Condamnation de Marine Le Pen : l’extrême-droite la plus bête du monde !

Au moment où je ter­mine ces quelques lignes sur ce bien curieux voyage des deux jeunes espoirs de « l’extrême-droite fran­çaise », j’apprends que Marine Le Pen, recon­nue cou­pable de détour­ne­ment de fonds publics dans l’affaire des assis­tants euro­péens du FN, est condam­née à deux ans de pri­son ferme et cinq ans d’inéligibilité avec appli­ca­tion immé­diate.
Vous l’avez sou­vent lu sous ma plume ou dans ces colonnes :
il est inutile de se renier et de tra­hir ses élec­teurs pour espé­rer ama­douer des gens qui vous méprisent et qui ne chan­ge­ront jamais d’avis à votre égard.
La seule atti­tude payante et digne vis‑à vis de soi-même et de ceux qui croient en vous est de conti­nuer à énon­cer ses véri­tés et le pro­gramme pour lequel on a été élu, ou pour lequel on se bat, sans com­pro­mis­sion ni fai­blesse, en fai­sant ce qui doit être fait, sans en attendre quelque récom­pense ; c’est un bien noble pro­jet pour les poli­ti­ciens de notre fin de cycle inca­pables de s’intéresser à autre chose qu’à leur petite per­sonne.
On ne pour­ra pas me repro­cher de bon­dir sur cette déso­lante annonce pour cri­ti­quer, après coup des prises de posi­tion qui ne pou­vaient logi­que­ment qu’amener à ce triste résul­tat (comme le font ceux qui n’ont jamais rien vu venir mais qui veulent rat­tra­per le train en marche).
Il y a des dizaines d’années que j’applique ce prin­cipe : « Ne jamais renier ses idées pour un béné­fice à court terme » et que j’ai expo­sé, dans ces mêmes colonnes, dans plu­sieurs articles, lorsque Marine Le Pen a com­men­cé à vou­loir « dédia­bo­li­ser » son parti.

Je veux ici m’insérer dans le contexte d’une lutte pri­mor­diale entre,
• d’une part, les tenants d’un monde tra­di­tion­nel, le monde de nos ancêtres, monde dont nous expo­sons, avec les autres inter­ve­nants, les valeurs intan­gibles à cha­cun de nos articles sur ce même site, et
• d’autre part, le monde uni­for­mi­sa­teur, déca­dent et glo­ba­liste que nos enne­mis veulent nous impo­ser et que nous reje­tons avec nos der­nières forces.
C’est le sens même du com­bat que j’ai com­men­cé en 1966 et qui ne s’achèvera pro­ba­ble­ment qu’avec cette vie.

Cette condam­na­tion de Marine Le Pen, tout aus­si injuste et ignoble qu’elle puisse être, porte gra­ve­ment atteinte à l’ensemble de ce com­bat et à l’ensemble de ceux qui ont, pen­dant de longues années, espé­rer le voir abou­tir. On n’entraîne pas 11 mil­lions de Français à sa suite sans avoir préa­la­ble­ment pré­pa­ré le ter­rain et défi­ni les condi­tions du com­bat et de la vic­toire qui aurait pu s’ensuivre.
On le fait encore moins si l’on a eu pour toute ambi­tion que de pauvres et indignes inté­rêts personnels.

Le voyage d’allégeance de l’extrême-droite française au gouvernement de Netanyaou

Marion Maréchal -Jordan Bardella- Israël

Tel Aviv – 28 mars 2025

On n’aura rete­nu de Guy Mollet que sa phrase deve­nue célèbre « la droite fran­çaise est la plus bête du monde ».

Pour le reste, ce per­son­nage tris­tou­net fut quand même à l’époque, en 1956, Président du Conseil, l’équivalent du Premier ministre actuel, sous la pré­si­dence de René Coty. Il ne fut pas seule­ment insi­gni­fiant, il fut aus­si toxique, à l’image d’un François Hollande, socia­liste comme lui. Guy Mollet fut un che­val de Troie des Américains à la suite de Jean Monnet dont on connaît main­te­nant son appar­te­nance à la CIA et donc, col­la­bo­rant aux basses œuvres de cette der­nière pour asser­vir les pays euro­péens par le biais de l’U.E.
Guy Mollet fut éga­le­ment célèbre pour sa « jour­née des tomates », épi­sode peu glo­rieux qui le vit, le 6 février 1956, accueilli par une pluie de tomates mûres par les Européens d’Algérie qui pro­tes­taient contre ses posi­tions qu’ils jugeaient défa­vo­rables au main­tien de l’Algérie dans le giron français.

Pour en reve­nir à sa fameuse petite phrase, nous devons cepen­dant recon­naître à l’homme une cer­taine pers­pi­ca­ci­té.
Les par­tis et les indi­vi­dus se réclament (bien timi­de­ment) d’une posi­tion à cette place à droite dans l’hémicycle depuis le RPR de Chirac sous la figure tuté­laire de de Gaulle alors que ce der­nier a été maintes fois tra­hi depuis sa dis­pa­ri­tion par ces poli­ti­ciens de métier qui n’ont aucune convic­tion dans leur grande majo­ri­té et ne sont moti­vés que par leurs ronds de ser­viette et le choix du fau­teuil qui accueille­ra leur séant rebondi.

Reste « l’extrême-droite » qui n’a plus rien « d’extrême » ni même de « droite », cochant au contraire toutes les cases du poli­ti­que­ment cor­rect actuel : pro-mon­dia­liste, donc pro U.E., pro-Otan, donc pro-Ukraine et pro-guerre, elle a été pen­dant la crise sani­taire pro-vac­cins, pro-masques, pro-OMS, pro-répres­sion contre le per­son­nel médi­cal.

L’extrême-droite actuelle, et par­ti­cu­liè­re­ment sa repré­sen­ta­tion légis­la­tive RN, est pro-tout ce que pro­pose le gou­ver­ne­ment du moment qu’elle reste ber­cée par une douce brise qui ne fait pas de vagues qui pour­raient désta­bi­li­ser le fra­gile esquif sur lequel elle s’est embar­quée, fra­gile parce que son nau­frage ne dépend que de la bonne volon­té de Macron auquel elle s’est entiè­re­ment sou­mise, comp­tant sur lui pour faire le silence sur de pos­sibles tur­pi­tudes dont elle se serait ren­due cou­pable, à preuve les débats lors des deux pré­si­den­tielles, for­te­ment enta­chés de soup­çons d’arrangements, non avoués évi­dem­ment, à preuve aus­si l’obstination qu’elle met à ne pas ris­quer la des­ti­tu­tion de Macron en ne votant pas les motions de cen­sure (qu’elle ne pro­pose jamais quand elles ont une chance de ne pas être reje­tées) ou en s’abstenant afin de favo­ri­ser l’élection du Président du Conseil constitutionnel.

On voit donc, aujourd’hui même et à l’heure présente où j’écris, avec la condamnation de Marine Le Pen, que tous ces renoncements et reniements n’auront strictement servi à rien

Ah non, je me trompe, cette extrême-droite n’est pas seule­ment pro-quelque chose, elle est aus­si anti‑, et dou­ble­ment, car elle est anti-anti­sé­mite, ce qui est tout à son hon­neur mais, et c’est là qu’elle méri­te­ra son qua­li­fi­ca­tif « d’extrême-droite la plus bête du monde », en envoyant deux émis­saires en Israël, Marion Maréchal et Jordan Bardella, pour sou­te­nir le gou­ver­ne­ment de Netanyaou et louer son action avec force che­vro­te­ments dans la voix.
Ces émis­saires se sont sin­gu­liè­re­ment ridi­cu­li­sés aux yeux de l’opinion inter­na­tio­nale car ils se sont ran­gés aux côtés du gou­ver­ne­ment israé­lien au moment même où les rues de Tel-Aviv et des grandes villes israé­liennes sont pleines de dizaines de mil­liers de mani­fes­tants qui réclament le départ de Netanyaou(1).
Quel inté­rêt y a‑t-il à sou­te­nir un gou­ver­ne­ment dis­cré­di­té dont deux des prin­ci­paux repré­sen­tants sont pour­sui­vis par la Cour Pénale Internationale de Justice pour crime de guerre et crimes contre l’humanité com­mis dans la bande de Gaza occu­pée(2) ?
La seule expli­ca­tion à cette étrange atti­tude est celle que j’ai énon­cée avec d’autres mots dans mon article du 27 jan­vier 2025, L’extrême droite en Europe : tout va chan­ger pour que rien ne change :
À savoir que ces gens ont un besoin mala­dif de recon­nais­sance à tout prix, et ils conti­nue­ront à vou­loir occu­per l’espace média­tique qui leur a tant fait défaut en d’autres temps, pour tenir la vedette, au prix même de paraître grotesques.

Pierre-Émile Blairon

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« Les man­dats d’arrêt émis mer­cre­di 21 novembre 2024 par la Cour pénale inter­na­tio­nale (CPI) contre le pre­mier ministre israé­lien, Benyamin Netanyahou, et son ex-ministre de la défense, Yoav Gallant, marquent un tour­nant his­to­rique.
Pour la pre­mière fois depuis la créa­tion de la cour, en 1998, des res­pon­sables poli­tiques sont incul­pés contre la volon­té de leurs alliés occi­den­taux. »
[Source Le Monde du 22 novembre 2024]

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Pierre-Émile Blairon est l’auteur d’un cer­tain nombre de livres liés à l’Histoire, notam­ment de la Provence, de Nostradamus à Giono et à la fin du Cycle :

2 Commentaires 

  1. Le Système a abat­tu la dynas­tie Le Pen ! Celle- ci avait la main­mise sur la repré­sen­ta­ti­vi­té de « l’extrême droite » depuis les années 80. Ça ne pou­vait pas durer… le nom Le Pen a été bar­ré d’un coup de plume de juge.
    Et main­te­nant ? Si cette droite ne veut pas res­ter la plus bête du monde, il faut réunir les forces vives, pas­sant outre leurs contra­dic­tions. Debout Marion, Sarah, les deux Éric, François, Nicolas, Florian, Jordan, Philippe… À eux tous, s’ils le veulent, ils peuvent créer une force vivante. Mais le veulent-ils ? Leurs élec­teurs le veulent-ils ?

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    • Leurs élec­teurs le veulent, sans aucun doute . Mais seront-ils écou­tés par leurs candidats ?

      Répondre

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