Macron rattrapé par la patrouille
Fillon et Le Pen ne vont plus se sentir seuls à devoir rendre des comptes. A supposer que celle-ci et celui-là aient commis des actes répréhensibles. Ce qui n’intéresse nullement ceux qui tirent les ficelles du système politico-médiatque du pouvoir en place. Ils n’ont même vraisemblablement aucune envie que les « affaires » Filon et Le Pen, peut-être créées de toutes pièces, en tout cas opportunément agitées en période électorale, connaissent leur épilogue avant la présidentielle. Leur intérêt est que ces faux problèmes occupent l’espace médiatique, afin que l’on ne parle surtout pas de politique, encore moins de programme de gouvernement, pendant la campagne électorale.
Que l’on sache vite la vérité sur les actes de gestion ou les agissements personnels de François Fillon et Marine Le Pen, voici le cauchemar de ceux qui ont lancé la machine, auto-alimentée ensuite, des « fuites ». Fuites privées ou publiques-presse-justice-fuites judiciaires-presse-nouvelles « révélations » dès que le bruit médiatique faiblit. Ce que Fillon ou Le Pen ont fait ou pas, est-ce répréhensible ? Ou simplement scandaleux ? Ou carrément condamnable ? Est-ce courant, voire partagé par beaucoup de parlementaires de tous bords ? Ceci n’intéresse pas les lanceurs et les profiteurs des bruits de coursives. Pourquoi ? Parce que la réponse, quelle qu’elle soit, leur serait défavorable si elle tombait trop tôt par rapport au calendrier de leur piège. En effet, si Fillon et Le Pen étaient lavés de tout soupçon d’illégalité, le choc en retour serait terrible pour leur poulain artificiel Macron. Si en revanche la justice devait épingler les deux avant l’échéance électorale présidentielle, l’effet arroseur-arrosé serait à peine moins violent : en prononçant à la hâte des condamnations sélectives, la justice non seulement avouerait ainsi clairement sa dépendance politique au pouvoir, mais encore elle « victimiserait » illico les deux seuls candidats de droite vraiment compétitifs pour se qualifier au second tour.
Par conséquent les fureteurs de poubelles et amateurs de coups tordus ont pour objectif premier que le pavé qu’ils ont jeté dans la mare y reste longtemps. Et que les éclaboussures entretiennent le plus longtemps possible la pestilence du marigot.
Pour autant, le candidat présenté en creux par le système comme chevalier blanc a du souci à se faire. Emmanuel Macron aime bien s’autoproclamer Monsieur Propre et toiser ses concurrents englués dans le piège qui leur a été tendu. Oui, mais voilà : il n’est pas plus au-dessus de tout soupçon que les autres, il est peut-être même pire, l’hypocrisie en sus. Les méthodes de bas-fonds employées contre ses adversaires sont en train de se retourner contre lui. Problèmes de sincérité fiscale, de dépenses excessives alors qu’il était encore récemment ministre, etc. Macron non plus ne sera pas épargné par le doute, les questions et le devoir de rendre des comptes. C’est ce qui arrive sur internet depuis plusieurs jours (ne comptez pas sur la presse subventionnée pour vous en parler objectivement et abondamment). Ce sera le cas notamment à Marseille le 1er avril prochain :
Emmanuel Macron avait déjà vu sa campagne perturbée et ternie, la première fois à Toulon, peu après ses propos outrageants sur la présence française en Algérie :
http://www.nice-provence.info/var/2017/02/16/macron-a-toulon-ca-ne-passe-pas/
Ce qui avait amené le sémillant jeune homme, moins fringant que d’habitude lors de ce meeting au Zénith de Toulon, à tenter un « Je vous ai compris » encore plus catastrophique que sa première gaffe, et surtout de sinistre mémoire pour les Pieds-noirs et tous les patriotes du Var, métropolitains comme rapatriés :
http://www.nice-provence.info/var/2017/02/20/il-nous-a-compris-il-nous-aime-pas-nous/
Il y a de grandes chances que le 1er avril à Marseille, Macron, ça ne passe pas plus – ni mieux – qu’à Toulon en mars.
Manifestation déclarée, prévoir arrivée vers 11h30 (notes des organisateurs).
Marc FRANCOIS, Toulon, 29 mars 2017