La Covid-19 serait-elle raciste et « grossophobe » ?
Après trois mois de dommages sanitaires engendrés par la pandémie du coronavirus, on commence à disposer de données statistiques qui renseignent sur les types de populations particulièrement ciblées par la vilaine bébête. Certes, le virus touche tout le monde mais ceux qui en souffrent vraiment et qui en meurent ne sont pas n’importe qui. Le portrait-robot des individus les plus touchés se dessine de plus en plus précisément bien que, en France notamment, les personnes contaminées ne soient pas toutes dépistées – on sait pourquoi, nous n’y reviendrons pas -. C’est ainsi que bon nombre de contaminations avérées échappent à l’étude.
En notre charmant pays « droits-de‑l’hommiste », les statistiques ethniques étant interdites, on ne peut pas savoir si ce portrait-robot fait ressortir une couleur de peau particulière parmi les victimes. On sait simplement que le vilain virus a une fâcheuse tendance à s’en prendre aux personnes en surpoids – en français vernaculaire, les gros -. Tiens, la Covid-19 serait-elle « grossophobe » ? Aux États-Unis, où les distinctions ethniques sont courantes voire systématiques, on observe que le virus tue de façon incroyablement disproportionnée les noirs. Le quotidien d’information 20 Minutes se demande d’ailleurs « si une inégalité spécifique à la Covid-19 est à l’œuvre ». Diantre ! La bébête serait-elle raciste, en plus ?
C’est effectivement ce qui semble ressortir du macabre décompte effectué outre-Atlantique. À tel point que, dans l’État de New York, on a cessé purement et simplement de fournir des statistiques ethniques. Dans l’Illinois qui continue cependant à publier les chiffres, on constate que les noirs représentent 42 % des décès liés à l’épidémie alors qu’ils ne constituent qu’un septième de la population. À Chicago, ce sont 72 % des morts qui sont noirs pour un habitant sur trois de couleur. En Caroline du Nord, 31 % des morts sont des noirs alors qu’ils ne représentent qu’un cinquième de la population. Enfin, en Louisiane, ce sont 70 % des décès qui sont des noirs alors que ces derniers représentent un tiers seulement de la population…
Décidément, très politiquement incorrect ce coronavirus !
En fait, si les noirs et les obèses font partie des cibles favorites de la méchante bestiole pour remplir la charrette de la grande faucheuse, ce n’est ni par racisme ni par « grossophobie ». La vulnérabilité des gros est bien mise en évidence par le bulletin épidémiologique de Santé Publique France datant du 15 mars 2020, établi sur 6 087 individus infectés. Il montre que les sujets les plus frappés par la mortalité sont les hommes de la tranche d’âge 45–64 ans où la Covid-19 s’acharne plus particulièrement sur ceux qui cumulent des facteurs de comorbidité. D’après le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP), le risque de formes sévères de la maladie concerne :
- les patients aux antécédents cardiovasculaires ;
- les personnes souffrant d’hypertension artérielle ;
- les diabétiques insulinodépendants ;
- les personnes présentant une pathologie chronique respiratoire ;
- les dialysés, ceux atteints de cirrhose, de cancer sous traitement, les immunodépressifs et… les personnes présentant une obésité morbide (indice de masse corporelle > 40 kg/taille au carré) !
Or, il est parfaitement établi que l’obésité se conjugue la plupart du temps avec l’hypertension, le diabète et les maladies cardiovasculaires. La totale ! Et on sait aujourd’hui qu’en Italie, ce sont 99 % des personnes décédées du coronavirus qui souffraient d’une ou plusieurs des pathologies énumérées ci-dessus selon l’Institut Italien de la Santé (voir graphique). En outre, le magazine Sciences & Avenir révèle que de nombreuses études ont démontré le lien entre la présence importante de cellules graisseuses et une sur-réaction inflammatoire : « On le sait désormais, beaucoup de patients obèses présentent un dysfonctionnement au niveau immunitaire », explique Frédéric Altare, immunologiste à l’Inserm de Nantes. Dès lors, pas étonnant que cette catégorie de patients soit surreprésentée parmi les victimes du coronavirus.
Le pays de Mac Donald est le champion toutes catégories de la « malbouffe » : sodas ultra-sucrés, mayonnaise, ketchup, pizzas hyper grasses et pâtisseries dégoulinantes de crème constituent l’essentiel de l’alimentation des Américains. Et plus on descend dans les couches sociales et plus le phénomène s’amplifie. Sans surprise, c’est aussi dans ces strates basses, où les gens cumulent les emplois mal payés sans couverture sociale, que l’on trouve la plus grande proportion de noirs. Ce sont donc eux les principales victimes de cette culture de la « malbouffe ». Ainsi, même en tapant au hasard, le microscopique Terminator tuera plus de gros que de maigres et, par conséquent, plus de noirs que de blancs !
Le racisme et la « grossophobie » n’ont rien à voir là-dedans
Aujourd’hui, avec 130 millions d’Américains en surcharge pondérale sévère (plus de 6 sur 10 !), ce facteur aggravant de l’obésité fait de plus en plus redouter que l’épidémie ne soit responsable d’une terrible hécatombe au pays de l’Oncle Sam. Cette mortalité sur-exprimée vient mettre en évidence les dérives de cette société qui, déjà, s’autodétruisait par sa façon de vivre : les maladies cardiovasculaires, pour beaucoup liées à l’obésité, étaient depuis longtemps la première cause de mortalité aux États-Unis. La Covid-19 ne fait que le révéler.
Charles ANDRÉ
Selon une étude faite en Chine, le taux de mortalité au coronavirus serait plus important chez les hommes que chez les femmes.
Une conclusion qui semble se vérifier en France où les hommes représentent environ 60 % des décès.
En plus d’être grossophobes et raciste, ce virus serait donc également fortement misogyne ou féministe.