Disparition programmée de l’argent liquide

17 novembre 2020 | 4 Commentaires 

Nous vous avons sou­vent par­lé ici de la future dis­pa­ri­tion du « cash », au pro­fit d’une mon­naie exclu­si­ve­ment numé­rique. Les choses se pré­cisent… non sans une cer­taine précipitation.

D’une manière hypo­crite, Christine Lagarde a annon­cé dimanche der­nier le lan­ce­ment d’une soi-disant enquête d’opinion concer­nant l’émission d’un euro numérique. Christine Lagarde - Forum Économique Mondial

Ainsi l’an­cienne direc­trice géné­rale du Fonds Monétaire Internationale (FMI) et actuelle pré­si­dente de la Banque Centrale Européenne (BCE) a déci­dé de ne pas attendre la fin des décon­fi­ne­ments pour lever le voile sur les pro­jets de trans­for­ma­tion du sys­tème finan­cier de l’institution :

« Alors que les Européens se tournent de plus en plus vers le numé­rique dans la manière dont ils dépensent, éco­no­misent et inves­tissent, nous devons être prêts à émettre un euro numé­rique, si néces­saire. Je sou­haite éga­le­ment connaître votre point de vue à ce sujet », a t‑elle décla­ré. Et de spé­ci­fier : « Nous venons de lan­cer une consul­ta­tion publique afin que les consom­ma­teurs et les Européens puissent réel­le­ment expri­mer leur pré­fé­rence, et nous dire s’ils seraient heu­reux d’utiliser un euro numé­rique de la même manière qu’ils uti­lisent une pièce en euros ou un billet en euros, sachant que c’est la mon­naie de la banque cen­trale qui est dis­po­nible et sur laquelle ils peuvent comp­ter. »

Cette démarche est fon­dée sur l’hy­po­cri­sie parce que la déci­sion, comme nous l’a­vons écrit déjà plu­sieurs fois, est prise depuis long­temps. Cette enquête d’o­pi­nion ne ser­vi­ra en fait qu’à pré­ci­ser la manière d’an­non­cer les choses. Si le public accepte cette mon­naie élec­tro­nique, pas de pro­blème. Mais s’il la rejette, il fau­dra comp­ter alors sur les médias pour, selon l’ex­pres­sion uti­li­sée maintes fois, « faire de la péda­go­gie », c’est à dire un chan­tage à la peur de l’effondrement d’un sys­tème qui est effec­ti­ve­ment condam­né depuis 2008.

En réa­li­té, ce pro­jet est enga­gé depuis pres­qu’un an, quand Benoît Cœuré a été dési­gné à la tête de la banque cen­trale des ban­quiers cen­traux, la BRI (Banque des Règlements Internationaux).Benoît Cœuré - BRI

La grosse dif­fé­rence serait que ce nou­vel Euro numé­rique ne serait plus seule­ment une mon­naie des­ti­née aux seules banques, mais à l’en­semble des par­ti­cu­liers et des entre­prises.
Autrement dit, c’est la banque cen­trale qui pren­dra le contrôle de l’inscription numé­rique de l’épargne des citoyens et qui gére­ra les tran­sac­tions du quo­ti­dien au lieu de vos banques habituelles.

Dès lors, de sérieuses ques­tions se posent : com­ment nos dépenses res­te­ront-elles de l’ordre du pri­vé ? Qui pour­ra le garan­tir ? Qui super­vi­se­ra le cré­dit ? Qui pour­ra prê­ter à qui ? Et com­ment ? Qui rem­bour­se­ra quoi, à quel prix et sous quel délai ?
Sous pré­texte de com­mo­di­té, de « sécu­ri­té » des tran­sac­tions (plus de pira­tage des cartes de cré­dit), le citoyen renon­ce­ra à déte­nir de l’argent sur son compte (certes, ce n’est plus depuis long­temps qu’une simple ins­crip­tion numé­rique, mais elle reste trans­fé­rable d’un éta­blis­se­ment à un autre). Surtout, il n’aura plus la pos­si­bi­li­té de conver­tir ses avoirs en cash en tirant des billets dans des dis­tri­bu­teurs qui se font déjà de plus en plus rares.

On vous expli­que­ra dans un pre­mier temps que, de cette manière, toutes les tran­sac­tions seront déma­té­ria­li­sées, et donc que la ques­tion de l’argent occulte ou sale s’en trou­ve­ra réso­lue. Plus de cash donc, et autre­ment dit plus de tra­vail au noir, plus de tra­fics, ni de cor­rup­tion, en principe !

Puis vien­dra le temps de la pro­pa­gande : si vous déte­nez du cash et ne réa­li­sez que peu de tran­sac­tions « tra­çables », vous serez poten­tiel­le­ment sus­pect. On vous accu­se­ra de cher­cher à échap­per à la sur­veillance d’un « sys­tème qui voit presque tout » et donc, qui se méfie de ce qu’il ne voit pas. Les arti­sans, com­mer­çants (toutes ces pro­fes­sions revêches car elles ne sont pas entrées dans le moule glo­ba­li­sé du sala­riat glo­ba­li­sé), déjà bien éprou­vés par les confi­ne­ments se sen­ti­ront-ils visés ?

Benoit Hamon - Revenu universelMais ce qui ras­sure les auto­ri­tés moné­taires, ce sera l’im­pos­si­bi­li­té d’un retrait mas­sif de votre épargne, ou pire de son expor­ta­tion vers un para­dis fis­cal (cela sera réser­vé à une élite ini­tiée ∴), solu­tion à laquelle chaque Français peut pen­ser pour évi­ter la confis­ca­tion de ses avoirs.
En revanche si vous êtes docile et com­pré­hen­sif, on pour­ra vous récom­pen­ser par un « reve­nu uni­ver­sel » (déjà évo­qué par Benoît Hamon lors des pri­maires socia­listes de 2017). Ce reve­nu uni­ver­sel serait ver­sé direc­te­ment par la Banque Centrale pour finir d’as­ser­vir le peuple.

Un autre avan­tage pour la BCE c’est de pou­voir mesu­rer immé­dia­te­ment quel usage est fait de cet « argent magique », de cor­ri­ger le tir si d’aventure les flux ne pre­naient pas la direc­tion escomp­tée, et d’in­ci­ter le titu­laire du compte à dépen­ser là où on lui dit de dépenser.

La mon­naie — qui s’est décou­plée de l’or depuis 1971 — se fabri­que­ra et s’é­va­po­re­ra au gré des mani­pu­la­tions infor­ma­tiques. Le rêve des alchi­mistes (notre illus­tra­tion à la une) de trans­for­mer le plomb en or se réa­lise enfin. Mieux que ça : même plus besoin de plomb !

Les gou­ver­ne­ments n’au­ront plus qu’à orien­ter l’action des médias dans le sens sou­hai­té. Ceux-ci n’exis­tant plus que grâce aux sub­ven­tions d’État et à la publi­ci­té des groupes glo­ba­li­sés, sau­ront pous­ser les titu­laires de comptes dans les bonnes direc­tions, (ce qui se fait déjà, je vous le concède) ou au contraire, leur inter­dire l’u­sage de leur argent pour des causes n’al­lant pas dans le sens vou­lu. On pour­ra aus­si ima­gi­ner des « puni­tions », par exemple pour un refus d’une vac­ci­na­tion obli­ga­toire (sui­vez mon regard), il ne reste qu’à ima­gi­ner quelle forme elles prendront.

Les dettes pesant sur les géné­ra­tions futures, qui s’a­lour­dissent chaque mois, sont déjà colos­sales. Elles ne sont déjà plus rem­bour­sables depuis long­temps, et la crise de cette année n’a fait qu’am­pli­fier le désastre avec tous les emprunts sous­crits pour sou­te­nir une éco­no­mie qu’on s’est effor­cée de détruire. Cette « mon­naie dette » sera donc pro­gres­si­ve­ment trans­for­mée en « uni­tés » de mon­naie « banque cen­trale », vous aurez le choix entre les prendre ou les lais­ser. Mais on vous rap­pel­le­ra dis­crè­te­ment qu’en d’autres temps, un pays appe­lé la Grèce avait failli en mou­rir et qu’il ne fal­lait sur­tout pas l’imiter !

Bien sûr, tout cela est dif­fi­cile à croire aujourd’­hui si l’on n’est pas un peu « éveillé » et déga­gé de l’emprise idéo­lo­gique des médias Main Stream. On va dire que l’on exa­gère, que c’est impos­sible, que c’est de la science fic­tion, que vous êtes « com­plo­tiste » et donc « anti­sé­mite » (lire Nice-Matin nous inter­dit de réflé­chir du 30 mars 2020). Mais si on vous avait dit il y a juste un an, qu’il vous fau­drait une attes­ta­tion écrite pour sor­tir faire pis­ser le chien, vous auriez dit quoi ?

Avec la peur, les gens sont prêts à tout accep­ter. Voilà pour­quoi nos diri­geants mal­hon­nêtes en usent et en abusent.

Patrice LEMAÎTRE

4 Commentaires 

  1. Personnellement je suis contre que le cash dis­pa­raisse. Il peut y avoir les 2. Mais je me sens beau­coup plus en sécu­ri­té de savoir que l’on peut reti­rer l’argent de sa banque si il y a une grosse crise à venir. Bref ! L’argent liquide doit exis­ter pour le res­pect de la vie pri­vée aussi.

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  2. Nous devons refu­ser le « tout numé­rique » sur lequel nous ne pour­rons pas avoir la main.
    Il n’est pas ques­tion de nous impo­ser un ser­vice qui est payant.
    En effet, aujourd’­hui on vous pousse à déte­nir une carte de paie­ment au pré­texte « que c’est pra­tique » !!!
    La carte ban­caire est payante pour tous ceux qui en pos­sèdent une et les com­mer­çants versent aux banques un pour­cen­tage sur chaque tran­sac­tion (vente de mar­chan­dise ou ser­vice) : double peine. On paye 2 fois un ser­vice que l’on nous impose.
    Mon devoir n’est pas de rem­plir les caisses des banques mais celui de pro­fi­ter au mieux du fruit de mon tra­vail.
    C’est sans comp­ter le chô­mage qui va en découdre par la fer­me­ture des agences ban­caires et autres ser­vices qui per­mettent encore aujourd’­hui d’a­voir des rap­ports avec des « humains ». J.D. Nice

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  3. Jamais de l argent numé­rique, du liquide un billet c est bien mieux et au moins ils n auront à gérer, connaître ce que nous avons sur nos comptes ! Un réfé­ren­dum sur le sujet et ne pas une fois de plus nous impo­ser ce que sou­haitent les soit disant hautes intel­li­gences. Pas de dis­pa­ri­tion d argent liquide des agences ban­caires ou l on peut avoir un Contact humain par de l I.A.

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    • bon­jour
      un refe­ren­dum oui mais il doit y avoir au moins 90% de votants pas 30% comme der­niè­re­ment
      après il ne faut pas s éton­ner que la vase­line se vende bien

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