HAUTE TRAHISON
Volet 1 : Sarkozy l’Américain

par | 21 jan­vier 2025 | 1 com­men­taire

Pierre-Émile Blairon nous a concoc­té un trip­tyque sur la Haute tra­hi­son des trois der­niers chefs d’État :

Sarkozy, Hollande, Macron

Aujourd’hui, voi­ci le volet 1 : Sarkozy l’Américain

Un parcours parisianiste très conventionnel

Né en 1955, Nicolas Sarkozy aura 70 ans le 28 jan­vier 2025.
Il est élu pré­sident de la République fran­çaise le 16 mai 2007 grâce, notam­ment, aux voix de 28% des élec­teurs tra­di­tion­nels de Jean-Marie Le Pen au pre­mier tour et 66% au second(1), séduits par son (faux) dis­cours droi­tier et en ver­tu du dogme du vote « utile », une théo­rie qui n’est jamais véri­fiée et qui laisse tou­jours un goût amer aux élec­teurs qui tra­hissent stu­pi­de­ment leurs propres idées.
Sarkozy ne fera qu’un man­dat, bat­tu le 15 mai 2012 par le très médiocre François Hollande.
Nous avons choi­si de ne remon­ter la liste des pré­si­dents de la République traîtres à leur peuple et à leur patrie que jusqu’à Nicolas Sarkozy, mais la plu­part de ses pré­dé­ces­seurs ne valaient guère mieux que lui, et ses suc­ces­seurs n’auront rien à lui envier en la matière.
Nicolas Sarkozy est le fils de Pál Sarközy de Nagy-Bocsa (1928−2023), immi­gré hon­grois, et d’Andrée Mallah (1925−2017) dont la mère avait épou­sé le des­cen­dant d’une riche famille juive séfa­rade de Salonique, ville qui fai­sait alors par­tie de l’Empire otto­man, et qui est aujourd’hui la deuxième ville de Grèce sous le nom de Thessalonique(2).
Après des études secon­daires à Paris, il s’inscrit à la facul­té de droit de Paris-Nanterre, devient avo­cat en 1981 et maire de Neuilly-sur-Seine en 1983. Jeune homme fou­gueux et ambi­tieux, il était aupa­ra­vant, en 1975, deve­nu délé­gué dépar­te­men­tal des jeunes UDR des Hauts-de-Seine, et sera remar­qué par Charles Pasqua et Jacques Chirac lors d’un dis­cours au congrès de Nice de ce par­ti lorsqu’il pro­non­ce­ra ces mots dont per­sonne ne doute encore de leur valeur pro­phé­tique : « Être jeune gaul­liste, c’est être révo­lu­tion­naire » …
Sur le plan pro­fes­sion­nel, il va créer avec deux autres avo­cats un cabi­net spé­cia­li­sé en droit immo­bi­lier avant de tra­vailler pour l’industriel Arnaud Lagardère qui ne lui tien­dra pas rigueur de ses insuc­cès comme celui qu’évoque Wikipedia : « Après avoir été élu dépu­té en 1988, Nicolas Sarkozy conti­nue son acti­vi­té d’a­vo­cat d’af­faires et pro­pose des solu­tions fis­cales à l’é­tran­ger à des clients for­tu­nés comme Henri Leconte qui, selon Rue89, en sor­ti­ra rui­né. »
Jusqu’à pré­sent, un par­cours très conven­tion­nel (rien de « révo­lu­tion­naire ») mais qui le mène­ra loin sur le plan poli­tique puisqu’il poin­te­ra à peu près à tous les postes : maire, dépu­té, pré­sident de conseil géné­ral, de par­ti poli­tique, ministre et, enfin, pré­sident de la République française.

Une fascination pour l’Amérique

Dans le titre de cet article, il est ques­tion de l’Ordre mon­dial qui, comme nous aimons le rap­pe­ler, est une enti­té for­mée de trois com­po­santes : les États-Unis, l’Etat d’Israël et l’Union euro­péenne, sou­mise aux deux pré­cé­dentes.
C’était encore du temps de l’administration Biden, du wokisme et de « l’État pro­fond ». Ce temps sera révo­lu à par­tir d’au­jourd’­hui, le 20 jan­vier 2025.
Nous ver­rons ce qu’il en advien­dra avec l’accession de Trump au pou­voir. Il vient jus­te­ment de par­ta­ger une vidéo dénon­çant les agis­se­ments de Netanyahu(3) qui est fort en colère.
Le rêve de Sarkozy a tou­jours été de confondre ses inté­rêts (et ceux de la France) avec les inté­rêts des États-Unis ; non pas pour des rai­sons stra­té­giques ou géo­po­li­tiques aux­quelles il ne com­prend peut-être pas grand-chose, mais sim­ple­ment parce qu’il a été nour­ri à la sous-culture amé­ri­caine depuis son enfance : wes­terns qui glo­ri­fient le bon cow-boy aux prises avec le méchant indien, bluettes hol­ly­woo­diennes et ritour­nelles yés-yés aux paroles affli­geantes que les chan­teurs fran­çais des années 70 repre­naient sans ver­gogne en un fran­çais approxi­ma­tif.
Il l’a d’ailleurs dit lui-même lorsqu’il fut reçu par les membres du Congrès amé­ri­cain le 7 novembre 2007.
Sous le titre : «Sarkozy l’Américain, j’en suis fier” : com­ment la fas­ci­na­tion de l’ex-pré­sident pour l’Oncle Sam a façon­né sa conquête en 2007 », le Figaro du 29 octobre 2024 nous le rap­pelle : « …le pré­sident fran­çais livre un dis­cours en forme d’ode à l’Oncle Sam. Louant à la tri­bune le « rêve amé­ri­cain » décrit comme la « mise en pra­tique de ce que le vieux monde avait rêvé sans pou­voir le construire », le chef de l’État d’alors énu­mère les figures, davan­tage cultu­relles que poli­tiques, qu’il a tant admi­rées durant sa jeu­nesse : John Wayne, Marilyn Monroe ou encore Elvis Presley(4). »

Guerre culturelle -France États-Unis

Pendant que le jeune Sarkozy se déhan­chait au rythme de ces antiennes état­su­niennes, d’autres jeunes gens, un peu plus éveillés, lisaient l’ouvrage d’Henri Gobard, La guerre cultu­relle, qui pré­sen­tait ain­si son livre, en 1979, écrit « contre l’apathie avan­cée et pour la joie d’un vou­loir vivre faute duquel l’Europe ne sera bien­tôt plus qu’une ZOA (Zone d’Occupation Américaine) et les Français des Gallo-Ricains ».
Julien Assange avait réus­si à se pro­cu­rer les câbles diplo­ma­tiques de l’ambassade amé­ri­caine à Paris que Sarkozy fré­quen­tait assi­dû­ment et qui ont été repris par le jour­nal Le Monde ; ces révé­la­tions marquent la pro­fonde sym­pa­thie des États-Unis pour Israël ; en effet, c’est Israël, et non pas l’Europe dont ils sont pour­tant ori­gi­naires, que les Américains, même non-juifs, consi­dèrent comme le ber­ceau spi­ri­tuel et reli­gieux de leur civi­li­sa­tion à tra­vers la lec­ture assi­due de la Bible et, notam­ment, de l’Ancien tes­ta­ment ; pour nos lec­teurs qui veulent appro­fon­dir cette ques­tion, nous les ren­voyons à l’article du Monde(5), WikiLeaks : Nicolas Sarkozy, « l’Américain » du 30 novembre 2010, dont voi­ci un court extrait : « Elle (l’ambassade) note que « l’hé­ri­tage juif de Sarkozy et son affi­ni­té pour Israël sont célèbres », et que de sur­croît il vient de nom­mer à la tête du Quai d’Orsay Bernard Kouchner, « le pre­mier ministre des affaires étran­gères juif de la Ve République”. Sur le conflit israé­lo-pales­ti­nien, espère l’am­bas­sade, « même un léger glis­se­ment dans le fon­de­ment intel­lec­tuel aura des consé­quences sis­miques ».
L’ambassade amé­ri­caine est très satis­faite du pre­mier gou­ver­ne­ment Sarkozy. Celui qui béné­fi­cie du por­trait le plus flat­teur est Bernard Kouchner : « L’humanitaire de renom­mée mon­diale », « l’un des rares poli­tiques (de gauche ou de droite) à avoir sou­te­nu ouver­te­ment l’in­va­sion amé­ri­caine de l’Irak », voit sa vie pas­sée au crible… ».
Les per­sonnes bien infor­mées connaissent les griefs por­tés à l’encontre de Bernard Kouchner, à l’époque où il était Haut-repré­sen­tant du Secrétariat géné­ral des Nations Unies au Kosovo (1999−2001), par Carla del Ponte, ancienne pro­cu­reure géné­rale auprès du Tribunal pénal inter­na­tio­nal pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) de sep­tembre 1999 à décembre 2007. Il faut lire à ce sujet l’article du Monde diplo­ma­tique « Trafic d’organes au Kosovo : un rap­port acca­blant » par Jean-Arnault Dérens du 4 jan­vier 2011(6) et il faut écou­ter la réponse mal­adroite (mais pleine d’emphase) de Bernard Kouchner sur le même sujet(7).

Un Président bling-bling

Sarkozy - Montre Rollex

Un goût pro­non­cé et osten­ta­toire pour les acces­soires de luxe

« Bling-bling » : c’est le bruit métal­lique que font, en s’entrechoquant, les bra­ce­lets que les cour­ti­sanes portent autour des bras ou que font les chaînes en or que les mafieux ou les par­ve­nus portent autour du cou, sou­vent accom­pa­gnés de gris-gris à la mode afri­caine ou orien­tale.
Pour le dic­tion­naire, il s’agit d’un « éta­lage clin­quant de richesse des­ti­né à déclen­cher un bruit média­tique ».
Ceci dénote une absence totale ou par­tielle de pro­fon­deur d’âme et de spi­ri­tua­li­té, un esprit super­fi­ciel, qui manque de déli­ca­tesse, qui n’est inté­res­sé que par ce qui brille, l’argent et la maté­ria­li­té. Sarkozy avait confié au Nouvel Obs du 14 juillet 2013 : « « Pour l’ins­tant, je fais pré­sident, mais un jour j’i­rai faire du fric », phi­lo­so­phait-il en son palais de l’Elysée au début de l’an­née 2008. A l’é­poque, alors que sa cote de popu­la­ri­té dégrin­go­lait dans les son­dages, il lais­sait entendre qu’il ne se repré­sen­te­rait pas en 2012. Un seul man­dat, et bas­ta ! Il serait temps d’al­ler « faire du fric »».
On se rap­pel­le­ra le fort dis­tin­gué « Casse-toi alors, pauv” con, va ! », que Sarkozy avait adres­sé à quelqu’un qui refu­sait de lui ser­rer la main.
On se sou­vien­dra aus­si des rodo­mon­tades du mata­more(8) qui vou­lait trai­ter les cités au « Karcher ».
Le très mon­dia­liste Sarkozy avait aus­si cho­qué les Français dans son dis­cours au corps diplo­ma­tique le 16 jan­vier 2009, en égre­nant les mesures contrai­gnantes à l’égard des peuples conte­nues dans l’agenda de l’Ordre mon­dial, un avè­ne­ment qu’il appe­lait éner­gi­que­ment de ses vœux.
Il y était déjà notam­ment ques­tion de celle pré­sen­tée comme « l’urgence cli­ma­tique », une fari­bole qui a abou­ti cette année 2025 à exclure les Français les plus modestes des ser­vices regrou­pés dans les « métro­poles » par l’instauration d’une dis­cri­mi­na­tion sociale repré­sen­tée par la vignette « crit’air » devant être obli­ga­toi­re­ment appo­sée sur le pare-brise de son véhi­cule.
Pour Sarkozy, ces mesures étaient iné­luc­tables et incon­tour­nables car, disait-il : « On ira ensemble vers ce nou­vel Ordre mon­dial et per­sonne, je dis bien per­sonne, ne pour­ra s’y oppo­ser(9) ».

Sarkozy - lunettes Rayban

Mais ce sobri­quet « bling-bling », fort déplai­sant, lui est res­té à la suite de la fête que sa femme d’alors, Cécilia, avait orga­ni­sé au Fouquet’s le soir de son élec­tion le 6 mai 2007, une belle soi­rée offerte par le mul­ti­mil­lion­naire Dominique Desseigne, « asso­ciée à un séjour ulté­rieur sur le yacht de Vincent Bolloré, qui lui vaut d’être qua­li­fié de “pré­sident bling-bling” par ses oppo­sants et écorne son image dans l’o­pi­nion » (Wikipedia)

Les bases sont posées. Tout ce qui suit n’est que la consé­quence logique de ce que nous venons à l’instant d’exposer : à savoir cet invrai­sem­blable engoue­ment pour une puis­sance étran­gère, une suf­fi­sance qui lui per­met de se consti­tuer un sta­tut d’intouchable, un com­por­te­ment, une morale et des méthodes pour le moins inadé­quats, sans lien avec la conte­nance, la dis­tinc­tion et la dis­cré­tion que les Français sont en droit d’attendre du plus haut repré­sen­tant de leur pays.

Des casseroles qui font un grand tintamarre

Sarkozy casserolesLes affaires, nom­breuses, dans les­quelles Sarkozy est impli­qué, inquié­té ou condam­né ne sont pas la face la plus sombre de son per­son­nage ; il agit comme la plu­part de ses col­lègues poli­ti­ciens qui ne songent qu’à gar­der leur poste ou en acqué­rir un autre mieux pla­cé dans la hié­rar­chie et sont prêts à contour­ner allè­gre­ment les lois qu’ils ont eux-mêmes votées et jus­te­ment parce qu’ils les ont votées, se consi­dé­rant au-des­sus de leur créa­tion, un peu comme des artistes admi­rant leurs propres œuvres qu’ils ont le pou­voir de détruire si ça leur chante, comme de bons psy­cho­pathes qu’ils sont presque tous.
La seule dif­fé­rence avec ses sem­blables, c’est que Sarkozy a sys­té­ma­ti­sé le recours à la fraude ; toutes ces affaires qu’il traîne comme des cas­se­roles qui font un grand tin­ta­marre sont la suite logique des recherches faites par Sarkozy et ses aco­lytes pour finan­cer ses deux cam­pagnes pré­si­den­tielles par n’importe quel moyen : l’affaire Woerth-Bettencourt, l’affaire Bismuth, l’affaire des son­dages de l’Élysée, l’affaire Bygmalion, ne consti­tuent que des magouilles poli­ti­cardes sans grand inté­rêt, car elles ne concernent que son inté­rêt per­son­nel, et sa petite per­sonne n’a que peu d’intérêt.

L’affaire du financement libyen

Mouammar Kadhafi - Nicolas Sarkozy

Sauf pour l’affaire en cours en ce mois de jan­vier 2025, dite « Affaire du finan­ce­ment libyen », un ver­se­ment sup­po­sé du diri­geant libyen Mouammar Kadhafi d’un mon­tant de 50 mil­lions des­ti­né à finan­cer la cam­pagne pré­si­den­tielle de 2007 de Nicolas Sarkozy.
Car cette affaire concerne aus­si la France et sa répu­ta­tion.
Selon France Info du 6 jan­vier 2025 : « Treize pré­ve­nus, dont l’an­cien pré­sident de la République, sont jugés à par­tir de lun­di devant le tri­bu­nal cor­rec­tion­nel de Paris. Au cœur de l’ac­cu­sa­tion, un « pacte de cor­rup­tion » noué avec l’ex-dic­ta­teur libyen Mouammar Kadhafi. C’est grâce à son argent que Nicolas Sarkozy aurait rem­por­té l’é­lec­tion pré­si­den­tielle. »
Voilà pour la ver­sion fran­çaise, nous vou­lons dire celle des médias sub­ven­tion­nés et qui ne nous four­nissent qu’une infor­ma­tion bien édul­co­rée comme il sied au pays des bisou­nours ; en réa­li­té, une dic­ta­ture et une cen­sure sous forme de lou­koums-marsh­mal­lows à ingur­gi­ter quo­ti­dien­ne­ment pour voir le monde en rose, ce que fait la très grande majo­ri­té des Français.
Une ver­sion encore plus sour­noise que ce qu’ont pu ima­gi­ner Huxley avec Le meilleur des mondes et Orwell avec 1984.
C’est un dis­cours dif­fé­rent si l’on se réfère aux médias étran­gers qui ne subissent pas cette cen­sure comme, par exemple, le Corriere del­la Sera du 2 octobre 2012 : « Un bar­bouze était pré­sent au moment du lyn­chage de Kadhafi par les rebelles. Au sein des cercles diplo­ma­tiques occi­den­taux pré­sents dans la capi­tale libyenne, la théo­rie offi­cieuse la plus répan­due est que, si des ser­vices étran­gers sont effec­ti­ve­ment impli­qués, “alors il s’agit presque cer­tai­ne­ment des Français”. Et d’ajouter : “Le fait que Paris ait vou­lu éli­mi­ner le colo­nel Kadhafi est un secret de poli­chi­nelle.” Le rai­son­ne­ment est bien connu : dès les pre­miers signes de sou­tien de l’OTAN à la révo­lu­tion, en grande par­tie sous l’impulsion du gou­ver­ne­ment de Nicolas Sarkozy, Kadhafi a mena­cé de révé­ler les détails de ses liens avec l’ancien pré­sident de la République, à com­men­cer par les mil­lions de dol­lars ver­sés pour finan­cer sa cam­pagne élec­to­rale en 2007. “Sarkozy avait toutes les rai­sons de faire taire le raïs au plus vite”, nous ont répé­té same­di 29 sep­tembre des sources diplo­ma­tiques euro­péennes à Tripoli. »
Il serait éton­nant que le pro­cès en cours consente à évo­quer cet aspect de l’affaire qui est pour­tant, et de loin, le plus impor­tant de tous.

590 tonnes d’or, soit le cinquième de la réserve d’or française, bradées par Sarkozy en 2004

Il était alors ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie du gou­ver­ne­ment Raffarin lorsqu’il déci­da de se débar­ras­ser à bas prix de 590 tonnes d’or de la réserve qui s’élevait à 3 024 tonnes soi­gneu­se­ment gar­dée au lieu-dit « La Souterraine » en plein cœur de Paris. Pourquoi ? Eh bien, nous ne voyons pas d’autre rai­son que de plaire à ses amis amé­ri­cains pour les­quels la réfé­rence au dol­lar devait rem­pla­cer l’étalon-or, pré­tex­tant le fait que d’autres pays euro­péens en fai­saient autant (les États-Unis se sont bien gar­dés, eux, de tou­cher à une seule once de leur réserve de Fort Knox, envi­ron 8 200 tonnes).
« À par­tir de l’été 2007, la crise finan­cière a pro­vo­qué l’abaissement sen­sible des taux d’intérêt, alors que l’once d’or s’appréciait en moyenne de 20 % sur l’année. […] La Banque de France n’en a pas moins pour­sui­vi son pro­gramme de ces­sions jusqu’à son terme. Les autres banques cen­trales natio­nales qui avaient entre­pris des pro­grammes de ces­sion les ont inter­rom­pus plus tôt (Belgique en 2005, le Portugal en 2006, l’Autriche et l’Espagne en 2007.» (Nicolas Perrin, Veracash, Pourquoi Nicolas Sarkozy a‑t-il déci­dé de vendre l’or de la France ? 27 mars 2023)
« Et quid de l’or ? Disséminés dans des « pri­vate gold hoards », des fonds pri­vés, des « cumu­lards » d’or. La par­tie du stock d’or de la Banque de France qui a été reven­due est donc intra­çable et la France ne pour­rait pas le récu­pé­rer à moins de rache­ter de nou­veaux stocks à un prix 5 fois plus éle­vé. Ce geste à contre-cou­rant ne reflète aucu­ne­ment la valeur que pro­jettent les Français dans l’or, seule valeur refuge en cas de faillite ban­caire.
La vente, elle, n’a rap­por­té que 4,67 mil­liards d’euros à l’époque. » (Jean-François Faure, L’or et l’argent, 2004 : soldes sur les réserves d’or de la France ! 27 mars 2023)
Le kilo­gramme d’or au 10 jan­vier 2025 est coté 83 500 euros ; donc, actuel­le­ment, 590 tonnes vau­draient 49,265 mil­liards, soit 10 fois plus que ce qui a été ven­du à 4,67 mil­liards d’euros à l’époque.

La réintégration de la France dans l’Otan

L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, sur l’initiative des États-Unis, du Canada et du Royaume-Uni, voit le jour le 4 avril 1949, et regroupe, avec plu­sieurs pays euro­péens, 12 pays dits « occi­den­taux » qui consti­tuent le « Bloc de l’Ouest ».
Ce regrou­pe­ment, essen­tiel­le­ment de nature défen­sif, a été déci­dé dans le but de se pré­mu­nir d’une éven­tuelle offen­sive de l’URSS, à la suite du blo­cus de Berlin opé­ré par cette der­nière le 24 juin 1948.
L’URSS répli­que­ra en fon­dant le Pacte de Varsovie, le « bloc de l’Est », le 14 mai 1955, qui regroupe les pays com­mu­nistes de l’Europe de l’Est.
La dis­pa­ri­tion de l’URSS n’a pas fait dis­pa­raître l’Otan comme cela aurait dû être logi­que­ment le cas puisqu’elle avait été créée pour parer à une éven­tuelle attaque de l’URSS contre l’Occident (États Unis, Europe de Bruxelles, Israël). La Russie qui a rem­pla­cé l’URSS n’a jamais atta­qué per­sonne, sauf dans le cas où ses popu­la­tions lin­guis­tiques ont deman­dé son inter­ven­tion pour arrê­ter le géno­cide en cours per­pé­tré par les Otaniens sous dra­peau ukrai­nien (2014, Donbass, 14 000 civils tués), et encore la Russie n’est-elle inter­ve­nue qu’après de mul­tiples ter­gi­ver­sa­tions afin de ne pas déclen­cher de conflit plus élar­gi.
Le géné­ral de Gaulle avait eu la sagesse de se reti­rer de l’Otan le 7 mars 1966.
Sarkozy, comme il sied à un amé­ri­ca­no­lâtre, a réin­té­gré la France dans l’Otan le 7 novembre 2007. Il avait décla­ré le 9 sep­tembre 2011 à l’am­bas­sade des États-Unis en France : « Je res­te­rai très fier d’a­voir été le pré­sident qui a fait reve­nir la France dans le com­man­de­ment inté­gré de l’Otan. Pour le plus grand béné­fice de l’Otan et pour le plus grand béné­fice de la France. » Quelques jours plus tôt, il s’é­tait déjà féli­ci­té du retour de la France dans le com­man­de­ment inté­gré de l’Otan, esti­mant que celui-ci avait per­mis à la France de jouer un rôle de pre­mier plan dans l’in­ter­ven­tion mili­taire de 2011 en Libye qui a conduit au départ de Kadhafi ». (Wikipedia)Caricature OTAN Europe UkraineDe fait, l’Otan est deve­nue le bras armé de la C.I.A dont le tra­vail consiste à créer des guerres par­tout dans le monde afin d’alimenter le com­plexe mili­ta­ro-indus­triel amé­ri­cain et, par la même occa­sion, de com­plaire à la poli­tique expan­sion­niste des USA et à sa volon­té farouche de conser­ver le lea­der­ship d’un monde uni­po­laire.
L’Otan et la C.I.A. sont des orga­ni­sa­tions mafieuses qui ont fomen­té la plu­part des guerres qui ont secoué le monde d’après 1945 en employant tou­jours la même méthode : incri­mi­ner le pays qu’on veut détruire ou dont on veut exploi­ter les richesses et le bom­bar­der sur la base d’allégations men­son­gères et la fabri­ca­tion de fausses preuves (par exemple, l’Irak et la Syrie, en arguant de l’utilisation de fausses « armes de des­truc­tion mas­sive » ou le bom­bar­de­ment des popu­la­tions serbes avec le faux « mas­sacre de Racak » au Kosovo, et bien d’autres…)
Nous avons sou­li­gné dans notre der­nier article Syrie : les racines du chaos le dan­ger d’une éman­ci­pa­tion en cours de la C.I.A. de son pays d’origine et, donc, d’actions qui ne seraient plus contrô­lées par ce der­nier, la C.I.A. agis­sant alors en élec­tron libre, entraî­nant l’Otan à sa suite.
La prise en compte de cette éven­tuelle scis­sion par la nou­velle admi­nis­tra­tion Trump semble effec­tive. La nou­velle res­pon­sable du ren­sei­gne­ment amé­ri­cain, Tulsi Gabbard, est char­gée de la désamorcer.

Référendum sur l’Europe en 2005 : le vote des Français bafoué

Nous avons gar­dé le meilleur pour la fin.
Le réfé­ren­dum fran­çais sur le « Traité éta­blis­sant une Constitution pour l’Europe » eut lieu le 29 mai 2005. Les élec­teurs devaient répondre à une ques­tion : « Approuvez-vous le pro­jet de loi qui auto­rise la rati­fi­ca­tion du trai­té éta­blis­sant une consti­tu­tion pour l’Europe ? ».
Les Français répon­dirent net­te­ment « non » avec 54,68% des suf­frages expri­més, soit 2 641 238 voix de plus que le « oui ».
Le site consa­cré à l’histoire, herodote.net, du 27 février 2021 sou­ligne que « le résul­tat du scru­tin consterne la classe poli­tique et média­tique qui croit y voir la vic­toire de l’i­gno­rance et du popu­lisme (les hommes poli­tiques qua­li­fient de « popu­liste » tout mou­ve­ment qui leur est oppo­sé et béné­fi­cie, au contraire d’eux, de la faveur de l’o­pi­nion) ».
Ce rejet (sui­vi par celui des Néerlandais) entraî­nait la non-rati­fi­ca­tion du Traité éla­bo­ré par les 27 membres de l’Union euro­péenne.
Qu’à cela ne tienne, quand on ne peut pas pas­ser par la porte, on passe par la fenêtre.
Les vingt-sept États membres de l’Union euro­péenne signent, le 13 décembre 2007, à Lisbonne, un nou­veau trai­té repre­nant les mêmes termes que le trai­té consti­tu­tion­nel. Giscard d’Estaing dira : « … Le résul­tat est que les pro­po­si­tions ins­ti­tu­tion­nelles du trai­té consti­tu­tion­nel — les seules qui comp­taient pour les conven­tion­nels — se retrouvent inté­gra­le­ment dans le trai­té de Lisbonne, mais dans un ordre dif­fé­rent, et insé­rés dans les trai­tés anté­rieurs. (…) La conclu­sion vient d’elle-même à l’es­prit. Dans le trai­té de Lisbonne, rédi­gé exclu­si­ve­ment à par­tir du pro­jet de trai­té consti­tu­tion­nel, les outils sont exac­te­ment les mêmes. »
En France, comme dans la plu­part des pays euro­péens, les citoyens avaient sou­hai­té être consul­tés à nou­veau par réfé­ren­dum.
Mais Nicolas Sarkozy choi­sit de faire adop­ter le Traité de Lisbonne par voie par­le­men­taire, sans consul­ter les citoyens, en convo­quant le Congrès à Versailles le 4 février 2008 pour modi­fier la Constitution fran­çaise et per­mettre la rati­fi­ca­tion du nou­veau trai­té par le Sénat et l’Assemblée natio­nale alors même qu’un son­dage IFOP/​ParisMatch confirme que 71 % des Français sou­haitent un nou­veau réfé­ren­dum.
La juriste Anne-Marie Le Pouriet, dans Le Point, par­le­ra de « haute tra­hi­son ».
C’est par ces mots que nous ter­mi­nons cet article, comme nous l’avons commencé.

Pierre-Émile Blairon

Faits & Documents n° 235 et 236

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Faits & Documents n° 235 et 236

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Voir aus­si dans nos colonnes : Syrie : les racines du chaos du 23 décembre 2024

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« Sarkozy, l’Américain » Le Figaro du 29 octobre 2024

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De nou­veaux docu­ments publiés par WikiLeaks et révé­lés par Le Monde montrent la fas­ci­na­tion réci­proque entre le pré­sident fran­çais et les Américains. Avant d’être élu, M. Sarkozy avait évo­qué l’é­ven­tua­li­té d’en­ga­ger la France en Irak [ [source]

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Selon le dic­tion­naire : fan­fa­ron, de l’es­pa­gnol mata­mo­ros (« tueur de Maures »), for­mé de matar (« tuer ») et moros (« Maures »)

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Pierre-Émile Blairon est l’auteur d’un cer­tain nombre de livres liés à l’Histoire, notam­ment de la Provence, de Nostradamus à Giono et à la fin du Cycle :

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Pierre-Émile Blairon

1 commentaire

  1. Quand c’est pas par inté­rêt pure­ment mer­can­tile, c’est un com­plexe d’in­fé­rio­ri­té ce besoin de faire du zèle auprès des « estran­gers », quitte à tra­hir les siens !

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