Et maintenant le pharma-dollar
L’éditorialiste italien Andrea Cecchi avance une analyse pertinente dans sa dernière publication [source : Il Farma-dollaro].
Nous souhaitons la partager ici [traduction Massimo Luce].
Le pistol-dollar, le pétro-dollar et maintenant le pharma-dollar
Résumons :
La progression des événements qui a conduit le monde globalisé à accepter le gel de l’économie à l’unisson est le résultat d’une tentative concertée pour tenter de désamorcer la conséquence implicite d’un système monétaire bancal car il est fondé sur la dette, et suit une progression exponentielle insoutenable avec le temps.
L’économie est basée sur le commerce entre les nations. Il y a un vieux dicton qui dit : « Si les marchandises ne bougent pas, les chars bougeront » ! N’oublions pas l’importance absolument vitale du commerce dans le fonctionnement pacifique du monde entier.
La quasi-totalité du montant total du commerce mondial est exprimée dans une devise libellée en dollar américain.
Le dollar américain est le monopole exclusif d’un seul titre privé : la Réserve fédérale (en anglais : Federal Reserve System, souvent raccourci en Federal Reserve ou Fed).
Compte tenu de l’importance que représente le commerce pour chaque nation et ayant pris acte du fait qu’il est exprimé précisément en dollars américains, il n’est pas risqué de dire que la Réserve fédérale est l’institution la plus puissante au monde en tant que créateur monopolistique de dollars « ad libitum ».
Et c’est justement « ad libitum » que la Réserve fédérale, profitant de son avantage, a imprimé des dollars et en a inondé le monde depuis 1971 dès lors que la monnaie n’était plus indexée à l’étalon-or.
La Réserve fédérale est une institution commerciale qui produit et vend des dollars
Elle encourage donc en permanence un marché mondial qui ne fonctionne qu’avec cette monnaie. Grâce à toutes les grandes entreprises mondialisées, la Réserve fédérale s’efforce de maintenir cette situation. Elle s’appuie bien entendu également sur des canaux de propagande plus efficaces encore que sont les grands médias qui créent le contexte idéologique et politique auquel le public adhère.
Alors, comment créer un besoin éternel et majeur pour un produit que je fabrique de manière illimitée, sans risquer que le public le rejette et cherche une alternative ?
Partant de là, on comprend mieux les phénomènes absurdes observés récemment car ils sont tous imputables à la nécessité pour la Réserve fédérale de maintenir fermement sa position extraordinairement privilégiée de contrôle de l’unité monétaire de référence dans laquelle se moule le commerce mondial, et surtout le commerce du pétrole, indispensable à la survie de toute l’humanité dans le paradigme actuel.
Il est important ici de rappeler brièvement le fonctionnement du système des pétrodollars :
Nous avons tous entendu parler de pétrodollars, mais peut-être est-il temps d’en approfondir un peu le sens, car c’est précisément dans le mécanisme de fonctionnement qui lie le dollar au pétrole que se joue l’avenir de l’économie planétaire.
Les exportations américaines sont libellées en dollars. Or cette unité monétaire est émise de manière débridée et obscure. Mais le reste du monde en a besoin car c’est la seule monnaie avec laquelle vous pouvez faire du commerce.
Si la Russie veut acheter quoi que ce soit à la Chine et vice versa, les deux partenaires commerciaux doivent d’abord convertir leurs devises en dollars américains, même si les choses sont en train de changer.
Désormais certains échanges sont libellés en euros, mais l’obligation de payer les transactions pétrolières en dollars demeure. Tous les pays du monde ont besoin d’énergie et, malgré tout le battage médiatique autour des énergies renouvelables, la principale énergie reste toujours cette source fossile dérivée du pétrole.
Sans pétrole, la vie humaine, telle que nous la connaissons actuellement, ne serait pas possible.
8 milliards de personnes parviennent à se nourrir grâce à une agriculture industrielle pratiquée avec une forte consommation d’hydrocarbures utilisés à la fois comme carburant pour les machines et comme engrais, pesticides, etc.
Tout pays du monde, pour acheter du pétrole, doit d’abord acheter des dollars américains
Ce sont les accords conclus avec l’OPEP et c’est l’étape obligatoire qui maintient l’ensemble du système. Voyons comment fonctionne le mécanisme de paiement :
Le pétrole brut, une fois extrait, est mis sur le marché à un prix exprimé en dollars le baril. Ce marché est extrêmement cartellisé autour de structures oligopolistiques. L’une des noms les plus influentes est certainement la Standard Oil-Exxon Mobile de la famille Rockefeller. La même famille contrôle également les grandes banques américaines qui sont les plus gros actionnaires de la Réserve fédérale, qui est aussi un cartel !
Le pétrole vendu par les compagnies pétrolières est payé en déposant des dollars sur les comptes courants détenus auprès des banques appartenant aux mêmes familles, ou bien ces dollars se retrouvent dans les réserves de change des banques centrales de divers pays. Dans tous les cas, les bons du Trésor américains sont presque toujours achetés avec ces dollars, contribuant ainsi à maintenir les taux d’intérêt de la dette publique américaine à un niveau bas.
Le pays exportateurs de pétrole brut se contentent de recevoir le coupon que le Trésor américain paie sur sa dette représentée par les bons du Trésor.
Les États-Unis fabriquent donc des milliards de bits électroniques libellés en dollars sans fondement réel (autre que la suprématie militaire), et d’autres pays les acceptent parce qu’ils savent qu’ils peuvent les échanger contre d’autres biens ou services dans le monde ou les dépenser en important de ces mêmes États-Unis.
De cette manière, la dette publique augmente, mais les taux restent bas garantissant des économies sur les intérêts à payer.
Beaucoup de gens ne s’en rendent pas compte, mais les États-Unis ont un déséquilibre commercial d’environ 620 milliards de dollars. Afin de compenser ce déséquilibre, plus d’un demi-milliard de dollars sortent des États-Unis par rapport à ce qui est entré(1).
Les États-Unis fabriquent des dollars et les exportent en échange des produits dont le pays a besoin
La dynastie des Saoud d’Arabie saoudite est l’un des plus grands exportateurs de pétrole au monde. Ces derniers mois, nous avons remarqué une certaine nervosité de la part des Saoudiens à maintenir ce mécanisme en place. Si les Saoudiens ou d’autres pays exportateurs de pétrole décidaient de changer les règles du marché des pétrodollars, les effets entraîneraient un bouleversement complet de l’économie américaine.
Mais il y a d’autres éléments de tension qui s’ajoutent à ceux relatifs à l’Arabie saoudite. Nous avons en fait affaire aux deux seules autres superpuissances planétaires : la Chine et la Russie.
• Aujourd’hui, la Russie est le plus grand exportateur de pétrole au monde.
• Aujourd’hui, la Chine orientale est le plus grand importateur de pétrole au monde.
Pourquoi la Chine et la Russie devraient-elles continuer à commercer entre elles via le dollar américain ?
La Chine l’a fait savoir en publiant la déclaration publique suivante par l’intermédiaire de sa principale agence de presse : « Les moments pénibles où le destin du peuple est entre les mains d’une nation hypocrite doivent prendre fin ».
La Chine est assise sur une montagne de dollars grâce à son excédent commercial.
Les États-Unis diluent la valeur de ces dollars chaque mois en créant des centaines de millions de nouveaux dollars par jour grâce au programme appelé « Quantitative Easing »(2).
Pour l’instant, le monopole des pétrodollars maintient ce système de paiements et les économies internationales dans un équilibre très précaire. Pour garder tout cela sur pied, vous devez à tout prix maintenir élevée la demande mondiale en dollars américains. Si la demande en trilliards de dollars ralentit ou commence à baisser, la Réserve fédérale doit agir sur les événements en créant un artifice pour restaurer le flux de dollars dont elle a besoin.
Le meilleur client d’une banque est un État
La meilleure raison pour laquelle un État doit s’endetter est de faire face à une situation d’urgence. Si l’urgence ne survient pas spontanément, il convient donc de la créer de manière artificielle.
Et voilà que… miracle ! Un méchant virus surgit. En réalité : quelle aubaine !
Une nouvelle pièce vient donc s’ajouter à celle précédemment analysée dans l’article « Le bon virus au bon moment ».
Très fortuitement tous les pays du monde se retrouvent, tous ensemble, à faire faire face à une urgence pour laquelle des centaines de milliards de dollars sont nécessaires, non seulement pour régler la situation financière, mais pour — cerise sur le gâteau — acheter des médicaments, des masques, des machines et des équipements médicaux et enfin des vaccins, des milliards de vaccins. Bref tout ce qui est produit et commercialisé en dollars américains.
Pour cette analyse, je m’appuie sur l’excellent rapport de TP Wilkinson dans cet article : « Dante et l’enfer, le quatrième cercle »(3).
Cet article reconstitue intelligemment la chaîne de contrôle de l’industrie pharmaceutique et il s’avère qu’elle aussi est directement contrôlée par les mêmes dynasties du pétrole et des banques. L’auteur explique que l’OPEP du cartel pharmaceutique s’appelle OMS, Organisation Mondiale de la Santé. L’euphémisme de « santé publique » est utilisé pour la mise en vente de produits de fabrication oligopolistique. Il est indéniable que les fondements avérés de la santé publique découlent de modes de vie et de travail sains, de l’air pur, de la qualité des aliments et de l’eau. Au lieu de cela, des protocoles mondiaux sont imposés dans lesquels la santé ne peut être obtenue que par l’achat d’immenses quantités de médicaments.
Le mot anglais pour médicament est « drogue »
Mais le commerce de médicaments est légal tandis que le trafic de drogue ne l’est pas. Tous les médicaments sont des dérivés opiacés ou pétrochimiques et font partie intégrante de la triade qui anime le capitalisme moderne : drogues, pétrole et armes. L’industrie pétrolière est aux mains de deux groupes dynastiques ainsi que l’industrie pharmaceutique, issue de la guerre de l’opium de l’empire anglo-américain où le commerce et la drogue avaient besoin de la force persuasive des armes.
Ainsi le masque porté partout dans le monde vient au secours du dollar en réunissant sous cette muselière le monopole monétaire de la Réserve fédérale, les échanges exprimés par les trois principales industries : l’armement, le pétrole et la drogue.
Vous ne pouvez sortir d’une grosse dette que de 3 façons :
• la rembourser par la croissance économique (mmmm … ???)
• en l’effaçant par une importante inflation (méthode historiquement la plus fréquente)
• avec une bonne guerre (qui accompagne généralement une forte inflation).
Alors posons-nous la question : la troisième guerre mondiale a‑t-elle déjà commencé ? Une guerre mondiale contre un virus qui ne peut être vaincu qu’en achetant des vaccins et des médicaments qui seront payés en dollars ?
À la lumière de tout cela, en bref :
Le virus est une opération globale concertée par les banques avec les grands centres de Pouvoir
• pour obtenir certains résultats économiques et de contrôle utiles à la mise en place de nouveaux systèmes monétaires
• pour gérer les paiements en cas de catastrophe financière qui pourraient être bloqués par les verrous mis en place
• et pour maintenir une demande artificielle de dollars américains nécessaire au maintien de sa valeur et sa crédibilité à une époque d’expansion monétaire sans précédent.
La situation actuelle continuera encore et encore pendant plusieurs années et tant qu’il est possible de la faire durer, comme dans le film « Operation Jupons »(4) où de jolies filles font avancer le sous-marin en émoi à l’aide d’un soutien-gorge. Donc par tous les moyens, aussi ridicules ou incroyables soient-ils. Cela ne s’arrêtera pas tant qu’ils n’auront pas fixé l’équilibre de la bulle galactique du REPO(5) et des dérivés et cela prendra du temps, car si elle éclate c’est pire (désendettement).
Tout cela avec l’agenda « vert » qui nous habituera à être heureux d’avoir moins, à consommer moins et à mourir plus tôt.
Au fur et à mesure que la bulle se dégonfle, l’appauvrissement progressif des classes moyennes du monde développé se fera par l’inflation, en particulier dans le prix des produits de première nécessité dont la rareté sera également créée. Le manque ou la rareté des biens de consommation seront facilement attribués à la Covid-19 qui a interrompu la chaîne de production et aux phénomènes climatiques dus à la pollution et à la surpopulation.
Il sera donc facile d’imposer n’importe quelle mesure au peuple qui s’est habitué à souffrir passivement, comme un chien apprivoisé. L’animal, après les premiers coups de bâton, comprend et se souvient immédiatement des sucreries pour aller se coucher, des sucreries pour faire les besoins et où se trouve le bol avec les croquettes.
Il en sera de même pour l’homme de demain : confiné au chenil, masqué, vacciné, condamné à une amende, taxé, effrayé, appauvri et docile. Utile seulement quand il s’assied tranquillement dans un coin et tend obligeamment son cou vers la gamelle.
Andrea Cecchi
(1) [NDLR] Nous ne comprenons pas ce chiffre puisque, selon le Trésor américain, le déficit commercial fédéral s’établit en 2019 à 984 milliards de dollars. Il conviendrait donc de parler d’un trilliard de dollars fabriqués par la Réserve fédérale sur la seule année 2019.
(2) [NDLR] Le Quantitative easing (parfois appelé QE) — programmes d’assouplissement quantitatif — est le fait, pour une banque centrale, d’acheter des actifs (en général des titres) avec de la monnaie qu’elle crée. Initiés par la Banque du Japon, ces programmes ont ensuite été mis en œuvre au Royaume Uni, puis dans la zone euro. Ainsi plusieurs banques centrales, à l’instar de la Réserve fédérale, créent donc de la monnaie de singe en achetant de la monnaie de singe.
(3) [NDLR] Le quatrième cercle dans la Comédie divine de Dante est celui des avares et prodigues. La troupe des avares et celle des prodigues forment chacune un demi-cercle. Enfermés chacun dans leurs excès, avares et prodigues, se cognent et s’essoufflent. Leur démesure les condamne à ne pouvoir avancer ; l’énergie de leur trépidation ne produit rien ; leur attitude est vaine.
Dans le même chant, Dante décline une conception providentielle de la fortune : ses revers sont des chances puisqu’ils nous apprennent davantage la mesure (ligne 60)
« Ainsi voit-on souvent les hommes changer d’état…(ligne 90)
Ainsi un peuple règne et un autre languit
Suivant la décision de cette intelligence qui reste cachée comme serpent dans l’herbe. » [PhiloPhil]
(4) [NDLR] Opérations jupons est un film très mièvre qui raconte l’histoire d’un sous-marin qui doit faire escale sur une île pour y recueillir cinq infirmières-officiers qui sèment le trouble dans l’équipage.
(5) [NDLR] Acronyme de « Sale and Repurchase Agreement ». Plus d’explications ici. Lire aussi : REPO, le marché financier de tous les dangers
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