Peut-on vraiment ne pas faire d’amalgame ?

10 novembre 2020 | 2 Commentaires 

Jeudi à Albertville (Savoie), quatre élèves de CM2 sus­pec­tés d’apologie du ter­ro­risme, on été « arrê­tés » chez eux. La com­mu­nau­té turque de la région, d’un poids non négli­geable, ain­si que les belles âmes habi­tuelles, ont bien sûr dénon­cé cet acte sur les réseaux sociaux, ce qui a conduit les auto­ri­tés à jus­ti­fier leur action.

C’est ain­si que trois gar­çons et une fille, âgés de 10 ans (oui… 10 ans !), ont été enten­dus après avoir tenu cer­tains pro­pos inac­cep­tables sur la mort de Samuel Paty le jour de la ren­trée, esti­mant notam­ment que « le ter­ro­riste avait bien fait ! ». Ils ont donc jus­ti­fié l’at­ten­tat contre le jeune pro­fes­seur parce que selon eux « il est inter­dit d’of­fen­ser le pro­phète ». Jusque là, rien de bien méchant, mais quand ils ont ajou­té qu’eux-mêmes « tue­raient leur pro­fes­seur s’il cari­ca­tu­rait le pro­phète », le direc­teur a signa­lé les faits à l’Inspection aca­dé­mique, qui à son tour a sai­si le Parquet.

Le même jour, l’enseignant décou­vrait dans sa boîte aux lettres un papier avec l’inscription : « T’es mort ».

L’apologie du ter­ro­risme et menaces de mort étant cette fois carac­té­ri­sées, le Parquet a quand même déci­dé d’ou­vrir une enquête, tout en pré­ci­sant que les signaux de radi­ca­li­sa­tion étaient très faibles !

Bien enten­du, c’est au domi­cile des parents que les enquê­teurs se sont ren­dus avec les pré­cau­tions d’u­sage, per­sonne ne sachant sur quel genre de famille ils allaient tom­ber, mieux valait être pru­dent.
« Vers 7h15, c’est notre fille de 13 ans qui a ouvert aux poli­ciers. Certains étaient armés et cagou­lés. Notre fils dor­mait encore. Ils sont alors entrés dans sa chambre », a témoi­gné l’une des mères. « On a été trai­té comme si on était des ter­ro­ristes », a déplo­ré son mari.
Selon la loi, les enfants ont été pla­cés en « rete­nue judi­ciaire » toute une jour­née, et les parents enten­dus, du maté­riel infor­ma­tique a été en outre sai­si. Les pre­mières véri­fi­ca­tions ont per­mis de conclure que les familles n’étaient pas radi­ca­li­sées. La fillette a été mise hors de cause mais les trois gar­çons ont recon­nu leurs pro­pos et se sont excu­sés. Par contre, le mot dans la boîte aux lettres ne leur a pas été imputé.

Cette affaire toute récente, me per­met d’ou­vrir le débat sur la radicalisation.

Le der­nier atten­tat per­pé­tré à Nice la semaine der­nière, engendre comme d’ha­bi­tude un cer­tain nombre de com­men­taires au sujet du ter­ro­risme isla­miste, le maire de Nice, l’i­né­nar­rable Christian Estrosi y allant de son néo­lo­gisme pré­fé­ré d”« isla­mo-fas­cisme » (lire Christian Estrosi nous embrouille du 6 novembre 2020.
Comme d’ha­bi­tude, on a enten­du les bonnes âmes appe­ler à ne pas faire d’a­mal­game entre cet « isla­misme radi­cal » et « l’is­la­misme modé­ré », en atten­dant une mani­fes­ta­tion monstre de ces musul­mans modé­rés contre les vio­lences ter­ro­ristes de leur core­li­gion­naires, qui n’est pas près de se dérouler.

À l’ins­tar des troupes de Mélenchon, déjà sou­mises jus­te­ment aux tenants de la sou­mis­sion (le mot Islam signi­fiant « sou­mis­sion »), la plu­part de nos com­pa­triotes voient en effet une dif­fé­rence entre le bon musul­man qui vit sa reli­gion en pri­vé, et le dji­ha­diste prêt à poser une bombe ou à vous déca­pi­ter dès que vous aurez le dos tourné.

Mais y a t‑il une si grande différence ?

On est par­ti du simple musul­man, à qui on a acco­lé tout un tas de sub­stan­tifs en -iste :
il est deve­nu inté­griste, fon­da­men­ta­liste, sala­fiste, dji­ha­diste, isla­miste, ter­ro­riste… Remarquez que s’il existe des extré­mistes radi­caux dans toutes les reli­gions, on n’a jamais acco­lé au nom ini­tial le moindre adjec­tif. Un catho­lique extré­miste reste un catho­lique, mais un musul­man extré­miste devient un isla­miste ! Le mot « musul­man » dis­pa­raît !
Pourtant, à la base, ils suivent tous l’Islam. À savoir une forme de mono­théisme rigo­riste, qui n’ins­taure aucun corps ecclé­sial entre Dieu et l’Homme et dont la croyance est basée sur l’u­ni­ci­té abso­lue de Dieu, la sacra­li­té indis­cu­table du Coran et l’au­then­ti­ci­té de la pro­phé­tie de Mahomet. Autrement dit, et d’une manière plus suc­cinte, être musul­man, c’est tout sim­ple­ment recon­naître qu”« il n’y a de Dieu qu’Allah et que Mohamed est son pro­phète ».
Être musul­man pra­ti­quant, c’est en outre y ajou­ter les cinq obli­ga­tions dic­tées par le Coran :
• la « cha­ha­da », ou la décla­ra­tion de l’u­ni­ci­té de Dieu,
• la prière cinq fois par jour,
• le « siyam », ou le jeûne ou encore le rama­dan,
• le « zakât », ou l’au­mône et
• le « hajj », ou le pèle­ri­nage à la Mecque.

Mais l’Islam est aus­si une doc­trine indé­pen­dante des formes extrêmes ou mini­males qu’il peut prendre, selon le contexte his­to­rique, socio­lo­gique, poli­tique et cultu­rel où il s’im­plante. C’est ain­si que sous cer­taines condi­tions (en par­ti­cu­lier hors terre isla­mique), un sixième « pilier » est ajou­té aux cinq autres :
• le « dji­had », ou le com­bat contre les infi­dèles, qu’ils soient musul­mans ou pas, pour ins­tau­rer la sou­ve­rai­ne­té de Dieu sur terre.
L’islam est donc par essence une reli­gion uni­ver­sa­liste, théo­cra­tique et sur­tout tota­li­taire. Le musul­man n’est pas le citoyen d’un pays mais le fidèle à une com­mu­nau­té, la « oum­ma ». Un musul­man fran­çais est d’a­bord et avant tout musul­man avant d’être fran­çais ou ita­lien ou alle­mand. Pour lui, la loi de Dieu trans­cende et ordonne les lois humaines. En cela elle dif­fère fon­da­men­ta­le­ment de l’en­sei­gne­ment du Christ : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ! »

Voilà pourquoi la laïcité a pu prendre sa place en terre chrétienne alors qu’elle est inconcevable pour un musulman

Il n’y a qu’à voir un son­dage publié récemment…

Sondage IFOP Musulmans Valeurs République

Source IFOP

Bien sûr, ce « dji­had » sera pra­ti­qué de diverses manières, et tous les musul­mans ne sont pas capables (au sens propre comme au sens figu­ré !) d’al­ler déca­pi­ter un infi­dèle dans la rue en quelques minutes. C’est là qu’in­ter­vient le concept cora­nique qui per­met aux musul­mans de dis­si­mu­ler leurs véri­tables croyances : « la taqîya » ! (lire Tartufferie et taqîya du 20 octobre 2020)

Les musul­mans n’ont pas le droit, en prin­cipe, de dis­si­mu­ler leur iden­ti­té reli­gieuse et tra­ves­tir leurs croyances. Mais la taqîya est auto­ri­sée en cas de contrainte exté­rieure, quelle qu’en soit la forme : per­sé­cu­tion, menace sur la vie, absence de liber­té reli­gieuse (de conscience et de culte), etc. C’est cela qu’u­ti­lisent les musul­mans dits « modé­rés » dans les pays non (encore) musul­mans comme la France. Ils avancent mas­qués, de manière hypo­crite, font sem­blant (a mini­ma) de condam­ner les actes ter­ro­ristes (uni­que­ment verbalement).

Combien a t‑on vu de ter­ro­ristes musul­mans dénon­cés à l’a­vance, par leurs frères modé­rés ? L’égorgeur de la basi­lique de Nice s’é­tait ren­du à la mos­quée tout juste avant de com­mettre ses hor­ribles forfaits.

Pour reve­nir à l’his­toire de ces quatre gamins inter­pe­lés par la police et tra­duits devant la jus­tice, leurs familles, leurs voi­sins, leur entou­rage jure­ront que chez eux on est contre le ter­ro­risme, qu’on le condamne fer­me­ment, qu’ils sont de bons musul­mans. Oui mais…

… com­ment ne pas faire l’amalgame ?

Patrice LEMAÎTRE

2 Commentaires 

  1. Il m’est évident qu’il faut faire l’a­mal­game de tout ciné­ma qui touche cette salo­pe­rie mal­saine d’is­lam qui génère des illet­trés et des cré­tins faciles à trans­for­mer en assassins.

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    • On peut dire exac­te­ment la même chose du chris­tia­nisme et du judaïsme des « salo­pe­ries mal­saines » selon vous qui sont simi­laires car elles enseignent le même dogme. Ne soyez pas obsé­dée par votre res­sen­ti­ment contre nos conci­toyens musul­mans au point d’être injuste.

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