Les mondialistes ingéreront-ils les Gilets Jaunes ?
Dans les Alpes-Maritimes, Le Var et les Bouches-du-Rhône, le résultat des élections européennes devrait faire s’interroger tous les commentateurs de la vie politique et les obliger à revoir leur « logiciel » conforme à la société rêvée de l’idéologie mondialiste (lire Élections européennes : la spécificité de Provence Alpes Côte d’Azur du 27 mai 2019) .
Au lendemain de l’élection présidentielle, ces mêmes commentateurs multiplièrent les rubriques nécrologiques concernant le Front National. Le parti était mort ou en plein naufrage et sa capitaine, la bien prénommée Marine, venait de saborder son rafiot dans un débat des plus calamiteux face au jeune et sémillant leader d’une France désormais amoureusement acquise à la diversité, à l’ouverture au monde et à cet incontournable « Vivre-Ensemble ».
Moins de deux ans après ces euphories d’un soir, la Macronie vivait avec angoisse les déballages d’un Benalla et les samedis en gilet jaune.
À cela s’ajoutait une épidémie de démissions sévissant chez les proches conseillers du Président – parmi eux l’écolo Hulot – à laquelle s’ajoutait le sentiment que, multipliant gaffes et faux pas, les responsables ( ?… il faut le dire vite) gouvernementaux faisaient preuve d’un amateurisme consternant. Au seuil de la campagne des élections européennes, Macron proclamait solennellement qu’il lutterait de toutes ses forces contre la terrifiante surrection d’un péril issu des années 30 et qui menaçait dangereusement les instances bruxelloises et leur humanisme autoproclamé. C’était presque un « No passaran !» lancé à Orban, Salvini et une Marine mystérieusement régénérée comme son parti devenu le Rassemblement National.
Au soir de ce dimanche 26 mai, il apparaît que la République dite « en Marche » – une marche de plus en plus claudicante – devra chercher des béquilles chez les Verts et une bourgeoisie sans scrupules qui, la veille du scrutin, n’hésita pas à déserter le dernier carré des Républicains, vouant ainsi son chouchou d’hier, le Bellamy philosophe, à un Waterloo électoral. Ironie cruelle, Bellamy s’évertuant à parler des racines chrétiennes de l’Europe s’est, selon une enquête, retrouvé trahi par ceux d’entre les catholiques les plus assidus à la messe dominicale. Le Rassemblement National est passé. Et même passé premier parti de France avec des scores à rendre blêmes les Insoumis qui, quelques semaines auparavant, virent l’un de leurs cadres parmi les plus prometteurs, le camarade Andrea Kotarac quitter les populistes mondialistes pour rallier les populistes patriotes. Décidément le parti à la flamme a du sang de phénix dans son A.D.N., notamment en Provence Alpes Côte d’Azur où il dépasse les 30%, prenant nettement son envol face à la liste Loiseau qu’il devance de 10 points . Comme certains politologues chevronnés devaient le relever, on peut parler d’un vote d’adhésion doublé aussi, certes, d’une réaction de rejet de la personnalité d’Emmanuel Macron.
Mais, dans tout ça, que sont devenus les Gilets Jaunes ?
Trois listes arboraient cette couleur de révolte populaire : celle de l’ex-conseiller de Marine Le Pen, Florian Philippot, celle du chanteur Francis Lalanne et une dernière ayant à sa tête le forgeron Christophe Chalençon. À elles trois, on a à peine plus que 1%… et moins que la liste du Parti Animaliste qui réalise 2,17%. Les Gilets Jaunes ont été gommés de l’espace électoral. Et pour cause, un grand nombre d’entre eux (on parle d’environ 40%) ont compris que le seul suffrage réellement proche de leurs aspirations était le Rassemblement National. Il semblerait également que 15% se soient reportés sur la France Insoumise. Cette formation, malgré le talent de tribun de son leader Jean-Luc Mélenchon, a fini laminée. Lors de la proclamation des résultats, nous assistâmes à une scène incroyable. Tandis que Mélenchon, les larmes aux yeux, commentait d’une voix rauque le désastre anéantissant ses espoirs, derrière lui la grande banderole portant le nom de son mouvement, La France Insoumise, précédé du logo figurant la lettre grecque phi, ϕ, se détachait d’un côté et montrait son revers, noir comme le néant, qui venait recouvrir à la fois le logo et le mot France.
Et comme paraphé depuis l’invisible par « quelque chose » d’inconnu aux hommes et auquel Méluche et son staff n’accordent aucun crédit. Le « phi » symbolise le fameux « nombre d’or », la perfection « apollinienne » omniprésente dans l’univers. D’un tracé particulièrement flasque, le « phi » des Insoumis, me faisait songer à un lombric. Une main mystérieuse venait de l’éradiquer, soustrayant du même coup le nom de France à un parti désireux de noyer notre nation sous un tsunami de migrants.
Nombre de commentateurs s’accordent sur le fait que les Gilets Jaunes du départ qui transformèrent les ronds-points en agoras se sont progressivement retirés de la rue dès qu’il fut évident que les casseurs « Black-Blocs », les anarcho-zadistes et leurs potes « antifas » professionnels investissaient les défilés du samedi et qu’il était impossible de les virer car on avait affaire à des individus bien déterminés à s’incruster ; et ce, en allant jusqu’à menacer physiquement les organisateurs des cortèges (y compris Jérôme Rodrigues lui-même, pourtant l’une des victimes emblématiques de la cause). À partir du moment où, de la foule en jaune, montaient des slogans typiquement gauchistes – du type : « Tout le monde déteste la police ! », « Paris, Paris, antifa ! » – qu’occasionnaient les ordres brutaux du Pouvoir qui entendait briser la révolte populaire par une répression féroce, on peut être certain qu’un regrettable basculement s’est effectué.
Les braves gens lançant des mots d’ordre patriotes et « populistes », enchaînant les Marseillaises et portant fièrement d’innombrables étendards tricolores qu’accompagnaient ceux blasonnant nos régions françaises et qui, d’un bout à l’autre de l’hexagone, proclamaient la grande et rafraichissante jacquerie des campagnes, se virent sournoisement remplacés par une faune singulière. Celle chevelue et (ou) « rasta » de Notre-Dame-des-Landes, celle masquée, casquée, bardée de violence sous des habits noirs, d’une internationale du chaos, ou encore celle des reliquats de l’extrême gauche trotskiste en mal d’un hypothétique « Grand Soir ». Parallèlement, alors que les couleurs nationales ou régionales commençaient à se raréfier, sont apparus des drapeaux totalement étrangers aux revendications nationales d’un peuple en révolte qui n’hésitait pas à déployer des banderoles proclamant « De l’argent pour les Français et pas pour les migrants », « Non au Pacte de Marrakech », ainsi que « Gaulois réfractaire = Français en colère ».
En effet, au fil des samedis qui se succédaient, on vit d’abord fleurir des fanions dont le rouge enserrait le sigle syndical C.G.T., se mêlant à d’autres sur lesquels un poing tenait un haut-parleur : le N.P.A. entrait en propagande tandis que Messieurs Besancenot et Poutou ne tardèrent pas à endosser — fort opportunément — les gilets de la colère. Dans la foulée, surgirent des drapeaux cubains qu’accompagnait l’emblématique portrait du Che.
Cohabitation improbable entre les Gilets Jaunes, la CGT et Che Guevara
Puis, accentuant le virage à gauche, parut, appel à « la lutte finale », l’écarlate croisant la faucille et le marteau. Dans le même registre, à Paris, Toulouse et Bordeaux, on exhiba, comme sorties de la naphtaline, la bannière aux trois teintes horizontales – violette, jaune et rouge – de l’éphémère Frente Popular durant l’effroyable guerre civile espagnole. L’un d’eux portait en son milieu le symbole arboré par les milices antifranquistes et les Brigades Internationales. Un tragique passé d’outre Pyrénées squattait subitement notre actualité.
Enfin, tandis que, de l’autre côté de la Méditerranée, les rues d’Alger et d’Oran exigeaient la fin du régime en place, des étendards algériens flottèrent au-dessus des cortèges de Français ulcérés par Macron. On vit aussi ceux de Tunisie, du Maroc, de Turquie et du Venezuela (sans qu’on sache si le porteur était pro ou anti Maduro).
Curiosités ethniques, on identifia également des drapeaux kanaks, gitans (avec une rouge roue sur fond vert et bleu) et kabyles (frappé de la lettre Z en Tifinagh, la langue berbère)(1).
Le manifestant Gilet Jaune était devenu citoyen planétaire et toute cette cacophonie vexillologique(2) n’était pas sans rappeler le soir de l’élection de François Hollande où, dans une foule fort exotique brandissant des drapeaux de presque toute l’Afrique noire et du Maghreb, on comptait sur les doigts d’une main le tricolore national. Par le gauchisme et ses supplétifs Black-Blocs et « antifas », un endémique mondialisme avait ouvert la porte à d’hétéroclites revendications et, ainsi, subverti la France des oubliés et des terroirs.
Ce samedi 1er juin, la foule des manifestants paraît bien réduite. On dirait que le mouvement de la révolte jaune s’éloigne. De fait, le 26 au soir, une page d’Histoire venait de se tourner et une autre commençait : les mois à venir verront s’affronter, en Provence comme partout sur notre territoire et en Europe, les tenants d’une disparition progressive des nations et les partisans de leur sauvegarde.
Walther.
(1) Je tiens à préciser que je n’ai personnellement rien contre les Gens du Voyage et que leur étendard évocateur du drapeau indien – portant la Roue du Dharma, l’ordre universel – traduit peut-être les lointaines origines, souvent considérées comme mystérieuses, de ce peuple. Seul regret, plutôt que rouge, la roue en jaune conférerait un caractère solaire à leur emblème dont le vert et le bleu sont évocateurs de nature et d’azur. Je n’ai rien non plus contre les Kabyles qui, suite aux événements d’Algérie, pourraient bien, un jour prochain, proclamer leur autonomie, sinon leur indépendance. Il faut saluer le concepteur de cet autre drapeau identitaire, Mohand Arab Bessaoud (1924−2002), pour le choix de la lettre Z (yaz) évocatrice de l’arbre de vie.
(2) La vexillologie — de vexillum, nom de l’étendard dans les armées romaines — est l’étude des drapeaux et pavillons.
La force principale de ce mouvement est qu’il est encore à l’état « gazeux », d’où il découle que ce gaz jaune est presque insaisissable et donc quasi impossible de le faire rentrer dans un contenant, quelle qu’en soit la forme ou la couleur !
L’inconvénient, pour ceux qui pensent trop facilement arriver à « le mettre en bouteille », c’est qu’il a une forme continuellement variable, c’est à dire presque fantomatique et, à tout le moins, une forme qui n’a aucune frontière précise !
Bref, vous l’aurez deviné, il ressemble fort à ce bon génie qui est sorti jadis d’une lampe pour exercer les vœux d’Aladin qui a oublié de le renvoyer dans sa cachette, fort heureusement pour nous car si dehors il y est, dehors il restera !