Étude Épi-Phare : l’autoratification de Véran
Lundi dernier 11 octobre, le groupement Épi-Phare a publié deux études affirmant que « la vaccination est efficace à plus de 90 % pour réduire les formes graves de Covid-19 chez les personnes de plus de 50 ans en France ». Ainsi nos dirigeants entendent-il prouver à la France entière qu’ils ont eu raison sur toute la ligne dans leur gestion de l’épidémie exclusivement basée sur une « vaccination » massive et quasi obligatoire de la population. Ces fameuses études font néanmoins l’objet de sérieuses critiques de la part de certains médias non alignés et sur la toile, notamment par Patrice Gibertie sur son blog.
Pour cet article nous nous sommes appuyés sur celui de France Soir sous la plume de Xavier Azalbert assisté du statisticien, Pierre Chaillot et du mathématicien, Vincent Pavan.
Voici en substance ce qu’il en ressort :
1) Cette nouvelle étude ne respecte pas les normes et règles établies – les protocoles enregistrés (clinicaltrials.gov ou bien Prospero) – à savoir absence de revue par les pairs, non-déclaration préalable, absence de validation ou calibration au réel par comparaison à d’autres pays et, plus grave, existence des liens entre Épi-Phare, l’ANSM et le ministère de la Santé. Elle s’apparente beaucoup plus à une auto-ratification du ministre de la Santé Olivier Véran.
2) Cette étude – quasiment la même que celle de « Dagan et al » menée en Israël – se borne à montrer que les vaccinés ont 90 % moins de chance d’être déclarés malades de la Covid-19 ou décédés de la Covid-19. Utilisant le même type de données, les mêmes outils d’analyses que celles de Dagan et al, elle contient évidemment les mêmes biais et arrive aux mêmes conclusions. Dès lors, rien ne prouve que les vaccinés sont réellement moins hospitalisés ou décèdent moins que les non-vaccinés.
3) La méthode est volontairement biaisée dès le départ. En effet, telle que décrite en pages 7–8, elle précise que seuls les événements déclarés comme liés à la Covid-19 y seront analysés. Or, les non-vaccinés sont bien plus souvent testés que les vaccinés (pass sanitaire oblige). Ainsi, un non-vacciné a beaucoup plus de chance d’avoir un test positif qu’un vacciné. Par dessus le marché, les tests PCR détectent des faux positifs (reconnu par la HAS). Lire notre article Tests PCR : peut-on leur faire confiance ? du 19 septembre 2020. Ainsi, tous ces non-vaccinés, surtestés et donc positifs par le hasard des choses, vont voir leurs événements indésirables classés en « Covid ». Biaisant de fait tous les résultats statistiques. De plus, il a été montré que les non-vaccinés sont beaucoup plus souvent inscrits dans la case Covid-19 à l’hôpital que les vaccinés, même sans test positif de confirmation !
4) L’étude d’Épi-Phare n’est pas une étude randomisée. Elle est construite à partir de simples données administratives médicales. Il n’y a donc absolument aucun contrôle scientifique préalable sur leur qualité. Raison pour laquelle elle s’appuie sur une méthodologie complexe (les modélisations) permettant de masquer ses incohérences. Car désormais, toute étude qui veut donner un caractère sérieux à son sujet, aussi trivial soit-il, se réfère à des « modèles ». Ça élimine toute relecture par des personnes non initiées à ces artifices. Très commode.
5) Plus grave, cette étude manipule les chiffres en faisant des doubles comptages au sein de la cohorte ayant servi à l’analyse. Les auteurs ont apparié vaccinés et non-vaccinés selon des critères très étranges. Dès lors, l’étude n’est plus capable de détecter objectivement l’efficacité vaccinale. En outre, les non-vaccinés ont été trop systématiquement considérés comme appartenant aux populations à risque (situation sociale, alcoolisme, tabagisme et autres facteurs de comorbidité). Les rédacteurs de France Soir et Patrice Gibertie ont décortiqué ces anomalies qui invalident, de fait, les résultats obtenus. Pour le détail, suivre l’un de ces liens : France Soir, Gilbertie.
6) Enfin, la calibration au réel, qui est une phase essentielle de toute étude rétrospective, a été totalement omise de l’étude Épi-Phare comme si les autres pays n’existaient pas.
Conclusion :
Si la Covid-19 était bien une maladie hautement contagieuse et mortelle et si les vaccins protégeaient à plus de 90 %, il devrait apparaître nettement un intérêt pour ces produits. C’est ce qu’a exprimé la Cour des Comptes bien consciente que les statistiques estampillées « Covid » n’apportent absolument aucune information sur la situation sanitaire, et ce depuis le début de cette crise. Le terme « opaque » qu’elle emploie dans son rapport du 22 septembre 2021, est bien évidemment un doux euphémisme :
Il conviendrait mieux de parler de « propagande ».
Compte tenu des sommes actuellement engagées dans cette politique vaccinale (5,7 milliards d’euros) alors que la suppression de lits d’hôpitaux se poursuit (moins 5 700 en 2020 !), l’intérêt de cette stratégie reste à prouver. Car le gain est dérisoire en regard de son coût. Sur les 11,7 millions de séjours en hospitalisation complète et 17,6 millions de journées en hospitalisation partielle, ces 25 000 hospitalisations évitées représente 0,21 % de l’activité hospitalière française en 2019. Complètement insignifiant !
Alors que l’État s’échine à vouloir justifier un intérêt à sa politique vaccinale, force est de constater que celui-ci n’a pas le moindre rapport avec les sommes investies. Une telle quantité d’argent public ainsi dépensée au bénéfice des grands industriels pharmaceutiques, n’est qu’une preuve supplémentaire qu’à aucun moment depuis 18 mois il n’a été question de santé publique.
Charles ANDRÉ
« L’important n’est pas de convaincre mais de donner à réfléchir. »
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