Abbaye Notre-Dame de Bon Secours de Blauvac : petit historique jusqu’à l’installation en Provence

Vue de l’abbaye de Blauvac en arrivant par le magasin sous le soleil de Provence – © Divine Box
Cet été, vous découvriez l’abbaye de Blauvac et son artisanat monastique dont ses hosties pour les paroisses françaises et de délicieux produits artisanaux.
Aujourd’hui, Divine Box vous raconte tout de leur fondation mouvementée jusqu’à ce que la communauté s’installe finalement à Blauvac. Un petit résumé en 5 minutes, c’est parti !

Sœur M.-S. fait le tour du propriétaire de l’abbaye de Blauvac à Astrid de Divine Box
L’exil helvétique
L’histoire de la communauté commence en pleine Révolution… **bruits de canons**. En fait, en 1790, les vœux religieux sont interdits par l’Assemblée Constituante et les abbayes menacées. Un cistercien très charismatique, Dom Augustin de Lestrange, de l’abbaye de la Trappe de Soligny, va alors s’illustrer.
Craignant les persécutions, il entraîne ainsi sa communauté en Suisse, territoire neutre. Très vite, il est rejoint par de nombreux moines et moniales qui s’installent dans le canton du Valais, près de Fribourg. Malgré tout, l’esprit révolutionnaire gagne du terrain et les communautés doivent maintenant fuir jusqu’en Russie…

C’est Dom Augustin de Lestrange qui est (indirectement) le fondateur de l’abbaye de Blauvac – © Divine Box
Le séjour lyonnais
Heureusement, avec la chute de Napoléon 1er en 1815 et l’arrivée du roi Louis XVIII, toutes ces communautés exilées peuvent enfin revenir en France. Un groupe de moniales, notamment, s’installe alors à Vaise, dans les faubourgs de Lyon, sous le patronage de Notre-Dame du Bon Secours (le nom est important pour la suite, mais on ne vous en dit pas plus…).
Pourtant, cette installation ne sera que de courte durée, car l’agitation de la ville nuit à la vie contemplative des sœurs. Silence, on prie !

C’est grâce au retour au trône de Louis XVIII que les communautés religieuses peuvent rentrer en France après leur exil – © Divine Box
Sous le soleil
Les sœurs déménagent donc le 24 août 1834 : direction Maubec, un petit village provençal gorgé de soleil, lavande et autres grillons ! **kss kss kss*.
Malgré les conditions de vie difficiles et les épidémies sévères de l’époque, les vocations affluent en masse ! Les bâtiments deviennent ainsi rapidement trop petits et la communauté doit construire un nouveau monastère tout beau, tout propre.
Et pour assumer ces investissements colossaux, les sœurs vendent les bâtiments de Vaise. Les travaux commencent alors sur les chapeaux de roues à Maubec. Allez, au travail !

En 1834, les sœurs s’installent dans le cadre magnifique du petit village de Maubec, en Provence – © Cœur de Provence
Au boulot !
En fait, à cette période, la communauté est super pauvre. Et c’est sans compter les travaux titanesques que les sœurs doivent financer… C’est donc dans ce contexte que la communauté de Maubec lance différentes activités.
Dans un premier temps, les sœurs créent en 1847 la « maison Saint-Joseph ». Au sein de cette structure, elles forment scolairement et professionnellement des jeunes filles entre 6 et 18 ans.
Ensuite, les sœurs développent tout un artisanat monastique ! Fabrication de nougat, production du « Quina », un vin fortifiant, travail de la soie… Elles sont douées pour tout !

Ci-dessus, le très beau clocher du village de Maubec – © ProvenceWeb
Les sœurs rayonnent !
Malgré l’élargissement des bâtiments, Maubec devient vraiment trop petit : en 1860, elles sont 153 sur place ! Incroyable, non ? Seule solution alors : « fonder » de nouvelles communautés. Un groupe part ainsi de Maubec en 1852 pour Toulouse, un autre en 1875 pour ressusciter l’abbaye de Bonneval en Aveyron… cela continue jusqu’en 1931 pour redonner du peps à l’abbaye de Chambarand !
Mais en 1991, la crise des vocations et les charges d’entretien de Maubec obligent la communauté à déménager. Eh oui, encore ! Hop hop hop, direction Blauvac, toujours en Provence !

C’est en 1991 que les sœurs s’installent enfin dans la très belle abbaye de Blauvac – © Divine Box
Abbaye de Blauvac : et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, la communauté de l’abbaye de Blauvac compte dix-sept trappistines sur place. Elles suivent la règle de saint Benoît : « ora et labora » (« prière et travail »). Leurs journées s’organisent autour de la prière sept fois par jour (premier office à 4h30 !) et du travail manuel pour faire vivre la communauté.
Elles réalisent notamment de délicieux produits monastiques : des financiers au chocolat, des meringues et même du nougat au miel avec le miel de lavande de l’abbaye de Sénanque ! Et l’abbaye est aussi le premier producteur d’hosties en France !

Ci-dessus, sœur Pauline, Bénédicte, Marie-Jean et Anne-Marie – © Abbaye de Blauvac
La petite fontaine de l’abbaye de Blauvac
L’abbaye de Blauvac se situe sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et croise donc la route des pèlerins. Dans l’enceinte de l’abbaye, la fontaine Saint-Jacques (qui porte bien son nom) permet aux marcheurs de venir se désaltérer, et ce, depuis plusieurs siècles !
Chaque pèlerin peut aussi se reposer à l’hôtellerie et profiter du silence monastique provençal… Ou, comme les sœurs aiment à le formuler : « Le pèlerin repose son corps sous les grands arbres et son cœur à la chapelle ». C’est beau, non ?

Depuis des siècles, la fontaine de l’abbaye de Blauvac désaltère les pèlerins de Compostelle – © Divine Box
Où se procurer les produits de l’abbaye de Blauvac ?
Si vous voulez soutenir la communauté ou tout simplement déguster les délicieux produits de Blauvac, vous pouvez vous rendre à la boutique près du monastère. Voici son adresse :
Abbaye Notre-Dame de Bon-Secours
994 route de Saint Estève
84570 Blauvac.
Si vous n’habitez pas à proximité et souhaitez soutenir l’abbaye, cliquez sur les liens suivants pour acheter les produits de l’abbaye de Blauvac sur la boutique monastique en ligne de Divine Box.