra­sins se replient dans le sud. Les cinq cents moines, dont l’abbé saint Porcaire, sont mas­sa­crés et le monas­tère est détruit. Le monas­tère est recons­truit mais, en 1047, des pirates sar­ra­sins cap­turent les moines et les emmènent en Espagne. Fort heu­reu­se­ment, les moines sont libé­rés par un abbé et entre­prennent alors d’impressionnants tra­vaux de for­ti­fi­ca­tion de leur monas­tère. Afin de se défendre, Aldebert II, abbé de Lérins, fait construire en 1100 le monas­tère for­ti­fié qui sera agran­di par la suite. Ce monas­tère aux allures de for­te­resse reste cepen­dant sous la menace des expé­di­tions mari­times de sar­ra­sins. C’est pour­quoi plu­sieurs papes dont Calixte II, Honorius II et Adrien IV ou encore Lucius III n’hésitent pas à deman­der aux fidèles de défendre par les armes le monas­tère en péril.
Cependant en 1400, le monas­tère est pillé par des pirates génois, ce qui condui­ra le monas­tère à deman­der une garde per­ma­nente par des soldats.

Abbaye Lérins

L’impressionnante for­te­resse de l’abbaye

En 1524 ce sont les troupes espa­gnoles qui pillent puis occupent le monas­tère jus­qu’en 1635. Deux ans plus tard, les Français récu­pèrent l’île pour de bon et par­viennent à la conser­ver mal­gré plu­sieurs attaques génoises et espa­gnoles. La vio­lence cesse ensuite jusqu’à la Révolution où le monas­tère est fer­mé en 1788 par com­mis­sion royale puis consi­dé­ré comme bien natio­nal de l’État.

Peu de temps après, celui-ci est ven­du à made­moi­selle de Sainval, une riche actrice.
L’édifice est alors ven­du à deux reprises avant d’être rache­té en 1859 par l’é­vêque de Fréjus, Mgr Henri Jordany. En 1869 ce der­nier fait res­tau­rer l’abbaye qui accueille la même année une com­mu­nau­té de moines cis­ter­ciens issus de l’abbaye de Sénanque. C’est cette même com­mu­nau­té qui conti­nue aujourd’hui d’animer l’île Saint Honorat et son abbaye. Tout est bien qui finit bien !

Abbaye Saint Honorat église

L’actuelle (petite) église abba­tiale de l’abbaye de Lérins, où les frères se réunissent sept fois par jour pour les offices.

Aujourd’hui, un lieu d’exception

En ayant ain­si tra­ver­sé les siècles, l’île Saint Honorat et son abbaye conservent aujourd’hui une part de mys­tère et conti­nuent de se démar­quer for­te­ment de l’île Sainte Marguerite, la grande sœur de l’archipel. En effet, alors que la seconde accueille en période esti­vale de nom­breux tou­ristes, l’île Saint Honorat est habi­tée d’un silence uni­que­ment inter­rom­pu de cloches à la volée. De la même manière, à l’occasion du fes­ti­val du film à Cannes où se pavane la jet set du monde entier, l’abbaye a accueilli pen­dant plu­sieurs années un fes­ti­val tout autre… le fes­ti­val du silence !
Enfin, une autre spé­ci­fi­ci­té de l’île Saint Honorat réside dans son rat­ta­che­ment dio­cé­sain. Effectivement, l’abbaye de Lérins est affi­liée au dio­cèse de Fréjus-Toulon et non à celui de Nice ! Bien que le dio­cèse de Nice s’étende jusqu’à l’extrémité ouest des Alpes-Maritimes, l’abbaye fait figure d’exception depuis le rachat de l’abbaye en 1859 par Mgr Jordany, évêque de Fréjus.

Comme tou­jours, vous pou­vez sou­te­nir les frères et leur magni­fique abbaye en fai­sant quelques pro­vi­sions des pro­duits monas­tiques de l’abbaye de Lérins. Le plus sym­pa­thique est de se rendre sur place pour ren­con­trer la com­mu­nau­té, mais vous pou­vez tou­jours vous faire livrer ces chouettes pro­duits monas­tiques à domi­cile grâce à Divine Box !

Abbaye Saint Honorat liqueur

Les liqueurs de Lérins sont une pro­duc­tion monas­tique assu­rée à 100% par les frères de l’abbaye.