Droit d’asile et Convention de Genève
Lorsque la chancelière fédérale Angela Merkel a accueilli un million de Syriens en 2015, elle l’a fait au titre du droit d’asile, un droit dont nul ne conteste la légalité.
Le droit d’asile repose sur la Convention de Genève du 28 juillet 1951
Cependant, seuls les réfugiés de la seconde guerre mondiale étaient au bénéfice de cette Convention limitée dans le temps et ne concernant que les conflits antérieurs à 1951.
Le Bernois Félix Schnyder, ministre plénipotentiaire de Suisse en Israël, puis ambassadeur aux USA, devint Haut Commissaire aux réfugiés auprès de l’ONU en 1960. En 1964, il convoque à Bellagio, en Italie, une conférence d’experts destinée à étendre le champ de la Convention de Genève. Pourquoi déplacer dans un hôtel luxueux des rives du lac de Côme une commission qui aurait dû se tenir à Genève et faire l’objet d’une conférence internationale ?
De la rencontre de Bellagio naîtra Le Protocole de Bellagio
Ce protocole avait pour but de supprimer juridiquement la référence temporelle de l’article 1.A.2 de la Convention de Genève. En supprimant cet article qui édictait que la Convention ne s’appliquait qu’aux événements intervenus avant son adoption, on ouvrait aux victimes des conflits du monde entier, et de tous les temps, le statut de réfugiés en Europe.
Le protocole additionnel à la Convention de 1951, concocté à Bellagio, deviendra le Protocole de New York où, suite aux démarches de Schnyder, il sera adopté sans débats par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1967. La procédure utilisée par Schnyder pour rédiger puis faire adopter le Protocole de New York à l’ONU n’étant pas conforme à celles qui régissent l’élaboration du droit international, ses protagonistes y insérèrent deux articles afin d’éteindre les controverses sur sa légalité. L’un de ces articles autorise la sortie de la Convention de Genève à tout État contractant qui le demanderait, l’autre en autorise la modification :
Article 44, alinéa 1 : Tout État contractant pourra dénoncer la Convention à tout moment par notification adressée au Secrétaire général des Nations Unies.
Article 45, alinéa 1 : Tout État contractant pourra en tout temps, par voie de notification adressée au Secrétaire général des Nations Unies, demander la révision de cette Convention.
Ces articles furent bien vite oubliés et l’on s’empressa de faire passer le nouveau droit d’asile dans le droit communautaire et dans les constitutions nationales et de lui forger une jurisprudence afin qu’il s’impose à tous sans contestation possible.
Depuis plus d’un demi-siècle des populations victimes de conflits, et appartenant à des religions, cultures, et civilisations extra-européennes, s’installent par dizaines de millions en Europe en vertu d’une Convention qui ne les concernait pas et qui fut illégalement modifiée.
Aujourd’hui, il y a 69 millions de réfugiés dans le monde et 259 millions de personnes déplacées. La plupart ne rêve que d’Europe, et qui ne ferait pareil dans leur situation ? De surcroît, le droit d’asile s’ouvrira bientôt aux réfugiés climatiques.
C’est inéluctable : dans moins d’une génération l’Europe, si elle continue sa politique d’accueil sera submergée par des populations allogènes.
Par respect pour le droit international, la démocratie, et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et de leur avenir, il est impératif que soient mis en œuvre les articles qui autorisent une révision de la Convention de Genève.
Jean de Pingon
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