L’extrême droite en Europe : tout va changer pour que rien ne change

par | 27 jan­vier 2025 | 5 Commentaires 

Toujours en retard d’une guerre ou, en l’occurrence, d’un chan­ge­ment de Pouvoir aux États-Unis, l’extrême-droite fran­çaise tente de sau­ver la face en van­tant les mesures radi­cales prises par la nou­velle admi­nis­tra­tion Trump ; c’est le choix fait in extre­mis par Marion Maréchal en étant pré­sente à l’investiture du nou­veau Président amé­ri­cain ; elle tente de sau­ver les meubles face au Président du RN, Jordan Bardella, qui a stu­pi­de­ment moqué les figures poli­tiques fran­çaises qui ont fait le voyage à Washington.

Las, cette « extrême-droite » n’est plus cré­dible : en vou­lant se « dédia­bo­li­ser », c’est-à-dire en renon­çant à ses fon­da­men­taux et à ses convic­tions, elle a don­né trop de gages à l’idéologie « woke » qui régis­sait l’ancienne admi­nis­tra­tion amé­ri­caine qui n’a plus sa place aux États-Unis. Mais qui sévit tou­jours en France et en Europe (celle de Bruxelles) pour le plus grand bon­heur de Trump qui ver­rait d’un mau­vais œil une nou­velle Europe se réveiller et rede­ve­nir une concur­rente pour l’Amérique qu’il espère great again.

Ce n’est donc pas L’Amérique amé­ri­caine de Trump qui ser­vi­ra de modèle à une éven­tuelle Europe dont Trump ne veut pas mais, comme si l’ancien Deep State de Biden avait choi­si de se réfu­gier en Europe(1), c’est sur les bases déca­dentes de ce der­nier que va se restruc­tu­rer la nou­velle élite euro­péenne où l’extrême-droite pren­dra vrai­sem­bla­ble­ment une posi­tion dominante.

L’Europe iden­ti­taire des peuples, des men­hirs et des cathé­drales, de l’honneur et des com­bats, c’était celle d’hier et ce n’est pas encore celle de demain.

Chauve qui peut !

« Je suis reve­nu d’entre les chauves » a récem­ment décla­ré au Parisien l’ancien Premier ministre Édouard Philippe qui, souf­frant d’alopécie, a vu sou­dain, ô miracle, ses che­veux repousser.

Il est sur­tout reve­nu d’entre les morts… poli­tiques grâce à Marion Maréchal qui a res­sus­ci­té l’un des per­son­nages les plus falots de la vie poli­tique fran­çaise.
Elle a en effet émis l’hypothèse que, dans une (très) large coa­li­tion de la « droite », il serait envi­sa­geable « qu’on puisse un jour tra­vailler avec des gens comme Édouard Philippe(2) ou une par­tie des macro­nistes de centre-droit » (RMC Les Grandes Gueules, 23 jan­vier 2025).
Il faut dire que « l’État pro­fond » fran­çais n’a pas ces­sé de sou­te­nir le Young world lea­der Édouard Philippe (pro­mo­tion 2011) après son départ de Matignon le 3 juillet 2020.
Il va alors créer en 2021 un par­ti nom­mé Horizons qui se situe­ra à « droite » de la majo­ri­té pré­si­den­tielle pour annon­cer, en 2024, qu’il sera can­di­dat à la Présidence en 2027.
Ce que j’appelle « l’État pro­fond » fran­çais est essen­tiel­le­ment consti­tué par les classes poli­tique, média­tique et oli­gar­chique (la der­nière, repré­sen­tée par la petite caste des mil­liar­daires fran­çais, pos­sé­dant la deuxième qui, elle-même, influence la pre­mière).
Cette expres­sion, « État pro­fond », en tra­duc­tion fran­çaise mot à mot, a une signi­fi­ca­tion plu­tôt approxi­ma­tive.
En anglais, ou plu­tôt en amé­ri­cain, « Deep State », cette expres­sion désigne habi­tuel­le­ment les forces occultes (qui me paraît une tra­duc­tion plus judi­cieuse), qui gou­ver­naient l’Amérique avant la prise de pou­voir de Trump et qui sont en passe d’être éra­di­quées tout au moins aux États-Unis.

Quelle mouche a piqué Marion Maréchal ?

Les obser­va­teurs, comme on dit, ne s’attendaient pas à une telle prise de posi­tion de la belle et frin­gante dépu­tée euro­péenne, sur­tout quelques jours après le décès de son mythique grand-père qui voit, une fois de plus et, cette fois post-mor­tem, son com­bat tra­hi au sein de sa propre famille. On appré­cie­ra à sa juste valeur la remarque iro­nique — mais cin­glante — de Campagnol tvl : « La petite fille de l’é­bor­gné fri­cote avec l’é­bor­gneur », l’éborgneur dési­gnant Édouard Philippe dans sa ges­tion féroce de la révolte des Gilets jaunes.

Car, dans l’exercice que s’est impo­sé Marion Maréchal, il faut maî­tri­ser l’art du grand écart, ou celui de la schi­zo­phré­nie (dans ce der­nier cas, il ne s’agit pas d’une mala­die psy­chia­trique, mais de la facul­té de se dédou­bler avec élé­gance, en n’y lais­sant rien paraître) pour, En Même Temps, comme dirait l’autre, pra­ti­quer le dis­cours sou­ve­rai­niste, si ce n’est natio­na­liste, consti­tué de l’annonce de mesures fermes et de bon sens qu’attendent les Français qui ont appor­té leurs voix à « l’extrême-droite » et, d’un autre côté, prô­ner un rap­pro­che­ment avec des poli­ti­cards de métier (la « droite ») dont elle sait per­ti­nem­ment qu’ils n’ont pas la moindre convic­tion, sinon celle de leur durée pan­tou­flarde et rému­né­ra­trice au sein du Système et qu’ils se contentent de ges­ti­cu­la­tions ver­bales pour faire croire qu’ils vont prendre, enfin !, des décisions.

L’affaire Retailleau-Némésis

La récente affaire Retailleau-Némésis est symp­to­ma­tique, voire cari­ca­tu­rale, de ce com­por­te­ment.
Selon Sud-Ouest-AFP du 24 jan­vier 2025, « mar­di, lors d’une confé­rence sur la sécu­ri­té inté­rieure, Bruno Retailleau a vou­lu « féli­ci­ter » Alice Cordier, pré­si­dente et fon­da­trice du col­lec­tif Némésis pré­sente dans la salle, qui lui avait deman­dé la dis­so­lu­tion de La Jeune Garde anti­fas­ciste, un mou­ve­ment d’extrême gauche. “Bravo pour votre com­bat. Vous savez que j’en suis très proche”, a décla­ré le ministre… »
Mais le ministre de l’Intérieur a rapi­de­ment fait marche arrière en répon­dant à la jour­na­liste Sonia Mabrouk : « J’ai vu, après, que c’était une asso­cia­tion qui avait des posi­tions très radi­cales, qui avait très bru­ta­le­ment d’ailleurs, par exemple, atta­qué Valérie Pécresse, et je ne me sens pas du tout proche de cette asso­cia­tion en tant que telle. »
Marion Maréchal a accor­dé à Benjamin Duhamel un entre­tien sur BFMTV le 23 jan­vier 2025(3). Le jour­na­liste lui deman­dait, après avoir sou­li­gné que la dépu­tée RN Laure Lavalette avait dit de Bruno Retailleau qu’il « pour­rait être le porte-parole du RN », ce qu’elle pen­sait du ministre de l’Intérieur qui féli­ci­tait la pré­si­dente du groupe Némésis, en pré­ci­sant tou­te­fois que ses proches avaient sou­li­gné que Retailleau « ne sem­blait pas tout à fait savoir ce qu’était le col­lec­tif Némésis ».
Marion Maréchal, qui avait anti­ci­pé, en toute connais­sance de cause, ce qui allait se pas­ser avait répon­du qu’elle approu­vait tota­le­ment les paroles de Retailleau sur Némésis avec, tou­te­fois, un bémol « Je ne suis pas dans la tête de Bruno Retailleau, j’espère qu’il n’y aura pas de rétro-péda­lage » prou­vant ain­si qu’elle n’était pas dupe du com­por­te­ment de cette droite dont elle sou­haite ras­sem­bler les diverses com­po­santes.
Le refus d’être soi-même et de défendre ses convic­tions.
C’est l’art du men­songe et de l’illusion, une atti­tude qui peut payer à court terme, qui peut don­ner le change, arti­fi­ciel­le­ment et super­fi­ciel­le­ment, mais qui ne tient pas sur la longue durée, ni confron­tée à la véri­té et aux exi­gences morales et spi­ri­tuelles qui se font jour à nou­veau contre le déli­te­ment de notre cadre de vie et la déca­dence de nos élites.

Le double dis­cours, mais sur­tout la double atti­tude de Marion Maréchal, comme celle de sa tante Marine Le Pen ou du pré­sident du RN, Jordan Bardella, n’a pas de quoi nous sur­prendre ; c’est une constante depuis l’éviction de Jean-Marie Le Pen de son propre par­ti, le Front National, par sa fille en manque de res­pec­ta­bi­li­té « répu­bli­caine » et, sur­tout, depuis le pre­mier débat pré­si­den­tiel Marine Le Pen – Emmanuel Macron où l’on a vu Marine le Pen refu­ser de don­ner ses propres argu­ments pour contrer les attaques de Macron, et bis repe­ti­tam avec le deuxième débat des pré­si­den­tielles pour la deuxième inves­ti­ture de Macron à la pré­si­den­tielle. Nous avons régu­liè­re­ment trai­té de ces curieux com­por­te­ments qui s’apparentent à de véri­tables for­fai­tures dans nos colonnes depuis de nom­breuses années.

Marine-Le-Pen-Jordan-Bardella-hommage-Jeanne-Arc-masques

Ce double dis­cours a cepen­dant per­mis au RN de ras­sem­bler les voix de près de 11 mil­lions de Français ain­si gru­gés, et sou­vent contents de l’être, et ces voix consti­tuent désor­mais un réser­voir à dis­po­si­tion de qui sau­ra habi­le­ment les uti­li­ser puisqu’il semble que le légi­time déten­teur de ce pac­tole, le RN, ne sait pas quoi en faire et, en tout cas, n’en fait rien, sauf à pro­fi­ter pour ses dépu­tés des ors de la République car il y a long­temps que Macron aurait pu être déga­gé par une motion de censure.

Rappelons enfin que le dis­cours de l’actuelle « extrême-droite » essen­tiel­le­ment repré­sen­tée par le RN et, à un degré moindre, par Reconquête, s’appuie presque exclu­si­ve­ment sur la dénon­cia­tion de l’immigration incon­trô­lée et de l’insécurité qui en découle, et il ne s’agit plus alors que de vœux pieux ou, encore une fois, de ges­ti­cu­la­tion ver­bale car les États euro­péens n’ont aucune pos­si­bi­li­té d’agir dans ce domaine en res­tant affi­liés à l’Union Européenne qui dicte avec de plus en plus d’intransigeance ses lois à l’ensemble des pays adhé­rents et, par­ti­cu­liè­re­ment en ce qui concerne la ges­tion idéo­lo­gique de l’immigration qui va à l’encontre des inté­rêts des pays membres à qui l’Union Européenne impose des fron­tières-pas­soires et l’impossibilité juri­dique d’expulser ses clandestins.

Jordan Bardella - Volodymyr Zelinsky - Bruxelles - 19 octobre 2024

Pour toutes les autres ques­tions de socié­té, « l’extrême-droite » ne se dis­tingue en rien de la droite molle, voire de la gauche, sur des sujets aus­si impor­tants et scan­da­leux que la pseu­do pan­dé­mie, les pseu­do vac­cins dont on com­mence à consta­ter les effets létaux, la guerre de l’OTAN contre la Russie sous faux dra­peau ukrai­nien, les énormes sommes d’argent sup­po­sées ali­men­ter cette guerre grâce à nos impôts mais dépen­sées en pure perte puisque des­ti­nées à un gou­ver­ne­ment ukrai­nien cor­rom­pu qui les détourne, la blague du réchauf­fe­ment cli­ma­tique et toutes les contraintes absurdes qui en découlent comme la dis­cri­mi­na­tion sociale par la vignette Crit’air(4) (qui en parle ? qui la dénonce ?), la dés­in­dus­tria­li­sa­tion de la France par la mise en place d’une dic­ta­ture pseu­do éco­lo­giste (nos fabri­cants auto­mo­biles accu­lés à la faillite, les ventes à l’encan de nos perles tech­no­lo­giques…), l’avortement consti­tu­tion­nel, l’extension des théo­ries du genre dans nos écoles pri­maires… et il y aurait des dizaines d’autres récri­mi­na­tions à for­mu­ler si « l’extrême-droite » fran­çaise avait encore la moindre conscience poli­tique et la moindre atten­tion pour le peuple dont elle a su s’attirer les voix.

Tous ces impor­tants pro­blèmes qui nous pour­rissent quo­ti­dien­ne­ment la vie sont jus­te­ment ceux que l’administration Trump a pris en compte dès le pre­mier jour de son arri­vée aux affaires par la signa­ture de cen­taines de décrets qui vont abo­lir toutes ces incon­grui­tés que le Deep State amé­ri­cain avait mis en place sous la pré­si­dence de la marion­nette sénile, Joe Biden.

Deep State - Trump

Camion : Trump – Service de drai­nage des maraisLe monstre (État pro­fond) : Mais que diable ! Imaginez vous ce que vous faites ?

Marion Maréchal n’a que peu de légi­ti­mi­té à invo­quer les mesures radi­cales effec­ti­ve­ment prises par le pré­sident Trump alors que la plu­part de ces mêmes scan­dales n’ont pas été dénon­cés, ne serait-ce qu’en paroles, ni par elle ni par sa tante lorsqu’il en était temps, alors que cer­taines ques­tions de socié­té ou de poli­tique prô­nées par le macro­nisme, la gauche et l’U.E. ont même été appuyées par l’une et l’autre, et aus­si par le pré­sident du RN Bardella, tout sim­ple­ment pour faire plai­sir au Système et à la Bien-Pensance en ver­tu de la fameuse « dédia­bo­li­sa­tion », et don­ner des gages de sou­mis­sion sans même qu’on le leur demande.

Les Young leaders

Revenons à notre mou­ton, Édouard Philippe, dont les son­dages tru­qués annoncent régu­liè­re­ment la vic­toire aux loin­taines élec­tions de 2027 alors que le per­son­nage est tota­le­ment igno­ré et oublié par l’ensemble des Français, mais c’est un Young lea­der, et c’est pour cette rai­son qu’il est pous­sé dans cette voie par ses man­dants oli­garques.
Qui sont ces Young lea­ders ? Il s’agit des alum­nis, mot latin qui signi­fie élèves, issus d’un pro­gramme mis en place par une école créée en 1981, un orga­nisme pri­vé d’obédience amé­ri­caine, la French-American Foundation.
Cette école est le lien qui existe entre des per­son­nages aus­si dis­pa­rates que François Hollande, Leonardo Di Caprio, Elon Musk, Nicolas Dupont-Aignan, Thomas Pesquet, Hillary Clinton, Valérie Pécresse, Charlize Théron, Emmanuel Macron, Marlène Schiappa, Christine Ockrent
Difficile de leur trou­ver des points com­muns et de déter­mi­ner une méthode de sélec­tion ; le fait est que beau­coup d’entre eux se sont bien inté­grés dans le Système jusqu’à en deve­nir des piliers et d’autres s’en sont éloi­gnés et ont réus­si dif­fé­rem­ment.
Le Monde diplo­ma­tique de novembre 2016, sous la signa­ture de Jean-Michel Quatrepoint, nous indique le but de cette entre­prise : « Depuis 1981, cette fon­da­tion pri­vée orga­nise des sémi­naires de deux ans où une dou­zaine de jeunes Français côtoient les élites amé­ri­caines de la même classe d’âge. Officiellement, l’objectif est de favo­ri­ser le dia­logue fran­co-amé­ri­cain. En réa­li­té, il s’agit de bien faire com­prendre aux futurs déci­deurs fran­çais — entre­pre­neurs, res­pon­sables poli­tiques, jour­na­listes — les bien­faits de la mon­dia­li­sa­tion à l’anglo-saxonne. Certes, on consta­te­ra ulté­rieu­re­ment que, ici ou là, l’opération de séduc­tion a échoué (avec M. Nicolas Dupont-Aignan, par exemple). Mais, dans l’ensemble, ces jeunes gens effec­tue­ront une brillante car­rière au sein des struc­tures de pou­voir et dans les affaires. Des per­son­na­li­tés qui ne feront pas dans l’antiaméricanisme…
Ce pro­gramme est révé­la­teur de la stra­té­gie d’influence des États-Unis. Celle-ci s’exerce de manière encore plus spec­ta­cu­laire à tra­vers le pan­tou­flage des élites, notam­ment euro­péennes, dans de grandes entre­prises amé­ri­caines. »
Est-ce une struc­ture qui va per­du­rer avec l’arrivée au Pouvoir de l’administration Trump ?
Voilà qui me paraît fort vrai­sem­blable parce que cela ne peut que faire per­du­rer l’influence amé­ri­caine en Europe ou, pour être plus pré­cis, la sou­mis­sion de cette der­nière aux dik­tats américains.

L’extrême-droite européenne : une cible idéale pour Trump et Musk

La doc­trine de Trump et de Musk consiste à pro­té­ger l’Amérique et les Américains des dérives déca­dentes qui ont empoi­son­né leur pays à l’intérieur et, à l’extérieur, de main­te­nir coûte que coûte la pré­pon­dé­rance du dol­lar et l’hégémonie finan­cière, indus­trielle et éco­no­mique, l’une et l’autre mises en dan­ger par la créa­tion des Brics.
Dans un article fort inté­res­sant paru dans Eurosynergies(5) inti­tu­lé « Cher Monsieur Musk, nous n’a­vons pas besoin que vous nous disiez com­ment rendre l’Europe for­mi­dable », l’auteur, Lorenzo Maria Pacini, démonte l’entreprise de séduc­tion menée par Elon Musk afin de ral­lier à la cause amé­ri­caine les extrêmes-droites euro­péennes qui sont l’élément faible de la classe poli­tique euro­péenne, puisqu’elles sont novices en poli­tique, pour la plu­part sin­cères dans leur démarche, quelque peu naïves donc, puisque leurs idées n’ont jamais réus­si à les por­ter au Pouvoir jusqu’à une période très récente ; elles sont, d’autre part, prêtes à com­po­ser avec toutes les forces qui leur per­met­tront d’accéder à ce Pouvoir qu’elles briguent depuis tant d’années.
C’est donc prin­ci­pa­le­ment dans cette frange de l’offre poli­tique que les Américains vont ten­ter de raf­fer­mir leur contrôle sur cette Union euro­péenne qu’ils ont créée, ne l’oublions pas, après-guerre le 9 mai 1950, tel que nous l’annoncions dans notre article du 4 mars 2023 : L’Ukraine, ber­ceau et tom­beau des Européens ?(6) : « Cette Amérique sera tout aus­si pré­sente après la guerre pour créer un orga­nisme à sa botte qui s’appellera l’Union Européenne. L’un des fon­da­teurs de cette struc­ture sera Jean Monnet, agent de la CIA selon Marie-France Garaud, Philippe de Villiers, François Asselineau et bien d’autres, tan­dis que d’autres fon­da­teurs de cette ins­ti­tu­tion comme Robert Schuman et le belge Paul-Henri Spaak tien­dront le rôle de simples exé­cu­tants au ser­vice des États-Unis. »
C’est donc dans cette même pers­pec­tive que Lorenzo Maria Pacini écrit per­ti­nem­ment : « La cam­pagne de restruc­tu­ra­tion de l’é­lite poli­tique euro­péenne a lit­té­ra­le­ment com­men­cé, avec le même spoil sys­tem qui est déjà uti­li­sé depuis un cer­tain temps aux États-Unis et qui se pour­sui­vra bien­tôt, avec Trump au pou­voir à toutes fins utiles, à un rythme sou­te­nu.
Comme l’a noté l’a­na­lyste ita­lien Matt Martini, le sou­tien à l’AfD, à Meloni, à Le Pen, voire à Farage, vise­ra pro­ba­ble­ment à ren­for­cer le bloc mili­taire euro-atlan­tique et israé­lien, mais sans aucune pos­si­bi­li­té de crois­sance pour l’Europe, qui devra être défi­ni­ti­ve­ment dés­in­dus­tria­li­sée en faveur de la réin­dus­tria­li­sa­tion des États-Unis, selon toute vrai­sem­blance.
L’idée serait de conso­li­der un bloc euro-atlan­tique, au moins tem­po­rai­re­ment, avec des États-Unis ren­for­cés et dotés d’une plus grande pro­fon­deur stra­té­gique (idéa­le­ment après l’an­nexion du Canada et du Grœnland s’ils y par­viennent), avec une Europe, réduite à un tam­pon mili­taire et éco­no­mique pour conte­nir la Russie. La même chose sera recher­chée dans le Pacifique en direc­tion de la Chine.
Incapables d’é­vi­ter l’ur­gence mul­ti­po­laire, les États-Unis cher­che­ront à éri­ger de hautes clô­tures en se retran­chant dans leurs propres zones d’in­fluence ».

C’est donc en toute logique que Marion Maréchal sug­gère un rap­pro­che­ment avec Édouard Philippe que les Américains du Deep State de l’époque Biden avaient choi­si pour suc­cé­der à Macron.
C’est aus­si en toute logique que Marion Méréchal prend pour modèle Giorgia Meloni qui s’insère elle aus­si dans cette restruc­tu­ra­tion de l’élite euro­péenne sou­mise à l’Amérique, d’une part parce que le mari de la dépu­tée fran­çaise est lui aus­si dépu­té euro­péen, dans le groupe de Giorgia Meloni, Frères d’Italie, d’autre part parce que cette der­nière est plei­ne­ment en accord avec les options pro-euro­péennes et pro-guerre de Marion Maréchal, ou vice-ver­sa, et aus­si parce qu’elle proche d’Ursula von der Leyen et d’Elon Musk.

Ursula von der Leyen - Giorgia Meloni Ursula von der Leyen - Giorgia Meloni

Dans France-Soir, Xavier Azalbert, dans un article titré : Giorgia Meloni : un peuple aver­ti en vaut deux, daté du 11 août 2023, écrit ceci qui va dans le sens du pré­sent article et de ses réfé­rences : « Allons droit au but. Giorgia Meloni est un che­val de Troie. Volontairement ou invo­lon­tai­re­ment, peu importe, elle per­met la conti­nui­té d’une poli­tique par d’autres moyens que la convic­tion et le res­pect de la parole élec­to­rale don­née. (…) Présentée comme une féroce adver­saire à l’Union euro­péenne, pré­sen­tée à tort ou à rai­son comme res­pon­sable de tous les maux de l’Italie, la voi­là désor­mais dans ses décla­ra­tions pro-UE, pro-Euro et pro-Otan. Un virage à 180°, à la vitesse d’une Maserati, qui a déjà été pris lors de plu­sieurs dépla­ce­ments et ren­contres inter­na­tio­nales.
(…) Hé oui ! Cela se véri­fie à chaque fois : l’engouement una­nime des médias mains­tream pour un ou une candidat(e) qui semble sor­tir des clous ou être le garant d’un renou­veau se révèle sys­té­ma­ti­que­ment être le Cheval de Troie d’une poli­tique pro-euro­péenne et atlan­tiste. Les pro­messes n’en­gagent évi­dem­ment que ceux qui y croient mais, diable ! Jusqu’à quand ?
Mais quid aujourd’­hui des mil­lions d’Italiens qui, eux, n’ont pas vu venir l’af­faire et n’ont pas su recon­naître un authen­tique pro­duit du sys­tème ? Que vont deve­nir leurs espoirs déçus devant tant d’hy­po­cri­sie ? »
Nous pou­vons en dire autant des per­son­na­li­tés de l’extrême-droite fran­çaise, hélas, et nous l’avons dit, qui vont nous concoc­ter, avec leur homo­logues euro­péens, une Europe au rabais sous la férule américaine.

Pierre-Émile Blairon

Addendum :
À pro­pos de notre titre : « Si nous vou­lons que rien ne change, il faut d’a­bord que tout change. » ­ Cette phrase est pro­non­cée par le prince Salina (joué par Alain Delon) dans le film Le Guépard de Luchino Visconti, d’a­près le roman de Giuseppe Tomasi (son unique roman, mais quel chef d’œuvre !).

Lire dans nos colonnes : Planète LGBT du 26 jan­vier 2025

Q
Q

Marion Maréchal invi­tée de BFMTV – 23 jan­vier 2025 (à par­tir de la ving­tième minute)

Q

Restrictions de cir­cu­la­tion des voi­tures Crit’air 3 en 2025 : quelles agglo­mé­ra­tions sont concer­nées ? (voir ici)

Q

Sur Euro-Synergies : Cher Monsieur Musk, nous n’a­vons pas besoin que vous nous disiez com­ment rendre l’Europe for­mi­dable [suite de l’ar­ticle ici]

Q

Lire dans nos colonnes : L’Ukraine, ber­ceau et tom­beau des Européens ? du 4 mars 2023

Q

Pierre-Émile Blairon est l’auteur d’un cer­tain nombre de livres liés à l’Histoire, notam­ment de la Provence, de Nostradamus à Giono et à la fin du Cycle :

Les articles du même auteur

Pierre-Émile Blairon

5 Commentaires 

  1. Je ne com­prends pas pour­quoi le pou­voir n’a pas dis­sous « l’ex­trême droite » (le RN-FN) pour satis­faire son égo et paraître com­plè­te­ment « bien-pen­­sant », un peu comme fait la télé Belge qui ban­nit les par­tis ou obé­diences « d’ex­trême-droite ». Peut-être est-ce pour avoir une tête de Turc pour se dédoua­ner des méfaits, mal­ver­sa­tions, délits et crimes ? C’est fina­le­ment pra­tique d’a­voir « la Fachosphère » pour trou­ver un res­pon­sable de l’in­sé­cu­ri­té, des « pertes de repères », de la délin­quance, de la ruine, de la « dés­in­for­ma­tion », des xxxx­pho­bies… Pourtant, le RN et consort sont très conci­liants avec la « bien-pen­­sance » euro­péenne comme l’ar­ticle le décrit si bien.
    Nous n’au­rons pas de Trump fran­çais, ni de Mileï, ni de Poutine, ni tôt, ni tard. Il faut signi­fier haut et fort que le RN, que ce soit Tanguy, Bardella, Le Pen, Maréchal (à for­tio­ri Philippe) n’au­ront les voies des Français de France.

    Répondre
  2. Édouard Philippe riait sous cape en cachant son rire avec sa main quand il arri­vait avec Macron devant Notre-Dame en flammes ou je me trompe ???🤔🤔🤔

    Répondre
  3. Aux pro­chaines élec­tions, il faut tous les virer, car ce ne sont que des faux culs

    Répondre
    • Les virer.…. oui. Mais si on suit la phi­lo­so­phie à la mode dans nos milieux, QUI pour mettre à leur place ? Tout ce qui peut res­sem­bler à un faible espoir en France est démon­té : Marion ? Young Leaders, sui­vie par sa tante et Bardella. Zemmour, Knafo ? Trop juifs. Philippot ? Trop homo. Asselineau ? Trop d’ego…
      On attend des noms, au moins un !

      Répondre
      • Iossif Vissarionovitch Djougachvili ? 😀

Envoyer le commentaire

Votre adresse e‑mail ne sera pas publiée. Les champs obli­ga­toires sont indi­qués avec *

Je sou­haite être notifié(e) par mes­sa­ge­rie des nou­veaux com­men­taires publiés sur cet article.