Damien Savastano-Rey veut défendre le(s) patrimoine(s) européen(s)
Damien Savastano-Rey est un jeune Mentonnais de 34 ans, dont la famille est originaire de l’arrière pays ligure, en particulier de la vallée de la Roya. Ancien réserviste de la gendarmerie nationale, il possède la double nationalité française et italienne. Il aimerait aujourd’hui créer une ONG pour la sauvegarde du patrimoine européen.
Nice Provence Info l’a rencontré.
Nice Provence Info : Bonjour Damien, tout d’abord, j’aimerais savoir. Pourquoi créer une ONG plutôt qu’une association ? Est-ce parce que cela « sonne » plus sérieux ?
Damien Savastano-Rey : Non pas du tout si j’ai souhaité créer une ONG c’est dans un but bien précis… Regrouper nos forces pour agir ensemble !
Nice Provence Info : Défendre le patrimoine, c’est déjà la volonté de nombreuses associations le plus souvent locales. En quoi pensez-vous être différents ? Et comment proposez-vous de les aider ?
Damien Savastano-Rey : Le localisme est très important !… J’en partage d’ailleurs les idées ! Notre but, comme je vous ai dit, sera de travailler main dans la main avec les associations locales… en leur amenant ce qui leur manque le plus c’est-à-dire des relais d’influence et bien sûr des financements !… Financements dont ils ont besoin car souvent les projets qu’ils défendent ne sont pas prioritaires ou alors inconnus du grand public.
Nous serons présents là où tout se décide au centre de l’Europe c’est-à-dire au parlement européen et tout doucement nous tisserons notre toile.
Nice Provence Info : Vous avez déjà des contacts en Italie, Belgique, Pologne, Hongrie. Comment les relier ? Est ce une résurgence patrimoniale et non politique, de cette Europe aux 100 drapeaux prônée en son temps par Yann Fouéré ?
Damien Savastano-Rey : Oui c’est exact, j’ai eu la chance au fil de mes pérégrinations à travers l’Europe de faire la connaissance d’innombrables personnes toutes habitées par une même passion commune !
La défense (et cela dans tous les domaines) de notre bonne vieille Europe !
Vous savez aujourd’hui il n’y a plus vraiment de différence entre Européens mise à part la langue qui reste peut être la vraie différence entre les différents peuples Européens.
Différence qu’il faudra préserver mais tout en avançant pour permettre aux générations à venir de parler d’une seule voix face aux périls qui nous guettent.
Pour en revenir à votre question… Nous n’avons pas cette barrière car chacun de nous parle plusieurs langues européennes, ce qui nous permet de converser.
Nous avons également prévu de nous retrouver à Bruxelles plusieurs fois dans l’année… Bruxelles, qui est d’ailleurs la ville où la plupart des futurs membres résident déjà… et puis il y a les différents réseaux sociaux qui nous permettent de rester en contact même à distance !
L’ONG ne sera ni de droite et ni de gauche !
Je pense qu’une bonne idée est une bonne idée peu importe d’où elle vient !
Mais il est vrai qu’à titre personnel et je ne m’en suis jamais caché vu mon parcours politique… je suis de droite même très à droite !
Nice Provence Info : Vous parliez de patrimoines matériels et immatériels, pouvez-vous préciser ?
Damien Savastano-Rey : Le mot patrimoine vient du latin « patrimonium » qui signifie « héritage du père ». Il existe différents types de patrimoines :
• les immeubles /villas /maisons qui font partie du patrimoine immobilier,
• les documents et les objets patrimoniaux qui font partie du patrimoine mobilier,
• les paysages, les personnages historiques qui eux font partie du patrimoine immatériel.
Le patrimoine est l’héritage du passé dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir.
Vous savez, je répète souvent « Résistons au temps qui passe et qui efface les mémoires » et bien cette ONG servira à cela !
Elle servira à valoriser le passé, tout en vivant dans le présent tout en imaginant le futur !
Nice Provence Info : L’architecture vous intéresse également, et vous semblez regretter le remplacement des bâtiments historiques à l’abandon par des structures modernes, inesthétiques, ce qu’un site nomme « laideur de l’architecture contemporaine ». Que comptez-vous faire à ce sujet ? C’est déjà difficile de lutter en France, mais en Europe ?
Damien Savastano-Rey : Ces dernières années les nouvelles constructions sont beaucoup plus esthétiques que les précédentes des années 50 jusqu’aux années 1990 – 2000 qui ont complètement dénaturé l’aspect visuel de nos villes et certaines fois de nos villages…
Pour mettre un terme à tout cela il faut donc être au contact des décideurs.
Il y a quelques années tout le monde riait des Verts. Aujourd’hui beaucoup les craignent et, comme je disais, il y a des bonnes idées dans toutes les sphères politiques ou courants de pensée mais cela ne devra en aucun cas empêcher le pays d’avancer !
Et rappelons-nous que l’union fait la force !
Nice Provence Info : Vous êtes je crois, un ancien élu mentonnais, le patrimoine, notamment de la Roya a été brutalement mis à mal par la tempête Alex. Est-ce que ce genre de dossier entrerait dans les prérogatives de votre ONG ?
Damien Savastano-Rey : Non je n’ai jamais été élu car je n’ai jamais été candidat. J’ai commencé la politique en 2011 à l’age de 25 ans au PCD (Parti Chrétien Démocrate) aujourd’hui VIA qui était à l’époque au sein de l’UMP où j’avais été promu responsable des Jeunes 06. Puis par la suite, j’ai rejoint Sens Commun qui était toujours dans l’UMP /LR où j’étais également responsable des jeunes. Et après les législatives de 2017, j’ai rejoint le FN devenu par la suite RN où j’étais le responsable de Menton. Aujourd’hui j’ai démissionné pour me consacrer à ce nouveau projet d’ONG.
Je suis moi même très attaché à la vallée de la Roya car j’y ai mes racines !

Le village de Libre, situé à 470 m d’altitude. Ses habitants sont appelés les Librasques.
Ma mère est née à Menton et mon père en Italie mais mon grand père maternel était de Libre (le village de Libre) dans la vallée de la Roya et non pas « le hameau » comme on dit à chaque fois ! Cette appellation m’insupporte car elle ne correspond pas à la réalité de mon village !
D’ailleurs encore aujourd’hui nous nous rendons à Libre pour cultiver nos oliviers qui nous donnent une huile magnifique tout comme faisaient nos ancêtres.
Une partie de ma famille habite encore dans la vallée de la Roya et le jour où la vallée a été touchée, j’ai mis tout en œuvre avec d’autres amis pour emmener des biens de première nécessité à Breil en essayant de faire le maximum car cette vallée a été bâtie aussi par les mains de mes ancêtres.
Je suis en contact avec différents maires de la vallée que j’ai connus par le passé et qui sont aujourd’hui des amis et la Roya sera même la priorité de mon engagement !
Concernant Cédric Herrou, je suis à l’opposé de ses idées. Je l’ai rencontré plusieurs fois. J’ai essayé de discuter sereinement avec lui mais c’est quasi mission impossible… Par la suite il m’a bloqué sur les réseaux sociaux mais il faut lui reconnaître sa persévérance car il croit en ce qu’il fait !
Bien sûr il ne faut pas oublier tous ses soutiens du monde du spectacle ou bien encore de l’audiovisuel, choses que n’ont pas ses opposants… Car malheureusement en France la droite n’est plus ce qu’elle était… Mais il faut laisser du temps au temps et j’en suis certain qu’à l’avenir le ciel s’éclaircira !
Propos recueillis pas Patrice LEMAÎTRE
[NDLR] : notre illustration à la une : le village de Saorge.
C’est par la jeunesse que viendra le changement.