Greta Thunberg associée à ceux qu’elle fustige
Emmanuel Macron qui, en février dernier, dans le cadre d’une campagne de « com » incessante destinée à redorer son blason, avait accueilli à l’Élysée Greta Thunberg, la jeune militante écologiste suédoise, vient de recevoir le coup de pied de l’âne. En effet, la jeune Greta a intenté une action juridique contre cinq pays dont la France en dénonçant l’inaction des dirigeants comme une atteinte à la convention de l’ONU sur les droits des enfants.
On imagine notre orgueilleux président s’étranglant en mangeant son quatre-heures. Lui qui, en 2018, avait reçu le titre pompeux – et d’ailleurs contesté – de « Champion de la terre » décerné par le programme onusien pour l’environnement, ne pouvait tolérer pareil affront. Il a donc aussitôt réagi : « Là, des positions très radicales, c’est de nature à “antagoniser” nos sociétés. […] Je n’ai pas le sentiment que le gouvernement français ou le gouvernement allemand, aujourd’hui, sont en train de bloquer ».
Ainsi, Greta Thunberg continue-t-elle à déchaîner les passions. Et, à l’instar d’Emmanuel Macron, ceux qui ont vu en elle un faire-valoir politique risquent d’en être, à un moment ou un autre, pour leurs frais. Car, derrière la jeune pasionaria et le discours préfabriqué qu’elle régurgite mécaniquement, il y a toute une organisation qui cherche à imposer les règles d’un nouveau monde et qui n’a cure des mondanités. Pour ces doctrinaires, il faut oublier une fois pour toutes ce que nous pensions, ce que nous étions, nos coutumes et nos habitudes, nos savoirs et savoir-faire, les « vieilles lunes » et « lubies » qui régissaient nos existences… Le monde nouveau doit s’imposer pour ses valeurs – les meilleures, forcément – et sa force : du passé il faut donc faire table rase. Tout est bon pour y parvenir.
Ne nous leurrons pas, ce n’est pas la jeune autiste qui est à la manœuvre – à seize ans, personne ne dispose d’une pensée propre ; on recrache seulement de la nourriture dont les adultes nous ont gavés –, son cerveau est lavé depuis le berceau par ses parents, des écolo-gauchos militants. Greta n’est que le jouet de ces adultes dont la stratégie spécifique vise à créer un soulèvement de la jeunesse pour forcer les gouvernements à approuver des législations écologistes. L’envers du conte est donc moins joli qu’on nous le prétend.
Petit tour en coulisse :
Le 20 août 2018, 1er jour de la grève commencée par Greta Thunberg, Ingmar Rentzhog cofondateur de la start-up We Don’t Have Time (Nous n’avons pas le temps) publie un post émouvant sur sa page Facebook après sa rencontre « fortuite » avec l’adolescente devant le Parlement. Or, Ingmar Rentzhog et la famille de Greta se connaissent bien et ont participé ensemble à des conférence sur le climat. Peu de place au hasard, donc, dans ce conte de fées façon Andersen que nous ont servi les médias. En vérité, tout a été finement programmé pour transformer la jeune Suédoise en héroïne internationale. D’ailleurs, quelques heures à peine après le post Facebook de Rentzhog, un 1er article paraissait déjà dans le quotidien le plus lu du pays, Aftonbladet.
Et quatre jours après seulement (!), sortait en librairie une autobiographie, Scener ur hjärtat (Scènes du cœur), mêlant crise familiale et crise climatique corédigée par Malena Ernman, la mère de Greta, Svante Thunberg, son père, Beata, sa sœur, et Greta elle-même (notons que les parents sont des artistes très connus en Suède). Grâce à We Don’t Have Time, tout ce petit monde a l’ambition de créer un réseau social de plus de 100 millions de membres pour influencer les politiques et les chefs d’entreprises afin qu’ils agissent davantage « contre » le réchauffement climatique. Seulement, voilà…
Parmi les actionnaires de la start-up, on trouve les membres de deux familles interconnectées : les Persson (enfants du milliardaire Sven Olof Persson qui a fait fortune, entre autres, dans la vente de voitures) et les Rentzhog. Deux familles d’investisseurs qui n’ont aucun lien avec l’écologie : elles sont des spécialistes de la finance ! En outre, en mai 2018, Ingmar Rentzhog devient président-directeur de Global Utmaning dont la fondatrice n’est autre que Kristina Persson, fille du milliardaire et ex-ministre social-démocrate chargée du développement stratégique et de la coopération nordique entre 2014 et 2016. Il y a là comme une certaine incohérence.
Mais ce n’est pas tout. Le 16 janvier 2019, Global Utmaning annonçait fièrement sa nouvelle collaboration avec Global Shapers, une communauté de jeunes dirigeants créée de toutes pièces par le Forum économique mondial de Davos en 2011 et dont les leaders, s’ils veulent bien « sauver la planète », veulent aussi maintenir la croissance économique et réclament encore plus de mondialisation ! Nous avons donc, en parallèle, une plateforme numérique dont l’ambition est de peser sur l’avenir politico-écologique du monde et une famille de milliardaires, comptant une ex-ministre, qui investit dans cette start-up et embauche son cofondateur Ingmar Rentzhog dans un « think tank » développant un « greenwashing » (lavage vert) pour permettre au capitalisme de perdurer. De fait, Greta Thunberg se retrouve associée à ceux qu’elle fustige ! Cocasse, non ?
Il ne faut pas être dupe, notre pasionaria de l’écologie est la marionnette des adultes qui gravitent autour d’elle
En vrac : « spindoctor », mentor, spécialistes du « greenwashing », affairistes du climat qui la manipulent, etc. Derrière la mobilisation de la collégienne suédoise se cachent des structures mondialisées très aguerries et, surtout, de gros intérêts financiers. Et pour la finance, le « greenwashing » est le meilleur moyen d’arriver à ses fins : « Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change », comme disait Guiseppe Tomasi Di Lampedusa.
[Source : https://uvell.se/2018/12/11/pr-spinnet-bakom-greta-thunberg/
si vous ne parlez pas suédois, Google traduction vous aidera].
Charles André
« L’important n’est pas de convaincre mais de donner à réfléchir. »
elle mord la main qui lui a donné à manger