À Bormes-les-Mimosas, Macron lance un appel à la « réconciliation » des Français
Soit ! Mais la réconciliation sur quel sujet ?
Depuis qu’il a été élu à la présidence de la République, Emmanuel Macron n’a cessé de rabaisser, d’humilier, d’insulter les Français et leur histoire. Aussi sa cote de popularité s’est-elle effritée de mois en mois, avec de temps en temps une petite éclaircie suite à une petite action dans une petite direction, ce qui arrivera certainement ces jours-ci après son « bain de foule » truqué et sa présence aux cérémonies du débarquement de Provence. Les Français gogo aiment ça et veulent y croire.
Les Français n’oublient pas l’arrogance et le dédain du locataire de l’Élysée
« Il n’y a pas de culture française. Il y a une culture en France. » Une de ses sorties devenue culte ! Ces propos tenus en février 2017, de surcroît en Algérie, montrent un reniement profond de ce qui fait l’unité. Ils expriment au contraire l’idée de la France comme une mosaïque de cultures cohabitant vaille que vaille et de même valeur. Le rap au niveau de la musique symphonique, les « graphs » de rue au niveau des grands peintres historiques.
Comment réconcilier cela ?
Macron n’aime pas l’armée française. C’est lors de son premier 14 juillet à la tête de l’État que le clash avec le général de Villiers alors chef des armées eut lieu. Sous le prétexte de coupes sombres dans le budget militaire, le général avait osé mettre en garde contre un dégraissage trop important et du matériel vieillissantau vu des opérations en cours au Moyen Orient et en Afrique notamment. Il fut retoqué d’un « Je suis votre chef ! » délibérément humiliant et totalement incongru.
Comment réconcilier cela ?
Macron n’aime pas le « petit peuple ». Là encore nombre de ses « sorties » à son égard marqueront son quinquennat :
Comment se réconcilier avec ce jeune chômeur auquel il lança avec insolence : « Je traverse la rue, je vous trouve du travail ».
Comment se réconcilier avec ceux qu’il traitait de « Gaulois réfractaires au changement » devant la Reine du Danemark ?
Comment se réconcilier avec une classe sociale à laquelle on lance méprisant « On met un pognon de dingue dans les minimas sociaux et les gens sont quand même pauvres » ?
Comment se réconcilier avec ceux qui doutaient de la réforme du Code du travail « Je ne céderai rien ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes » ?
Comment se réconcilier avec les syndicalistes défendant leurs emplois en Corrèze à qui il a jeté « Certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes … » ?
Comment se réconcilier avec les usagers des transports quand on leur dit « Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et ceux qui ne sont rien » ?
Comment se réconcilier avec ceux qui lui reprochent un train de vie vestimentaire un peu onéreux « La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler » ?
Comment se réconcilier avec les femmes salariées de l’abattoir breton Gad qu’il a qualifiées de « pour beaucoup illettrées » ?
Comment se réconcilier avec les Gilets Jaunes qu’il ne comprend même pas qu’ils puissent s’exprimer, qu’il soupçonne donc d’être manipulés et sur lesquels il envoie ses féroces meutes de CRS et de gendarmes mobiles.
Voici pourquoi à mes yeux, la réconciliation la plus improbable, sera celle des Français et de leur police. Rappelez-vous les attentats de novembre 2015, et l’action des différentes forces de l’ordre : police, gendarmerie, GIPN, RAID, étaient devenus les idoles du peuple français. Le vieil anar Renaud, antifa et antiflic, avait même osé une chansonnette se glorifiant d’avoir « embrassé un flic ». Même cet amour pour la police a été détruit par Macron : 10 mois de manifestations des Gilets Jaunes ont quasi définitivement coupé les ponts avec les uniformes bleus ou noirs, accusés de violences inouïes. Le « sinistre » de l’intérieur Castaner, suivant les ordres du Président, a matraqué les Français, les a mutilés, éborgnés. Et cela aussi, restera une réconciliation difficile, improbable, voire impossible.
Stratégie électorale mise au point par Mitterrand et qui fonctionne si bien depuis.
Les Français n’oublient rien de rien, ils n’oublient rien du tout !
Cette idée de « réconciliation » entre les Françaises et les Français n’est qu’une nouvelle embrouille de notre Président. Son mépris à l’encontre de ses concitoyens a marqué profondément les esprits, et aujourd’hui, une grande partie des Français lui rend bien. Je discute avec beaucoup de gens. Je n’en ai jamais entendu me dire leur accord avec celui que l’on surnomme Jupiter. Ils lui rendent son mépris et n’ont pas du tout envie de se réconcilier avec celui qui les a tant rabaissés. La preuve, à chacun de ses « bains de foule », comme à Saint Raphaël, il faut s’inscrire à l’avance sur le site de l’Élysée afin d’être identifié par les services de sécurité, et à ce moment-là seulement, obtenir un petit bracelet vert fluo. C’est le prix pour être figurant de la foule bien fluette et docile qui entoure le Président, et peut-être prendre un selfie avec lui…
Après #Macron à la pizzeria, on nous sort le bain de foule « spontané » du Président… ou seul les porteurs de bracelets verts sont autorisés à s’approcher. La pantalonnade dans toute sa splendeur pic.twitter.com/wma0xZLbuQ
— Henri Levréro (@Henrilevrero) August 15, 2019
La réconciliation ne pourra s’opérer tant qu’un certain Macron occupera l’Élysée.
Patrice LEMAÎTRE