
La méthode Macron de manipulation par la peur,
un relent funeste de la Terreur
Jean-Michel Lavoizard nous propose un parallèle sinistre entre Joseph Fouché et Emmanuel Macron
De nos jours, la condamnation légale se drape d’un droit-de‑l’hommisme dévoyé, d’un humanitarisme larmoyant, « humanisme tari » selon l’expression de René Girard. Trop choquante pour notre époque aseptisée, la guillotine physique est devenue sociale, par la justice expéditive du procureur médiatique.
Des précédents de mauvais augure
Par ses décisions catastrophiques pour la France, Macron nous inflige depuis huit ans, trop longtemps, des états d’urgence permanents, cumulatifs et jamais clôturés, face à des menaces dont il fait partie du problème, non de leur solution : islamisation violente du pays incitée par une politique immigratoire autoritaire et suicidaire pour les nationaux, laxiste pour les étrangers, afin de déconstruire la France et de remplacer son peuple ; gestion inapte et inepte d’une pandémie de grippe coronavirale, aux conséquences désastreuses pour une génération, que l’on n’a pas fini d’évaluer, afin de tester (avec succès) la soumission volontaire de la population à un contrôle social surréaliste et totalitaire ; actuellement et sur fond de guerre depuis deux ans en Ukraine, que ce faucon mondialiste veut à tout prix étendre à l’Europe, par un appel ressassé à une guerre contre la Russie dont rien n’indique en réalité que le Président Poutine projetterait de menacer notre intégrité, ni celle d’aucun autre pays membre de l’Otan ou de l’UE.
Le slogan « Nous sommes en guerre » mis au futur proche
L’habituel mantra hypnotique « Nous sommes en guerre » fait place au provocateur « Nous devons nous préparer à la guerre contre un pays hostile qui s’apprête à nous la déclarer ». Ce slogan rappelle la doctrine des faucons américains de guerre préemptive (initiative de la guerre au nom d’une menace prétendument réelle et constatée), plutôt que préventive (plus difficile à justifier et plus longue à préparer), pour justifier des conflits qui se sont révélés désastreux pour tout le monde, sauf pour l’industrie de défense américaine (Irak, Afghanistan, multiples opérations illégales dans le monde). À condition d’en avoir les moyens … Le subterfuge diplomatique de cobelligérance permet déjà à la France et à d’autres affidés des États-Unis, de s’engager activement, par tous les moyens et à fonds perdus ou égarés, auprès de l’Ukraine sans avoir déclaré la guerre à la Russie. N’ayant pas permis de faire pencher le rapport de forces du côté escompté, il s’agit maintenant de forcer le cours des événements en tentant de pousser la Russie à la faute.
La diversion comme mode de gouvernance
On voit bien que chacune de ces crises sert à Macron de diversion politique, stratégie de survie personnelle face aux vrais problèmes intérieurs et existentiels de la France, tout en organisant le chaos politique. Tout a été dit ou presque sur la personnalité pathologique d’un président par accident, qui n’avait pas la carrure de la fonction mais qui a su profiter en 2017 d’un suicide médiatique orchestré de l’échiquier politique national. On connait bien, maintenant, sa méthode pernicieuse de communication, dévoyée en celle de conditionnement aux fins de justification des pires décisions et actions. Dans l’excellente biographie de « Fouché – Les silences de la pieuvre »(2), l’historien Emmanuel de Waresquiel décrivait en 2014 le portrait brillant et terrifiant d’un autre « prince de la manipulation », dont Emmanuel Macron présente des caractéristiques étonnamment similaires. Qu’on en juge par quelques extraits choisis …
Des caractéristiques similaires à ceux de Fouché
Avant de s’illustrer comme l’instigateur zélé de la Terreur à Moulins, à Nevers puis surtout à Lyon dont il a décrété la destruction, l’imprévisible Joseph Fouché a voté au dernier moment et malgré sa promesse de s’abstenir, la mort du roi Louis XVI [Tuer le cœur et l’incarnation de la France]. Décrit comme l’un des plus grands manipulateurs d’opinion de tous les temps [aujourd’hui, par la communication], fier de sa nature iconoclaste et frondeuse, homme de la table rase [Rupture, casser les codes], ayant le pouvoir pour unique passion, il suscitait « une fascination mêlée d’effroi » et restera dans l’Histoire comme « un génie perverti de machiavélisme, de manipulations et d’intrigues », personnage double toujours du côté de l’ambivalence et des contradictions, usant du pouvoir autoritaire au nom de la Raison d’État, non comme une fin mais comme un moyen de gouvernement. Il s’appuyait sur la force et la liberté de l’opinion publique manipulée, ainsi que sur l’exercice d’un droit absolu de surveillance et de contrôle, quitte à « arrêter préventivement tous ceux qui paraissent suspects et dangereux » [La censure médiatique, mise à l’index des mal-pensants].
Fouché a été « un grand organisateur de fêtes et un metteur de scène de génie » [Le Grand Débat et autres monologues]. Doué pour les études et toujours capable d’étonner ses professeurs, il a développé dès l’enfance des fragilités affectives, une instabilité qui l’incite naturellement à la dissimulation [L’adolescence troublée du jeune Emmanuel]. Pour lui, l’avenir l’emporte sur le passé [La France n’a pas d’Histoire, pas de culture, pas d’âme]. Fasciné par les sciences, « il est de ceux qui chercheront à traiter les vies humaines selon les règles de l’arithmétique », homme impassible des situations les plus extrêmes, sorte de forteresse vide d’émotions et de sentiments [Calculateur froid]. Il avait l’art de savoir apprécier les événements au point d’être capable de les dominer, tout en ayant l’air de s’y soumettre [L’art de placer dos à dos les partis et les communautés].
Arrogant, cynique et distant, il prétendait faire le bonheur du peuple malgré lui [L’État Providence] en prônant la redistribution des richesses au nom des plus pauvres, belle intention entachée par de multiples violences, injustices et détournements. Il était « capable, et sans vergogne, de s’adapter aux circonstances, selon le moment et l’interlocuteur… prônant la morale des circonstances » [L’En même-temps]. Il avait le gout du risque [Le parieur politique], des innovations [Le culte du scientisme], de la liberté et des pleins pouvoirs [Pour soi, le 49–3] et du progrès [Le pseudo progressisme]. Prétendant vouloir changer les hommes plutôt que les choses [Le transhumanisme], « Fouché est potentiellement révolutionnaire dans les limites mêmes de ce qui lui ressemble : des intérêts, une ambition, une sensibilité très nette au progrès et au bonheur universel, le goût de l’affrontement, l’intelligence de la manœuvre, une aptitude à élaborer des systèmes abstraits et rationnels, dans un monde qui aspire éperdument à le devenir. »
Cette description effrayante d’actualité interroge ce qu’on attend d’un président, ainsi que l’usage qu’on fait de ses talents, davantage qu’elle les admire pour eux-mêmes comme le fait l’air béat du temps. Ce caméléon s’en sortira et fera carrière comme ministre de Napoléon, sénateur et duc d’Otrante [pour Macron, UE, Blackrock ?], mais « il a laissé en héritage le ministère le plus haï et le plus détesté de France » et finira sa vie en exil.
Assurément, il y a du Fouché chez Macron !
Per fas et nefas, locution latine signifiant : par tous les moyens possibles, justes ou injustes, honorables ou déshonorants.
Fouché : Les silences de la pieuvre
Broché – 25 septembre 2014
de Emmanuel de Waresquiel
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[NDLR] Notre illustration à la une : Tableau de Pierre-Antoine Demachy (1723 – 1807)
Une exécution capitale, place de la Révolution (Place de la Concorde) vers 1793
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