Macron, le moulin à vent
Désormais fidèle (sans jeu de mot) à son habitude, Emmanuel Macron nous a assommé avec un discours fleuve dans le plus pur style castriste. Encore une fois son allocution était verbeuse, mielleuse, démagogue, artificieuse, flottante et soporifique. Une demi-heure de verbiage pour expliquer ce qui pouvait être dit en cinq minutes. La France s’est donné un Président incapable d’aller à l’essentiel dans ses propos ce qui montre bien qu’il est aussi incapable d’aller à l’essentiel dans sa gouvernance.
Qu’y avait-il dans son bavardage ? À l’analyse du texte (téléchargeable ici) on distingue 12 paragraphes qui peuvent être ainsi résumés :
1) Compassion
2) Pommade pour ceux qui sont au front
3) C’est pas ma faute (auto-justification)
4) Malgré tout, j’ai fait très fort (auto-congratulation)
5) Et donc pas de remise en question de ma stratégie
6) L’économie doit tourner coûte que coûte (je renvoie les gosses à l’école pour que les parents retournent au turbin)
7) Les mesures (seul paragraphe intéressant mais hélas le plus court)
8) Le déconfinement, oui mais (paragraphe le plus long pour faire passer le « oui mais »)
9) La chloroquine : pas à l’ordre du jour
10) Pommade : deuxième couche
11) Notre salut dans plus d’Europe et de mondialisation
12) Vœux pieux (ou les promesses qui n’engagent que ceux qui y croient)
L’essentiel à retenir : le gouvernement a tellement bien géré la crise, jusqu’à présent, qu’il garde la même stratégie laquelle consiste à s’adapter à la pénurie en confinant la population. Pas de tests : donc pas de dépistage massif. C’est réservé aux malades pour savoir de quoi ils vont mourir.
On continuera donc de naviguer « au doigt mouillé »
Ce que confirment, dès ce matin, les interventions respectives des ministres de l’Éducation et de l’Intérieur. Jean-Michel Blanquer a précisé que la réouverture des écoles, annoncée à partir du 11 mai, « ne se fera pas du jour au lendemain » et Christophe Castaner, lui, déclaré que la date du 11 mai était pour l’instant « un objectif » et non pas « une certitude ».
Emmanuel Macron nous a laissés dans le flou sanitaire et économique le plus total. Il n’a pas répondu aux vraies questions que le peuple lui posait :
• quid de tous les retards (gestion de la crise, commandes de test, de masques, utilisation de la chloroquine…),?
• quid de l’annulation des charges pour les PME – premier employeur de France – ?
• quid des conditions de travail le « jour d’après » – car le MEDEF envisage de sérieux coups de canif au droit du travail. Son président Geoffroy Roux de Bézieux, a déclaré : « Il faudra bien se poser tôt ou tard la question du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise économique et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire » –, etc…
En fin de compte, un discours fleuve (28 minutes) pour endormir le peuple et lui faire accepter un confinement qui aurait pu être évité et qui sera prolongé au-delà du 11 mai, il y a fort à parier. Hier soir, Emmanuel Macron n’a été qu’un moulin à vent. Le roi des moulins à vent.
Charles ANDRÉ