L’abbaye de Ganagobie nous en fait voir de toutes les couleurs…
Après les abbayes de Castagniers et de Lérins, c’est maintenant à l’abbaye de Ganagobie que Divine Box vous emmène faire un tour.
Situé entre Sisteron et Manosque, le monastère de Ganagobie surplombe la rivière de la Durance qui serpente au creux de la vallée. En avant, toute !
Une histoire millénaire !
Déjà au 1er siècle avant Jésus Christ, Ganagobie était un lieu de passage de la Via Dominitia (voie domitienne) qui reliait Rome à l’Espagne. Cette route était considérée comme la plus courte et sûre. C’est au Xe siècle que l’évêque de Sisteron Jean II, décide de créer un monastère qui est donné en 965 à l’abbaye de Cluny. Une petite quinzaine de moines habite les lieux jusqu’au XIVe siècle, période à laquelle le monastère est abandonné et tombe en ruines. À la Révolution, en 1794, le chœur et les transepts de l’église sont démolis à la masse. Et après un court retour en 1891, les moines doivent s’exiler en Italie en 1901. Triste sort…
Ce n’est finalement qu’en 1992 que la communauté de bénédictins de l’abbaye Hautecombe quitte ladite abbaye devenue attraction touristique du lac du Bourget. Les moines viennent donc s’installer à Ganagobie pour y trouver un calme plus propice à la vie de prière et de travail (notamment pour la production de produits monastiques, on en reparlera un peu plus tard…)
Une mosaïque unique en France
En 1893, lors des travaux de déblaiement du chœur, les ouvriers découvrent avec surprise une gigantesque mosaïque jusque-là oubliée. La mosaïque enfouie depuis la destruction de l’église à la Révolution, s’étale en effet sur une surface de 82 m2. Fort heureusement, 72 m2 sont récupérés quasiment intacts et Pierre Trutbert, l’auteur de cet ouvrage titanesque, est identifié par une inscription latine le mentionnant. Ouf, nous sommes sauvés ! En 1975, la mosaïque est démontée pour être entièrement restaurée à Périgueux. L’incroyable œuvre d’art révèle un univers où la réalité rencontre la mythologie. On y découvre alors des chevaliers qui affrontent des créatures dans un imaginaire monstrueux. Quelques références chrétiennes sont aussi visibles comme saint Georges tuant le dragon, allégorie de la victoire du bien sur le mal.
De toutes les couleurs !
Tout visiteur de l’abbaye de Ganagobie remarquera que les lieux ne manquent pas de couleurs !
En plus de la mosaïque, les vitraux de l’église abbatiale diffusent une lumière particulièrement colorée. Et tout cela grâce au travail du Père Kim En Joong, moine dominicain sud-coréen. Depuis la Révolution et jusqu’en 2006, de simples vitres en verre équipaient les murs de l’église. Cependant, des fouilles archéologiques menées dans les années 1960 révélèrent que des vitraux colorés ornaient autrefois les murs de l’église. Ainsi, parmi différentes propositions artistiques, la tâche de colorer ce lieu de prière fut confiée au Père Kim En Joong, réputé pour ses réalisations aux motifs abstraits et particulièrement colorés. Chaque fenêtre est alors réalisée d’une seule plaque ! Et parce qu’une image vaut mieux que mille mots, nous vous proposons quelques photos de ces vitraux si atypiques.
Des kilomètres de lecture
Si l’abbaye regorge d’éléments historiques accessibles au public, le cœur de l’abbaye recèle un tout autre trésor tout aussi précieux : la bibliothèque.
Creusée à même la roche, la bibliothèque de Ganagobie est une véritable mine d’histoire : plus de 100 000 livres se trouvent dans les étagères de cette bibliothèque, dont 8 000 ouvrages anciens datant du XIIe siècle pour certains ! Cela équivaut à cinq kilomètres de rayons ! Dingue, non ? Et pour préserver ce patrimoine, l’intégralité des livres a été numérisée. Ouf !
Une vocation pour la prière… et les cosmétiques !
Puisque la communauté de quatorze moines bénédictins suit la règle de saint Benoît « Prie et travaille » (traduction du latin « Ora et Labora »), les moines rythment leur journée par des temps de prière et des travaux manuels. L’artisanat monastique s’est donc lancé sur place grâce à un frère ingénieur chimiste, en 1950, qui a créé un petit atelier pour fabriquer de l’eau de toilette. Aujourd’hui, les frères ne sont plus engagés physiquement dans la production mais ils contrôlent encore les formules et la qualité ! Parmi ces produits, on trouve le baume du pèlerin connu pour ses bienfaits apaisants pour les pieds fatigués ou encore la crème hydratante pour les mains. Des incontournables dans le paysage monastique…
Pour leur passer un petit coucou ou découvrir leurs produits, le mieux est de se rendre sur place à cette adresse :
Abbaye Notre-Dame de Ganagobie
Le Prieuré
04310 Ganagobie
Sinon, vous pouvez acheter en ligne les produits du monastère de Ganagobie, grâce à Divine Box et sa boutique monastique en ligne !