Sommation de consommation
Nous sommes devenus des petits soldats au service de la croissance, une armée de con(s)sommateurs.
Nous sommes sommés de consommer notre solde, sinon le monde dit « libre » s’écroulera. On agite l’épouvantail de la décroissance, comprendre : retour à l’âge du troc.
Il faut sauver le soldat banquier.
C’est pourtant simple, le solde de votre solde (vos revenus) c’est ce qu’il vous reste quand vous avez payé toutes vos dépenses incontournables, notamment : loyer, transport, électricité, eau, assurances, impôts locaux et impôts sur le revenu. Et s’il vous reste de la mitraille, dépensez la ! C’est votre pouvoir d’achat ! Si vous êtes en incapacité d’achat pour solde négatif, empruntez c’est encore mieux !
Endettez vous ! Endettez vous ! qu’ils disaient. Engagez des crédits à la consommation, créez de l’argent dette, faites fonctionner ce système qui vous condamne à acheter aux banquiers la monnaie que vous utilisez.
Les États « présentés peu scrupuleux » ont abandonné aux banques privées « présentées vertueuses » le pouvoir de créer la monnaie.
• La République est déjà endettée par-dessus la tête, tout est à vendre à la découpe : aéroports, bâtiments publics, entreprises publiques, y compris les entreprises à caractère régalien comme la Loterie Nationale. C’est ce que Macron a retenu de son passage réussi chez le banquier Rothschild : vendre des entreprises.
• Les Français qui ne sont rien, bossent, sont endettés jusqu’au cou et doivent encore financer l’aide sociale de ceux qui ne produisent rien.
• Ceux qui vivent de cette aide sociale se surendettent à leur tour et achèvent ainsi la descente aux enfers. Extraordinaire système qui permet à celui qui ne travaille pas, de s’engager à rembourser de l’argent qu’il ne gagnera jamais.
La dette finance artificiellement la croissance
Et si vous ne consommer pas assez, on vous y oblige : le système empile les centres commerciaux, les promotions en tout genre. Les magasins ouvrent la nuit, le dimanche. Les supérettes ouvrent à présent tous les jours, de six heures du matin à minuit ! Sans employés, avec juste un vigile le soir, comme ici à Cagnes-sur-Mer :
Consommer c’est à chaque petit coin de notre vie : des toilettes payants de la gare de Nice jusqu’à la trottinette électrique. (1 euro pour déverrouiller, puis 20 centimes la minute).
Votre carte bancaire vous est proposée par défaut avec paiement différé moyennant des frais, évidemment. Elle fait tomber les limites puisque vous pouvez consommer sans compter.
Alors, si on transformait notre improbable pouvoir d’achat en probable pouvoir de vivre :
• Le truc acheté ce Black Friday, en a‑t-on vraiment besoin ?
• Aidons les magasins sans caissières à être des magasins sans clients.
• La tranche de jambon achetée sous blister au Casino, à 23 heures, n’aurait-on pas pu l’acheter chez un charcutier, à la coupe, dans la journée ?
Toutes les absurdités de cette civilisation mercantile sont dans cette image :
La palme de l’hypocrisie revient au Slip Français : Comment profiter de la déferlante Black Friday en déclarant qu’on n’y participe pas tout en y participant…… avec en prime une œuvre « humanitaire ». Du pur jus Sciences Po !
Nous dénonçons régulièrement dans nos colonnes cette surconsommation effrénée. Nul doute que ce ne sont pas des coups d’épée dans l’eau. Les députés ont donné leur accord à une interdiction du Black Friday américain, qui donne le sentiment aux consommateurs de bénéficier de soldes, alors que ce n’est pas la période. C’est la députée, ancienne ministre de l’écologie, Delphine Batho qui porte cette mesure et veut mettre fin au vendredi noir, au nom de la lutte contre la « surconsommation ». De temps en temps nos politiques ont une lueur de bon sens. Peut-être certains d’entre eux lisent-ils Nice Provence Info ?
Michel Lebon