
Ils préparent « L’APRÈS » en oubliant l’avant
Avec la notion d′« APRÈS », la critique du mondialisme et les bienfaits d’un certain « souverainisme » reviennent à la mode. Les mouvements qui prônent une nouvelle économie plus locale sont de plus en plus nombreux, même si, malheureusement leurs voix sont éparses. Il manque à tous ceux-là une tête, un leader, un chef, sorti des partis politiques que les Français honnissent de plus en plus. Mais quelqu’un qui ne sortirait pas du marigot, inconnu pourquoi pas, mais légitime et honnête, comment l’identifier ? Lançons une annonce pour le (la) trouver !
Parmi tous les responsables de la crise que nous vivons (et ils sont nombreux à pouvoir se compter depuis l’ère Giscard), j’ai bien dit « responsables », donc des gens qui, à un moment ou un autre, ont exercé le pouvoir, ou l’ont influencé d’une manière ou d’une autre, il en est trois, que l’on croyait disparus, mais qui reviennent aujourd’hui se rappeler à notre bon souvenir, sachant que, le Français ayant la mémoire très courte, il pensent que leur sera fait un pont d’or pour leur retour au premier plan.
Commençons à gauche avec l’eurodéputé Raphaël Glucksman, fils de son mao-gauchiste. Libéral-libertaire, il se recycle aujourd’hui dans une sorte de fédéralisme européen. S’il reste viscéralement partisan de l’Union Européenne, le compagnon de la journaliste Léa Salamé prône maintenant (voir interview dans l’OBS), une forme de souverainisme ! Mais comme il ne veut quand même pas tomber trop bas, il joue comme le maître de l’Élysée sur le bi-discours : souverainiste, oui, mais Europe fédérale « en même temps ». Pour Glucksmann, en fait c’est l’Union Européenne qui doit être souveraine, pas les États : « L’Europe est au fond le dernier continent à croire en la fable de la mondialisation heureuse ». Bref, on redevient souverain, ou on reste euro-libéral ?
Et bien lui aussi critique, certes bien timidement, la mondialisation qu’il a tant appelé à développer. Et avec un cynisme inouï, prenant vraiment les Français pour des cons, il assène cette phrase qu’on croirait sortie d’un autre monde : « Nous constatons, éberlués, qu’une bonne part de nos approvisionnements en médicaments dépend de la Chine. En laissant ce pays devenir « l’usine du monde » n’avons-nous pas renoncé dans des domaines essentiels à garantir notre sécurité ? » Sans le coronavirus, il ne s’en serait jamais aperçu le pauvre ! Et, tenez vous bien, une autre phrase vaut encore plus le détour, où il estime que ceux qui dénoncent « l’absurdité écologique de faire transiter vingt fois des marchandises d’un bout à l’autre de la planète ont parfaitement raison ! » On croit rêver devant tant de… de quoi ? De bêtise ? Certainement pas. De cynisme, c’est le mot que j’employais plus haut. Rien à ajouter.

Troisième et dernier larron à sentir le vent du boulet, et cherchant à se mettre à l’abri, Xavier Bertrand, ci-devant président du conseil régional des Hauts-de-France. Lui qui était un fervent et fanatique défenseur de l’Union Européenne dans ce qu’elle a de pire, c’est-à-dire la finance, lui qui défendait corps et âme la fameuse « règle d’or » de la rigueur budgétaire, source de l’austérité qui a causé la perte de la Grèce notamment, ose déclarer aujourd’hui : « Si à la sortie de cette crise, la réponse est l’austérité, [ceux qui nous gouvernent] n’ont rien compris du tout. L’austérité et les logiques comptables, c’est quand même ce qui nous a mis dans cette situation-là, notamment pour les enjeux de santé et de production de biens de santé […] Et je suis farouchement opposé à l’idée de faire payer la facture aux salariés. »
Là encore, quel aplomb ! Doit-on rappeler à M. Bertrand qu’entre 2004 et 2007, il était ministre de la Santé de M. Chirac, et qu’il porte une bonne part de responsabilité dans le démantèlement de l’hôpital public et la baisse du nombre de lits qui avaient déjà commencé avant lui et qu’il a poursuivis sans état d’âme !
Rappel qui nous vient d’Albert Einstein : « On ne règle pas un problème avec ceux qui l’ont créé. »
Ceci n’est qu’un début, et je ne doute pas que dans les semaines ou les mois à venir, les chantres du mondialisme viendront solliciter sans vergogne les suffrages de ceux, qui, malheureusement, ont la mémoire trop courte.
Nous serons là pour leur rafraîchir…
Patrice LEMAÎTRE