Faut-il encore distinguer le singulier du pluriel ?
Un lecteur faisait récemment ce commentaire sur l’un des articles de notre site : « Le jour où Nice Matin nous apprendra une nouvelle que tous les journaux nous ont apprise la veille ou même avant, il tombera des billet de 1000 euros sur notre belle ville. Le seul luxe qu’il nous laisse, c’est la chasse à la faute d’orthographe dans les articles, ce dont certains raffolent. » Oui, mais en l’occurrence, ce n’est pas tant Nice Matin que le Crédit Agricole qu’il faut blâmer. Certes Nice Matin aurait pu — dû ? — refuser cette publicité au prétexte qu’elle n’était pas conforme à nos règles syntaxiques. Ce qui inquiète le plus, c’est que personne, personne ! au sein d’une grande entreprise comme le Crédit Agricole ne soit en mesure de bloquer un tel encart publicitaire qui lui coûte quelques milliers d’euros.
Payer pour passer pour des billes, la banque verte aurait pu s’en passer
Cette publicité est emblématique de la dégradation vertigineuse de l’enseignement du français dans nos écoles. Plus personne ne voit des fautes aussi lourdes qu’une faute de nombre. Les enfants de Mai 68 sont maintenant aux commandes du pays et ils ne maîtrisent même plus leur langue, donc leur pensée. Diderot nous avertit bien pourtant : « La parole est une sorte de tableau dont la pensée est l’original ». A fortiori l’écrit.
L’Éducation nationale est lourdement responsable de cette dégradation. Au lieu d’instruire, elle a choisi d’éduquer (étym. « conduire dehors »). L’Éducation nationale se veut à l’avant-garde de toutes les réformes qui déprécient le discernement. Dès le CP, nos enseignants invitent leurs petits élèves à s’interroger sur le choix de leur sexe.
Par la suite on en arrive à l’écriture moderne et progressiste dite « inclusive » puisque le masculin et le féminin doivent être indifférencié-e‑s :
Les complotistes diront que c’est fait exprès.
Alors pourquoi pas une nouvelle dégradation avec l’inclusion du pluriel afin de ne plus le distinguer du singulier ? Puisqu’on ne distingue plus le genre, il n’y as pas de raison de continuer à distinguer le nombre. Du reste, on ne distingue plus rien du tout !Mais puisqu’on vous dit que c’est LE Progrès !
En tout cas, pas pour tout le monde.
Massimo Luce
Les complotistes ont raison : le nivellement par le bas de l’apprentissage est délibéré afin de former des livreurs de pizzas uberisés qui voteront comme on leur dira de le faire.
L’oligarchie n’envoie pas ses enfants à l’école publique et elle sait bien pourquoi. Les ingénieurs et les avocats suivent un parcours confidentiel réservé aux initiés.