Susucre ?
Alexandra Schreyer nous propose un parallèle décapant, anachronique et pourtant tellement d’actualité entre la frénésie de consommation de biens matériels des années 60(1), vilipendée par Boris Vian, et la frénésie actuelle de vaccination. Un raccourci désopilant qui fait toutefois réfléchir.
Susucre ?!
Une entreprise de grande séduction est lancée à travers le monde entier pour inciter les récalcitrants dubitatifs à se faire vacciner. Alors on offre des bières, on mijote des petits plats traditionnels, des paëllas, on offre des œufs frais, du poulet, de la farine, des donuts, du café, de la glace plombière et autres crèmes glacées et même du cannabis…
Ailleurs ce sont des bijoux qui servent d’appâts, des tissus, une réparation automobile, des voyages, des réductions d’impôts, des promotions dans les magasins, des coupons de réduction, un mixeur ou un petit billet glissé dans la poche… Pour le moment, c’est la carotte, mais tout le monde connaît le proverbe, après la carotte, le bâton, peut-être un joli badge avec la lettre « V » ?
Souvenez-vous de la chanson de Boris Vian, « La Complainte du progrès » :
Pour séduire on glisse à l’oreille,
Ah Gudule, viens m’embrasser
Et je te donnerai
un frigidaire, un joli scooter,
un atomixer, et du dunlopillo,
une cuisinière avec un four en verre,
des tas de couverts et des pelles à gâteaux,
une tourniquette pour faire la vinaigrette,
un bol aérateur pour bouffer les odeurs,
des draps qui chauffent, un pistolet à gaufres,
un avion pour deux,
[…]
une armoire à cuillers,
un évier en fer, un poêle à mazout,
un cire-godasses, un repasse-limaces,
un ratatine-ordures, un coupe-friture,
un efface-poussière, un chauffe-savates,
un canon à patates, un éventre-tomates,
un écorche-poulet…
[…]
et l’on vit comme ça jusqu’à la prochaine fois !
Ah, Gudule…
Alexandra SCHREYER
(1) La chanson date de 1956
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