Dixième anniversaire de Charlie Hebdo

6 jan­vier 2025 | 1 com­men­taire

Puisque c’est aujourd’hui le dixième anni­ver­saire du mas­sacre de Charlie Hebdo, quoi de plus natu­rel pour moi que de signa­ler ou rap­pe­ler la très récente publi­ca­tion de la ver­sion revue et actua­li­sée de « Massacre de Charlie Hebdo, l’enquête impos­sible », chez thebookedition.com, accom­pa­gnée d’une nou­velle pré­face(1) expli­quant les déboires avec un pré­cé­dent édi­teur ? La pre­mière par­tie ana­lyse les zones d’ombre, en par­ti­cu­lier celle cru­ciale de l’abaissement de la sécu­ri­té de Charlie Hebdo, encore inéclai­rée à ce jour, la seconde le frau­du­leux dis­po­si­tif anti­com­plo­tiste mis en place pour sanc­tua­ri­ser la ver­sion offi­cielle, la troi­sième le noyau­tage de la com­mis­sion d’enquête sur les atten­tats de 2015 par les par­ti­sans d’Israël, la qua­trième le long et sté­rile et pro­cès qui s’est tenu à l’automne 2020.

François Belliot

En pièce jointe deux extraits :
1) « Rassemblements spon­ta­nés mas­sifs le soir du 7 jan­vier » (p.87 à 92)(2)
2) Portrait de Georges Fenech, pré­sident de la com­mis­sion d’en­quête sur les atten­tats de 2015, sui­vi de la tran­si­tion entre les troi­sième et qua­trième par­ties (p.284 à 288)(3)

https://www.nicematin.com/faits-divers/il-ne-faut-surtout-pas-donner-le-nom-de-lassassin-estime-ce-psychiatre-azureen-apres-lattentat-a-nice-595242

Mauel Valls, alors pre­mier ministre, arbo­rant Charlie Hebdo dans la cour de l’Élysée (14 jan­vier 2015)

10 ans plus tard, après plu­sieurs échecs élec­to­raux, tant à Barcelone qu’à l’Outre-Mer, il par­vient à se caser — pour com­bien de temps ? — comme ministre des Outre-mer du gou­ver­ne­ment de François Bayron.

« Un auteur n’est jamais trop pru­dent lorsqu’il se met en quête de trou­ver un édi­teur sus­cep­tible de par­ache­ver le pro­duit de mois de labeur achar­né. L’euphorie du point final fait bais­ser de plu­sieurs crans la luci­di­té et alors que l’on pou­vait pas­ser des heures à sou­pe­ser le moindre détail, en quelques minutes on peut céder à la ten­ta­tion de livrer la ver­sion finale à un oppor­tu­niste dont on ne connaît presque rien, et qui à l’expérience peut se révé­ler un fief­fé escroc. C’est encore plus vrai dans les milieux dits « dis­si­dents » où la publi­ca­tion et la dif­fu­sion d’ouvrages sur des sujets sen­sibles – et rele­vant en fait du tabou reli­gieux si l’on se place d’un point de vue répu­bli­cain – s’avère à l’expérience un par­cours du com­bat­tant presque plus ardu et angois­sant que la com­po­si­tion des ouvrages eux-mêmes.

C’est la mésa­ven­ture qui m’est arri­vée à l’été 2021, après avoir ache­vé le pré­sent ouvrage. Suivant les conseils et me recom­man­dant d’une figure lit­té­raire res­pec­tée de notre époque – qui nour­rit depuis les mêmes regrets que moi –, j’ai contac­té un édi­teur à qui j’ai envoyé par cour­riel un tapuscrit.

Trois jours plus tard, sa réponse étant posi­tive et enthou­siaste, je don­nai mon accord et c’était par­ti pour l’aventure.

Je ne fis pas la fine bouche quand je reçus les pre­miers exem­plaires quelques semaines plus tard. Si la cor­rec­tion sem­blait avoir été faite à la va-vite, le papier, la cou­ver­ture et la mise en page étaient de bonne qua­li­té, et les nom­breux échanges télé­pho­niques que j’avais alors avec l’éditeur m’avaient mis en confiance. A tel point que je lui pro­po­sai de publier dans la fou­lée un second ouvrage, L’anticonspirationnisme mis à nu à tra­vers l’imposture Rudy Reichstadt, une sorte de bio­gra­phie intel­lec­tuelle pam­phlé­taire de la figure de proue de l’hydre anti­com­plo­tiste « fran­çaise », ce qu’il fit en un temps record, quelques semaines après la paru­tion du précédent.

L’éditeur révé­la son vrai visage un an et demi plus tard, quand je fus infor­mé par cour­rier que Rudy Reichstadt por­tait plainte contre nous deux pour injures publiques : sou­dain il me devint impos­sible d’entrer en contact avec lui ; comme le siège de la mai­son d’édition se trou­vait en Irlande, sans adresse pré­cise, et qu’il avait tou­jours tenu à m’appeler en numé­ro caché, je n’avais aucun moyen concret de réta­blir les ponts ; quand je reçus – tout de même – quelques droits d’auteur, je me ren­dis compte qu’ils étaient trop ridi­cu­le­ment déri­soires pour cor­res­pondre à la réa­li­té des ventes ; comme j’insistais par cour­riel pour avoir des éclair­cis­se­ments, on finit par m’informer, sous la forme d’une brève imper­son­nelle, que le direc­teur de la mai­son d’édition que j’avais eu moult fois au télé­phone était décé­dé d’un acci­dent de moto aux États-Unis ; enfin, à l’approche du pro­cès, qui devait se tenir en juin 2024, mes deux ouvrages dis­pa­rurent pure­ment et sim­ple­ment de leur bou­tique en ligne. Cependant la bou­tique exis­tait tou­jours bel et bien, et sur les sites de vente en ligne, je me ren­dais bien compte qu’ils étaient tou­jours en vente et que des exem­plaires étaient tou­jours en cours d’approvisionnement ! Le cadavre de l’éditeur mani­fes­te­ment bou­geait encore, suf­fi­sam­ment en tous cas pour engran­ger des reve­nus dont j’avais bien besoin dans la pers­pec­tive d’une amende judi­ciaire qui dans le contexte poli­tique actuel m’apparaissait inéluctable.

J’ai donc fina­le­ment déci­dé de publier une nou­velle ver­sion des deux ouvrages en auto édi­tion, à com­men­cer par Le mas­sacre de Charlie Hebdo, l’enquête impos­sible. Les modi­fi­ca­tions que j’ai appor­tées ne sont guère nom­breuses mais suf­fi­sam­ment pour jus­ti­fier l’expression de « nou­velle édi­tion ». En reli­sant atten­ti­ve­ment l’ouvrage, j’ai rele­vé fina­le­ment pas moins de 800 coquilles. Certaines étaient bénignes : varia­tions dans la hié­rar­chie des guille­mets, dans la taille des ali­néas, dans la police des chiffres des notes de bas de page, oublis de mise en ita­lique de cita­tions ; cer­taines étaient plus gênantes comme des dis­pa­ri­tions de sou­li­gnage, des mots redou­blés, des fautes d’accord, et même des fautes d’orthographe inexis­tantes dans l’original que j’avais envoyé à l’époque ! Et comme je n’avais pas reçu de bon à tirer pour rec­ti­fier, rabo­ter, tem­pé­rer ce qui pou­vait l’être… Ne dis­po­sant pas d’un temps infi­ni pour ce genre de tra­vail qui dans l’idéal devrait mobi­li­ser au moins deux relec­teurs sup­plé­men­taires, il est fatal que je sois pas­sé à côté d’un cer­tain nombre de coquilles. Cette nou­velle ver­sion me semble tout de même plus conforme à mes exigences.

Pour ce qui a trait aux faits et ana­lyses expo­sés et déve­lop­pées dans l’ouvrage, si l’on excepte une poi­gnée d’actualisations mineures, je n’ai pra­ti­que­ment pas chan­gé une ligne. Alors que je ne l’avais pas relu depuis sa paru­tion il y a trois ans, la démons­tra­tion me semble tou­jours tenir aus­si bien la route, et le seul élé­ment nou­veau appa­ru dans le débat public sur le sujet, à savoir l’ouvrage de Denise Charbonnier, la mère du rédac­teur en chef de Charlie Hebdo assas­si­né le 7 jan­vier 2005, Lettre ouverte à mon fils Charb’, ajoute un poids sup­plé­men­taire à la thèse prin­ci­pale de l’ouvrage, à savoir que le cœur du scan­dale, volon­tai­re­ment élu­dé par les acteurs anti­com­plo­tistes, la com­mis­sion d’enquête par­le­men­taire sur les atten­tats de 2015, et le pro­cès des atten­tats qui s’est tenu à l’automne 2020, est l’abaissement tou­jours inex­pli­qué à ce jour, les semaines et les mois pré­cé­dant l’attentat, de la sécu­ri­té des locaux de l’hebdomadaire por­no-poli­tique et de ses journalistes.

François Belliot, sep­tembre 2024 »

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1 commentaire

  1. Un faux cul même ins­truit sera tou­jours un faux cul

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