Nietzsche. Cinq scénarios pour le futur
Nietzsche prophète ? On l’a dit.
Mais on a surtout trop souvent séparé la dimension prophétique du veilleur de Sils Maria de sa dimension de philosophe. C’est l’objet du livre de Philippe Granarolo*, tiré d’une partie de sa thèse, travail à la fois érudit et d’une totale clarté. Nietzsche était haruspice, à la manière des Étrusques. Il voyait dans les entrailles de notre monde les signes du monde de demain. La préoccupation essentielle de Nietzsche n’était pas la déploration, fut-ce de la disparition de la noblesse féodale, mais le « devinement » du futur. Dans les différents mouvements de sa pensée – positivisme, classicisme, puis dépassement des deux – Nietzsche ne remet jamais en cause ce qu’il a cru apercevoir, même s’il en conteste ensuite la valeur. Ainsi, il ne remet jamais en cause le projet de Wagner d’unir l’oreille et le regard, la musique et la scène, une nouveauté qui annonce le cinéma du XXe siècle.
Pierre Le Vigan
*Philippe Granarolo est professeur de Chaire supérieure. Né à Toulon en 1947, il est agrégé de philosophie et Docteur d’État ès-Lettres. Il intervient dans les Universités du Temps Libre de l’agglomération toulonnaise, participe régulièrement aux travaux de l’Académie du Var, au sein de laquelle il occupe le 38e fauteuil. Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages et d’un nombre considérable d’articles.
[NDLR] Notre illustration : Nietzsche à Nice
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