Abbaye de Koningshoeven : son histoire et ses bières trappistes !
Aujourd’hui 15 moines trappistes suivent toujours la règle de saint Benoît « ora et labora ». Quand ils ne prient pas, les moines travaillent à la confection de produits artisanaux (pains, chocolats, fromages, miel, etc.), sans oublier la production de bières ! Attachez vos ceintures, Divine Box vous emmène faire un petit tour…

© Abbaye Notre-Dame de Koningshoeven
De la bergerie à l’abbaye !
L’histoire de l’abbaye de Koningshoeven débute en France en 1880, à l’abbaye du Mont des Cats. Inquiets des lois anticléricales qui arrivent, les moines anticipent une fuite prochaine… Pour ça, le père Sébastien part aux Pays-Bas, et y dégote un refuge dans la région de Tilburg… dans une bergerie ! Ce refuge « Notre-Dame de Saint-Bernard », provisoire à l’origine, s’agrandit en réalité assez vite : 8 autres moines arrivent du Mont des Cats et se mettent au boulot pour les travaux. Rapidement la bergerie se transforme en monastère, puis devient en 1891 une abbaye : c’est Notre-Dame de Koningshoeven !
Comme partout à l’époque, les moines construisent vite une brasserie qui leur permettra de subvenir à leurs besoins. Pas de temps à perdre : elle est prête dès 1884, un peu moins de 4 ans après leur arrivée ! Seulement deux ans sont nécessaires pour concocter leur première bonne bière, qui sort en 1886. Elle est brune et fait un carton immédiatement ! Grâce à ces revenus, les moines peuvent alors être autonomes financièrement et pratiquer la charité, deux points très importants dans la vie d’un moine trappiste ! Une bonne manière d’allier l’utile à l’agréable…

Moine trappiste de Koningshoeven contrôlant les cuves au débuts de la brasserie de l’abbaye de Koningshoeven – © Abbaye Notre-Dame de Koningshoeven
Des années de tumulte…
Entre crises et croissance, l’abbaye de Koningshoeven se livre à une ère difficile… La brasserie frôle d’abord la faillite à la fin du XIXe siècle, avant de reprendre son souffle avec l’arrivée de frère Séraphin au début du XXe siècle, jusqu’à la Première Guerre mondiale, qui est terrible pour l’abbaye… Ensuite, bien que la brasserie se développe pendant la Seconde Guerre, c’est une période humainement difficile pour les moines, qui pleurent trois de leurs frères d’origine juive tués à Auschwitz… Mais heureusement, les moines sont bien occupés et la joie revient vite à l’abbaye !
D’ailleurs après la Seconde Guerre mondiale, le nombre de moines explose : ils sont 153 ! Mais l’abbaye n’échappe pas au vent libertaire des années 60, qui marque le début d’une période un poil compliquée… Les vocations se font alors plus rares, certains moines quittent l’abbaye, et les finances sont dans le rouge. Bref, la situation n’est pas toute simple ! Finalement, dans les années 2000, l’abbaye peut compter sur de nombreuses nouvelles vocations et assurer ainsi sa continuité… Bonne nouvelle !

Moine trappiste dans les couloirs épurés de l’abbaye de Koningshoeven – © Abbaye Notre-Dame de Koningshoeven
Et aujourd’hui, l’abbaye de Koningshoeven ?
Aujourd’hui, la communauté compte une quinzaine de moines, qui suivent la règle de saint Benoît : « ora et labora », prière et travail. Ils prient ainsi ensemble sept fois par jour, avec un premier office à 4h15… ouch, ça pique ! Et côté travail manuel, les moines ont bien de quoi faire : brasserie bien sûr, mais aussi fromagerie, chocolaterie, boulangerie ou encore miellerie ! Pour la petite histoire, la spécialité des moines est une truffe au chocolat fourrée à leur bière La Trappe Quadruple. Son nom ? « Quatruffel » bien sûr !
La charité tient une place importante à l’abbaye de Koningshoeven. Les moines l’exercent à l’extérieur de leur cloître, pour leur entourage et pour la planète ! Voici quelques exemples concrets de leur bonté qui ruisselle :
• Les bénéfices de la brasserie supportent financièrement la fondation de Koningshoeven en Ouganda.
• Les moines emploient des personnes en situation de handicap.
• L’orge de la brasserie vient en partie de producteurs locaux.
• Des panneaux solaires alimentent la brasserie.
• Ils brassent une bière bio (La Trappe Puur), etc.
Tout cela, dans le silence et la prière…

Magasin de l’abbaye de Koningshoeven – © Abbaye Notre-Dame de Koningshoeven
Et pour acheter les bières de l’Abbaye de Koningshoeven ?
Le mieux c’est bien sûr d’aller directement sur place aux Pays-Bas, et d’aller faire un petit coucou aux moines :
Abbaye de Koningshoeven
Eindhovenseweg 3
5056 RP Berkel-Enschot
Pays-Bas.
Sinon, cliquez ici pour acheter en ligne les bières de l’abbaye de Koningshoeven ! Ou encore là pour toutes les bières d’abbayes et bières trappistes.
Que vient faire cet article dans Nice Provence info ?
J’ai remarqué que vous aimiez les abbayes mais celle-là n’a rien à voir avec la Provence, elle n’est même pas en France !
Vous êtes en mal de sujets à traiter ?
Bonjour,
votre remarque n’est pas dénuée de sens puisque nous nous sommes posé la même question !
Nous aimons bien les abbayes, c’est un fait et nous aimons bien tout ce qu’elles représentent sur les plans historique et spirituel. Nous souhaitons les soutenir dans leur autonomie et leur pérennité en promouvant leurs productions « bio ».
Cela a commencé par les abbayes régionales et tous nos premiers articles furent très lus et appréciés. Alors nous avons étendu nos publications à d’autres abbayes plus lointaines, jusque dans le grand nord, en Flandre, où l’on boit de la bière plutôt que du vin.
Nous sommes accompagnés dans cette démarche par Divine Box qui promeut les productions monacales. Nous nous réjouissons d’avoir publié une vingtaine d’articles autour de ce thème.
Ceci se fait sans aucun échange commercial ou financier, juste par bienveillance pour nos moines et leurs produits « sains ».
Cela peut aider les Provençaux à découvrir les bières des trappistes, fussent-ils belges.
🙂