Et après la crise… razzia sur vos économies !
Aujourd’hui, les Français qui craignent pour leur santé – c’est normal – se focalisent surtout sur la gestion sanitaire de la crise liée à l’épidémie du Coronavirus. Pendant ce temps, ils ne s’aperçoivent pas qu’un krach boursier inédit est en train de se produire qui pourrait bien faire beaucoup plus de victimes que le virus lui-même dans la population.
Explication
La situation financière mondiale du moment est au plus mal. Mais elle n’est pas directement imputable à la pandémie car, depuis longtemps déjà, le niveau record d’endettement, la spéculation sur des produits dérivés hyper risqués – les leçons de 2008 n’ont pas été retenues –, l’intervention massive des banques centrales (conduisant à cette absurdité totale des taux négatifs), tout cela avait conduit bon nombre d’économistes sérieux à sonner l’alerte d’une explosion imminente de la bulle. Le coronavirus n’a été que l’étincelle.
Après seulement deux semaines de confinement, la récession est déjà hors normes. Et personne ne peut dire à quelle profondeur on va trouver le fond. Les gouvernements mettent en place des mesures d’aide exceptionnelles. D’autres mesures, plus techniques et très hermétiques au profane que je suis, sont envisagées : crédits pour les entreprises, monétisation de la dette, activation du mécanisme européen de stabilité, émission de « corona bonds », etc… En revanche, ce qui est plus facile à comprendre, c’est que tout cela va déclencher une inflation terrible.
Et qui dit inflation dit main basse sur l’épargne
En effet, les banques vont se retrouver très vite en grande difficulté – notons que beaucoup l’étaient déjà avant la crise et survivaient grâce aux perfusions des États – et nombreuses sont celles qui vont faire faillite. Or, si des établissements de taille « systémiques » s’effondrent, c’est tout le système qui sera au tapis. Le monde de la finance, cupide mais pas stupide, s’apprête donc, une nouvelle fois à réclamer le soutien des États… Comme en 2008 ! Et c’est là que ça va faire mal. Car, entretemps, en août 2016, a été pondue la directive européenne BRRD, ratifiée par le Parlement Français, qui autorise les banques à ponctionner 10 % de l’épargne des clients au-delà de 100 000 euros de dépôt !
Pièce maîtresse de l’union bancaire européenne, la directive relative au redressement des banques et à la résolution de leurs défaillances (BRRD, Bank Recovery and Resolution Directive) a été transposée par ordonnance à la France le 21 août 2015, avant d’entrer en vigueur le 1er janvier 2016. « L’objectif est de pouvoir restructurer les banques au bord de la faillite sans que le contribuable doive mettre la main à la poche pour préserver la stabilité financière », expliquait sans vergogne la Commission européenne dans un communiqué d’octobre 2015.
Le texte prévoit de saisir les dépôts supérieurs à 100 000 euros. Et cela a déjà été pratiqué en 2012 et 2013 pour renflouer la banque centrale de Chypre.
Mais demain qui ne nous dit pas que — situation catastrophique obligeant — les dépots saisis pourraient être d’un montant inférieur à 100 000 euruos ?
Cette somme de 100 000 euros rassure le petit épargnant qui pense qu’il ne sera pas touché et que les riches vont payer. Mais l’ensemble des dépôts des Français représente un joli pécule 3 260 milliards d’euros qui attise bien des convoitises. Divisé par le nombre d’épargnants, cela fait une moyenne de 54 000 euros. C’est déjà pas mal !
Une autre mesure spoliatrice a été votée par notre parlement : la réforme complète du droit de propriété foncière. Dorénavant le bâti et le foncier sont distincts.
Une des dispositions les plus innovantes de cette loi consiste à généraliser à l’ensemble des logements un « troisième droit de propriété » en plus de la propriété classique foncière, et celle par démembrement (nue-propriété et usufruit) en dissociant le bâti du foncier. Un particulier pourrait ainsi être propriétaire des murs de son logement mais pas du terrain sur lequel il est bâti.
L’État pourrait alors réquisitionner les terrains pour garantir les emprunts auprès des institutions financières sans déloger les propriétaires qui ne seraient plus propriétaires ! Ceux qui se sentaient à l’abri de la ponction sur l’épargne mais qui sont propriétaires de leur maison – très nombreux en France – peuvent trembler à leur tour.
Actuellement, les planches à billets tournent à plein régime
Les sommes débloquées par les États et les banques centrales parviendront probablement à faire repartir l’économie à la sortie du confinement. Mais les factures ne se paient pas en monnaie de singe. À terme, l’addition sera lourde pour les classes moyennes qui ont constitué de l’épargne par le travail de plusieurs générations. Ce sauvetage de l’économie et des grandes banques va avoir des répercutions douloureuses sur l’épargne populaire et la propriété foncière qui vont de servir de roue de secours aux gouvernements. Tous les épargnants doivent, dès à présent, faire preuve de la plus grande vigilance.
Charles ANDRÉ