De la victimisation à l’intimidation
Dix jour après l’intervention de Julien Odoul au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, l’affaire du voile islamique continue à faire des remous. Et il ne s’agit pas de vaguelettes : il y a quelques jours, Yasser Louati, ancien porte-parole du CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France) remettait de l’huile sur le feu dans un tweet d’une teneur particulièrement raciste et outrageuse :
MUSULMANS OU NON
— Yasser Louati (@yasserlouati) October 12, 2019
J’INVITE TOUTES CELLES ET CEUX QUI VIVENT DANS SA CIRCONSCRIPTION ET SONT RÉVOLTÉS PAR AUTANT DE LÂCHETÉ PAR UN SUPRÉMACISTE BLANC MISOGYNE DE LUI RENDRE VISITE À SA PERMANENCE. JE COUVRE VOS FRAIS D’AVOCATS. https://t.co/NVG779p0iN
Vous lisez bien : « suprémaciste blanc misogyne » !
Cet ancien porte-parolle du CCIF en appelle carrément à on ne sait quelles exactions à la permanence d’un élu de la République. Précision supplémentaire : « Je couvre vos frais d’avocat ». De surcroît, avec quel argent ?
Dans un pays sain avec un peuple solidaire, de tels propos auraient dû amener la classe politique, sans distinction, à s’indigner et condamner catégoriquement. Mais là, non ! Rien ! Pas même le RN n’a réagi. Julien Odoul a toutefois décidé de porter plainte. Quand même.
Alors, pour ce fer de lance de l’islam conquérant dans notre pays, pourquoi se gêner ? D’ailleurs, le CCIF ne se gêne pas. Cette organisation subventionnée avec nos impôts s’était déjà permis une lettre ouverte au Président Macron après son élection. On avait pu en apprécier le ton allant de la flatterie digne des meilleures compositions de Louis de Funès au chantage le plus révoltant par ses arguments spécieux. Petit rappel : « Les Français qui vous ont élu attendent de vous une réponse franche et juste face aux attaques fallacieuses faites à la laïcité et qui menacent l’union nationale. La jeunesse, en particulier, formée ici et voyant la promesse de liberté, d’égalité et de fraternité se réduire à peau de chagrin chaque fois que les pouvoirs publics plieront face aux extrêmes, se confortera dans l’idée de quitter la France, de s’exiler loin de leur terre natale et loin de l’immobilisme. 150 milliards d’euros : c’est le coût de la discrimination en France selon une enquête France Stratégie datant de septembre 2016. Monsieur le Président, soyez celui qui mettra fin à cet exil, dites non à l’instrumentalisation de la laïcité à des fins racistes et d’intolérance religieuse. »
L’exil en masse des musulmans de France et le retour au pays sous les coups de l’intolérance, des attentats et des discriminations, fallait oser ! Le CCIF, lui, ose. Il ose tout, c’est à ça qu’on le reconnaît, aurait pu dire Audiard !
Ce n’est pas tout. Le CCIF poursuit son raisonnement biaisé pour sombrer dans l’amalgame le plus abject : « Le bon sens républicain doit s’appliquer fermement et empêcher toute ingérence laïciste avec la même énergie que celle déployée contre le terrorisme parce qu’ils sont les deux faces d’une même pièce. »
Pour le CCIF, la préservation de la laïcité équivaut au terrorisme !
Là encore, il fallait oser le dire…
Mais revenons aux appels à la violence de Yasser Louati. Imaginons, un seul instant, un responsable des Identitaires qui aurait « invité » à rendre visite à un(e) élu(e) pro-musulman – par exemple, Clémentine Autain – à sa permanence, pour telle ou telle prise de position jugée « stigmatisante » à l’égard de son mouvement… sans même avoir ajouté « Je couvre vos frais d’avocat ». Que n’aurait-on dit alors ? Les chiens auraient été lâchés pour la curée. Mais pour Yasser Louati, motus ! Ni tollé, ni indignation, ni saisine de la Justice, ou du moins de qu’il en reste. Alors, pourquoi lui et ses congénères se gêneraient-ils ?
Et, justement, ils ne se gênent pas. Dans cet élan vengeur, Yassine Bellatar a repris le flambeau.
Ce pseudo-humoriste, devenu le chou-chou d’Emmanuel Macron dont les comportements menaçants, déplacés ou violents sont la carte de visite – comme en témoignent les enquêtes édifiantes réalisées par Mediapart et Marianne –, a conseillé, sur l’antenne de RFI, à Jean-Michel Blanquer, ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, d’« éviter de mettre les pieds dans le 93 » ! Et aussi : « J’aimerais savoir de quel droit, maintenant, il rentre sur des notions de vivre ensemble ? »
Voilà où nous en sommes dans la France d’aujourd’hui, à force de lâchetés
Un ministre de la République déclaré persona non grata dans une zone de son propre pays, un élu de la République quasiment frappé de « fatwa » et des manifestantes voilées qui somment les autochtones de se soumettre ou de quitter leur mère-patrie !
Les réseaux islamistes qui se servaient jusqu’à présent de la victimisation pour s’imposer sont parvenus à obtenir la criminalisation de toute critique de l’islam. Mais cette conquête ne leur suffit plus désormais. Ils viennent donc de passer à la vitesse supérieure : l’intimidation !
On leur a laissé un doigt, ils ont pris tout le bras… Ils ne s’arrêteront pas en si bon chemin !
Charles André