La méthode Macron de manipulation par la peur,
un relent funeste de la Terreur

Jean-Michel Lavoizard nous pro­pose un paral­lèle sinistre entre Joseph Fouché et Emmanuel Macron

Un nombre crois­sant de Français, y com­pris les Macron-béats de la pre­mière heure, prend enfin conscience du dan­ger public que repré­sente l’actuel loca­taire de l’Élysée, au plan natio­nal et sur la scène inter­na­tio­nale. Or, la méthode insi­dieuse et jusqu’au-boutiste de mani­pu­la­tion par la peur, employée par ce bou­te­feu aven­tu­rier éga­ré en poli­tique, dont la devise alar­mante est « Quoi qu’il en coûte », per fas et nefas(1), rap­pelle celle de Joseph Fouché, ins­ti­ga­teur impla­cable et sinistre de la Terreur (1793−94), d’où est né le mot terroriste.

Joseph FouchéDe nos jours, la condam­na­tion légale se drape d’un droit-de‑l’hommisme dévoyé, d’un huma­ni­ta­risme lar­moyant, « huma­nisme tari » selon l’expression de René Girard. Trop cho­quante pour notre époque asep­ti­sée, la guillo­tine phy­sique est deve­nue sociale, par la jus­tice expé­di­tive du pro­cu­reur médiatique.Guillotine

Des précédents de mauvais augure

Par ses déci­sions catas­tro­phiques pour la France, Macron nous inflige depuis huit ans, trop long­temps, des états d’urgence per­ma­nents, cumu­la­tifs et jamais clô­tu­rés, face à des menaces dont il fait par­tie du pro­blème, non de leur solu­tion : isla­mi­sa­tion vio­lente du pays inci­tée par une poli­tique immi­gra­toire auto­ri­taire et sui­ci­daire pour les natio­naux, laxiste pour les étran­gers, afin de décons­truire la France et de rem­pla­cer son peuple ; ges­tion inapte et inepte d’une pan­dé­mie de grippe coro­na­vi­rale, aux consé­quences désas­treuses pour une géné­ra­tion, que l’on n’a pas fini d’évaluer, afin de tes­ter (avec suc­cès) la sou­mis­sion volon­taire de la popu­la­tion à un contrôle social sur­réa­liste et tota­li­taire ; actuel­le­ment et sur fond de guerre depuis deux ans en Ukraine, que ce fau­con mon­dia­liste veut à tout prix étendre à l’Europe, par un appel res­sas­sé à une guerre contre la Russie dont rien n’indique en réa­li­té que le Président Poutine pro­jet­te­rait de mena­cer notre inté­gri­té, ni celle d’aucun autre pays membre de l’Otan ou de l’UE.

Le slogan « Nous sommes en guerre » mis au futur proche

L’habituel man­tra hyp­no­tique « Nous sommes en guerre » fait place au pro­vo­ca­teur « Nous devons nous pré­pa­rer à la guerre contre un pays hos­tile qui s’apprête à nous la décla­rer ». Ce slo­gan rap­pelle la doc­trine des fau­cons amé­ri­cains de guerre pré­emp­tive (ini­tia­tive de la guerre au nom d’une menace pré­ten­du­ment réelle et consta­tée), plu­tôt que pré­ven­tive (plus dif­fi­cile à jus­ti­fier et plus longue à pré­pa­rer), pour jus­ti­fier des conflits qui se sont révé­lés désas­treux pour tout le monde, sauf pour l’industrie de défense amé­ri­caine (Irak, Afghanistan, mul­tiples opé­ra­tions illé­gales dans le monde). À condi­tion d’en avoir les moyens … Le sub­ter­fuge diplo­ma­tique de cobel­li­gé­rance per­met déjà à la France et à d’autres affi­dés des États-Unis, de s’engager acti­ve­ment, par tous les moyens et à fonds per­dus ou éga­rés, auprès de l’Ukraine sans avoir décla­ré la guerre à la Russie. N’ayant pas per­mis de faire pen­cher le rap­port de forces du côté escomp­té, il s’agit main­te­nant de for­cer le cours des évé­ne­ments en ten­tant de pous­ser la Russie à la faute.

La diversion comme mode de gouvernance

On voit bien que cha­cune de ces crises sert à Macron de diver­sion poli­tique, stra­té­gie de sur­vie per­son­nelle face aux vrais pro­blèmes inté­rieurs et exis­ten­tiels de la France, tout en orga­ni­sant le chaos poli­tique. Tout a été dit ou presque sur la per­son­na­li­té patho­lo­gique d’un pré­sident par acci­dent, qui n’avait pas la car­rure de la fonc­tion mais qui a su pro­fi­ter en 2017 d’un sui­cide média­tique orches­tré de l’échiquier poli­tique natio­nal. On connait bien, main­te­nant, sa méthode per­ni­cieuse de com­mu­ni­ca­tion, dévoyée en celle de condi­tion­ne­ment aux fins de jus­ti­fi­ca­tion des pires déci­sions et actions. Dans l’excellente bio­gra­phie de « Fouché – Les silences de la pieuvre »(2), l’historien Emmanuel de Waresquiel décri­vait en 2014 le por­trait brillant et ter­ri­fiant d’un autre « prince de la mani­pu­la­tion », dont Emmanuel Macron pré­sente des carac­té­ris­tiques éton­nam­ment simi­laires. Qu’on en juge par quelques extraits choisis …

Des caractéristiques similaires à ceux de Fouché

Avant de s’illustrer comme l’instigateur zélé de la Terreur à Moulins, à Nevers puis sur­tout à Lyon dont il a décré­té la des­truc­tion, l’imprévisible Joseph Fouché a voté au der­nier moment et mal­gré sa pro­messe de s’abstenir, la mort du roi Louis XVI [Tuer le cœur et l’incarnation de la France]. Décrit comme l’un des plus grands mani­pu­la­teurs d’opinion de tous les temps [aujourd’hui, par la com­mu­ni­ca­tion], fier de sa nature ico­no­claste et fron­deuse, homme de la table rase [Rupture, cas­ser les codes], ayant le pou­voir pour unique pas­sion, il sus­ci­tait « une fas­ci­na­tion mêlée d’effroi » et res­te­ra dans l’Histoire comme « un génie per­ver­ti de machia­vé­lisme, de mani­pu­la­tions et d’intrigues », per­son­nage double tou­jours du côté de l’ambivalence et des contra­dic­tions, usant du pou­voir auto­ri­taire au nom de la Raison d’État, non comme une fin mais comme un moyen de gou­ver­ne­ment. Il s’appuyait sur la force et la liber­té de l’opinion publique mani­pu­lée, ain­si que sur l’exercice d’un droit abso­lu de sur­veillance et de contrôle, quitte à « arrê­ter pré­ven­ti­ve­ment tous ceux qui paraissent sus­pects et dan­ge­reux » [La cen­sure média­tique, mise à l’index des mal-pen­sants].

Fouché a été « un grand orga­ni­sa­teur de fêtes et un met­teur de scène de génie » [Le Grand Débat et autres mono­logues]. Doué pour les études et tou­jours capable d’étonner ses pro­fes­seurs, il a déve­lop­pé dès l’enfance des fra­gi­li­tés affec­tives, une insta­bi­li­té qui l’incite natu­rel­le­ment à la dis­si­mu­la­tion [L’adolescence trou­blée du jeune Emmanuel]. Pour lui, l’avenir l’emporte sur le pas­sé [La France n’a pas d’Histoire, pas de culture, pas d’âme]. Fasciné par les sciences, « il est de ceux qui cher­che­ront à trai­ter les vies humaines selon les règles de l’arithmétique », homme impas­sible des situa­tions les plus extrêmes, sorte de for­te­resse vide d’émotions et de sen­ti­ments [Calculateur froid]. Il avait l’art de savoir appré­cier les évé­ne­ments au point d’être capable de les domi­ner, tout en ayant l’air de s’y sou­mettre [L’art de pla­cer dos à dos les par­tis et les com­mu­nau­tés].

Arrogant, cynique et dis­tant, il pré­ten­dait faire le bon­heur du peuple mal­gré lui [L’État Providence] en prô­nant la redis­tri­bu­tion des richesses au nom des plus pauvres, belle inten­tion enta­chée par de mul­tiples vio­lences, injus­tices et détour­ne­ments. Il était « capable, et sans ver­gogne, de s’adapter aux cir­cons­tances, selon le moment et l’interlocuteur… prô­nant la morale des cir­cons­tances » [L’En même-temps]. Il avait le gout du risque [Le parieur poli­tique], des inno­va­tions [Le culte du scien­tisme], de la liber­té et des pleins pou­voirs [Pour soi, le 49–3] et du pro­grès [Le pseu­do pro­gres­sisme]. Prétendant vou­loir chan­ger les hommes plu­tôt que les choses [Le trans­hu­ma­nisme], « Fouché est poten­tiel­le­ment révo­lu­tion­naire dans les limites mêmes de ce qui lui res­semble : des inté­rêts, une ambi­tion, une sen­si­bi­li­té très nette au pro­grès et au bon­heur uni­ver­sel, le goût de l’affrontement, l’intelligence de la manœuvre, une apti­tude à éla­bo­rer des sys­tèmes abs­traits et ration­nels, dans un monde qui aspire éper­du­ment à le deve­nir. »

Cette des­crip­tion effrayante d’actualité inter­roge ce qu’on attend d’un pré­sident, ain­si que l’usage qu’on fait de ses talents, davan­tage qu’elle les admire pour eux-mêmes comme le fait l’air béat du temps. Ce camé­léon s’en sor­ti­ra et fera car­rière comme ministre de Napoléon, séna­teur et duc d’Otrante [pour Macron, UE, Blackrock ?], mais « il a lais­sé en héri­tage le minis­tère le plus haï et le plus détes­té de France » et fini­ra sa vie en exil.

Assurément, il y a du Fouché chez Macron !

Per fas et nefas, locu­tion latine signi­fiant : par tous les moyens pos­sibles, justes ou injustes, hono­rables ou désho­no­rants.

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Fouché : Les silences de la pieuvre
Broché – 25 sep­tembre 2014
de Emmanuel de Waresquiel

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Aris - Jean-Michel LavoizardJean-Michel Lavoizard est le diri­geant-fon­da­teur de la socié­té ARIS – Advanced Research & Intelligence Services.

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Jean-Michel Lavoizard

[NDLR] Notre illus­tra­tion à la une : Tableau de Pierre-Antoine Demachy (1723 – 1807)
Une exé­cu­tion capi­tale, place de la Révolution (Place de la Concorde) vers 1793

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