Mon grain de sel sur les Régionales…

29 juin 2021 | 3 Commentaires 

L’élément prin­ci­pal est bien sûr l’é­norme taux d’abs­ten­tion qui a domi­né ce scru­tin. Au fur et à mesure que le temps passe, les élec­teurs se déplacent de moins en moins pour voter, avec deux excep­tions : les Municipales et la Présidentielle, scru­tins por­tant sur des indi­vi­dua­li­tés per­son­na­li­sées et non pas sur de vagues sou­tiens de listes sou­vent incon­nus jusque là.

En 2015, la participation avait atteint 58,41 % au second tour des régionales, elle culmine aujourd’hui à 34,69 %, soit une baisse de 25 points !

Ce qui fait que, mal­gré l’an­nonce des jour­na­listes par­lant de vic­toires impor­tantes, si l’on regarde jus­te­ment les plus vic­to­rieux de ces can­di­dats, il n’y a pas de quoi se pava­ner si l’on regarde le score par rap­port aux élec­teurs inscrits :

Le mieux élu est le Corse Gilles Siméoni, qui recueille 23,2 % des suf­frages, sui­vi par la socia­liste Carole Delga avec 20,9 %. Muselier fait un bon score chez nous puis­qu’il a cap­tu­ré 19,7 % (les jour­na­listes clai­ron­nant les 57,3% sur les voix expri­mées!).
Quant au trio des ténors de la droite pré­sen­table, stars des JT, il est bon de rap­pe­ler leur score réel :
Valérie Pécresse : 14,9 %, Xavier Bertrand : 16,8 %, et le vain­queur des trois, Laurent Wauquiez qui culmine à 17,8 % ! Si ce ne sont pas des râclées infli­gées aux oppo­si­tions.…
Et si ce scru­tin marque un énorme avan­tage aux sor­tants, on ne peut ima­gi­ner ce qu’il se serait pas­sé sans cet énorme avan­tage pour Loïc Chesnais Girard qui est élu avec 10,5 % des voix en Bretagne ou Jean Rottner avec 11,6 % dans le Grand Est.

On pourra toujours discuter pendant des heures sur la justification ou non de cette abstention, ce qui importe c’est de comprendre pourquoi elle a pris cette ampleur

Je crois que la prin­ci­pale rai­son est la dis­pa­ri­tion de la sou­ve­rai­ne­té de la France. Déjà, les déci­sions prises au niveau natio­nal doivent pas­ser sous les fourches de Bruxelles, alors pour un gou­ver­ne­ment de plus en plus jaco­bin, on peut pen­ser que les Régions et les Départements n’ont pas une grande uti­li­té, l’État mépri­sant conseils régio­naux et dépar­te­men­taux. Les Français voient très bien que voter n’in­flue plus sur la façon de gou­ver­ner de tous nos diri­geants. Depuis plus de qua­rante ans, d’é­lec­tions en élec­tions, rien n’a chan­gé dans le pays qui conti­nue sur sa même lan­cée. Pire, quand le vote aurait pu influen­cer un tant soit peu, on l’a confis­qué pour faire voter à la place du Peuple, les repré­sen­tants des castes au pou­voir, comme l’a mon­tré le réfé­ren­dum sur la Constitution de l’Europe en 2005.
Ensuite, le dés­in­té­rêt glo­bal, voire le rejet de la popu­la­tion pour la poli­tique. L’élite poli­tique est deve­nue inau­dible, inac­ces­sible, mani­pu­la­trice, inutile tan­dis qu’elle s’oc­troie de nou­veaux privilèges.

Mais ce ne sont pas les seules raisons : le manque d’offre politique est de plus en plus désespérant

Quand on regarde les pro­fes­sions de foi des can­di­dats, rien ne sort du « mari­got » habi­tuel : tout le monde pro­met depuis la nuit des temps de raser gra­tis et de faire mieux que le per­son­nel en place. Seul exemple contraire, Xavier Bertrand, qui dans tous ses com­men­taires, y com­pris en ser­rant la main de Macron venu le féli­ci­ter, a bien expli­qué qu’il ne s’a­gis­sait pour lui que d’é­li­mi­ner le RN, à défaut de tout autre pro­gramme. Quant à ce der­nier, qui fai­sait jus­qu’a­lors figure de tru­blion en empê­chant, selon la for­mule du patriarche fon­da­teur « de ban­der à quatre », il est bien ren­tré dans le rang, à force de lis­sage, de com­pro­mis et de dédia­bo­li­sa­tion. Il a per­du son élec­to­rat tra­di­tion­nel le plus fidèle qui ne se recon­naît plus dans un par­ti qui a jeté aux orties tout ce qui pou­vait faire sa force et sa dif­fé­rence. Règlements de compte en vue le pro­chain weekend ?

Que faire face à ce phénomène de l’abstention ?

Certains pro­po­se­raient, comme en Belgique, un vote obli­ga­toire, mais les Français en ont marre des obli­ga­tions comme le fai­sait remar­quer il y a déjà bien long­temps le Président Pompidou.
Encourager à ne plus voter du tout jus­qu’à effon­dre­ment du sys­tème à force d’illé­gi­ti­mi­té ? Mais je crois que rien n’o­bli­ge­rait l’é­lite à se recon­naître illé­gi­time puisque telle est déjà la situa­tion !
Accepter les votes « blancs » ou « nuls » dans les suf­frages expri­més, en obli­geant les can­di­dats à dépas­ser ain­si un cer­tain pour­cen­tages d’ex­pri­més pour être élus ?
Passer d’un suf­frage « uni­ver­sel » à un suf­frage qui le serait un peu moins, en ins­tau­rant un exa­men de per­mis de voter ?
S’il l’on veut pré­ser­ver un mini­mum de consen­sus et donc de paix socaile, ces ques­tions doivent être au moins posées.
Par un référendum ?

Patrice LEMAÎTRE

3 Commentaires 

  1. Nous vivons dans un pays diri­gé par des élus poli­tiques qui détournent à leur pro­fit les fonds publics ; où la jus­tice et la force est appli­quée uni­que­ment sur les Français d’o­ri­gine « bien blancs », où l’on ne fait plus de dif­fé­rence entre les hon­nêtes gens et les délin­quants, où ceux qui béné­fi­cient du R.S.A sont insai­sis­sables et impu­nis­sables, (ils peuvent télé­pho­ner en condui­sant, dépas­ser la vitesse auto­ri­sée, ils ne payent jamais), le saviez-vous ? nous avons une Justice à trois vitesses,
    Les étran­gers en situa­tion irré­gu­lière sont pris en charge immé­dia­te­ment, aveu­glé­ment, par un État qui fait preuve d’une grande géné­ro­si­té pour eux, avec nos impôts, nos charges, nos taxes, nos coti­sa­tions de sécu­ri­té sociale, sans oublier notre com­plé­men­taire, la C.S.G, le R.D.S, ce qui, tout de même, nous per­met d’a­voir les mêmes droits et accès que tous ces sans papier, entrés clan­des­ti­ne­ment, à qui l’on donne gra­tui­te­ment tous les droits que, par contre, nous payons très cher.

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  2. Une belle ana­lyse que je par­tage tout à fait.
    Malheureusement cela amène des ques­tions où il n’y a pas de réponse « accep­tables » par un peuple « stone » et sous anxio­ly­tiques.
    Le mot réfé­ren­dum est lui-même deve­nu un gros mot. Il a été deman­dé avec forces de démons­tra­tions sys­té­ma­ti­que­ment étouf­fées dans l’œuf par les sup­plé­tifs de l’o­li­gar­chie (FDS et black­blocs confon­dus).
    Il n’y a mal­heu­reu­se­ment pas qua­rante façons de se débar­ras­ser d’un tyran, qu’il s’ap­pelle Europe ou repré­sen­tant poli­tique non choi­si :
    → soit on s’en éloigne et on s’en pré­serve,
    → soit on l’af­fronte avec les armes du déses­poir.
    Quand le dia­logue est rom­pu ce sont les armes qui parlent !
    L’ordre ne pour­ra renaître que sur les cendres du chaos.

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  3. Entièrement d’ac­cord avec votre ana­lyse, alors que faire ? Les pré­si­den­tielles approchent, la dic­ta­ture sani­taire marche à plein régime, Macron va devoir — sous les ordres du nou­vel ordre mon­dial — déve­lop­per sa stra­té­gie pour ache­ver le tra­vail com­men­cé, le pou­dré va devoir se dévoi­ler et puis l’af­faire du scan­dale vac­ci­nal, élec­tions ou pas ?
    L’effondrement de ce sys­tème est pos­sible, donc réfé­ren­dum pour une assem­blée par­ti­ci­pa­tive, toutes les options sont sur la table.

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