Paysans des Alpes Maritimes : bien trop gentils
Les agriculteurs des Alpes Maritimes ont rejoint le mouvement de protestation des paysans français.
« On marche sur la tête » se décline ici : « Marcha su la testa ».
200 agriculteurs des Alpes-Maritimes (département peu agricole de par son relief et le prix du foncier) se sont retrouvés vendredi matin, le 26 janvier 2024, à l’appel de la FDSEA (Fédération Nationale Des Syndicats d’Exploitants Agricoles), ce qui est beaucoup, pour exprimer leur détresse.
Les slogans sont forts. Bien sûr les tracteurs ne sont pas les mêmes qu’en Aquitaine. Mais tous se connaissent et se retrouvent une nouvelle fois pour se faire entendre.
Mais qui les écoute, nos paysans ?
Pas les élus qui, pourtant, étaient là pour les accueillir devant la préfecture :
• Charles Ange Ginésy, Président du conseil départemental des Alpes-Maritimes et
• Éric Ciotti, député de la première circonscription des Alpes-Maritimes depuis 2007, président du conseil départemental des Alpes-Maritimes de 2008 à 2017 et questeur de l’Assemblée nationale depuis 2018.
• Lionel Tivoli, député RN de la 2e circonscription des Alpes-Maritimes.
Ceux-ci se sont fait discrets, mais ils étaient là. Pourquoi ? Ils sont les artisans de l’extinction à petit feu de notre agriculture.
En Même Temps l’Europe ouvrait grand ses portes aux produits agricoles du Chili(1).
En Même Temps toujours, les députés votaient une augmentation de 300 euros par mois de leurs frais de mandat, à cause de l’inflation ! Quel toupet ! Mais l’inflation, c’est eux qui la créent par leur impéritie économique, mais ils s’en dédouanent. Et le lendemain, ils osent se présenter devant les paysans qui crèvent.
Ces paysans sont bien trop gentils avec leurs élus qui sont les artisans de leur malheur. On aurait pu imaginer qu’ils les interpellent publiquement, frontalement. Au lieu de tout cela ils ont déversé très rituellement une remorque de fumier devant les grilles bien fermées de la préfecture et s’en sont allés. Ce fumier livré gratuitement sera une aubaine pour les jardiniers de la préfecture.
Tout le monde a noté une forte proportion de jeunes parmi les paysans. L’un d’eux a arraché le micro pour CRIER sa détresse (notre cliché à la une). C’est le seul qui ait été entendu de ses confrères. Ce cri de détresse, improvisé, sincère, profond, sera-t-il également entendu des Français ?
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Ce plan PAC/MONDIALISATION, c’est pour nous faire bouffer des insectes dans les 10 – 30 ans qui viennent.
Pour « l’élite » : les fruits frais, les bons vins, les bons produits Français. Et pour les gueux : les farines de cafards et de grillons.
Ils ont commencé à voter des directives européennes pour intégrer un % de ces « ersatz » à des produits divers, ils leur donneront un nom neutre scientifique et personne n’y verra que du feu.
Sous la Chine du siècle dernier, c’était une punition.
Ils ne nous aiment pas, il faut le comprendre. L’Attali l’a bien dit.
Nous avons ici deux sortes de paysans :
– Ceux qui espèrent tirer profit de leurs terres en les vendant comme terrains constructibles. Ceux-ci n’ont pas intérêt à se mettre à dos les politiques car c’est eux qui tiennent les clés des plans d’urbanisme (en liaison avec les services préfectoraux).
– Ceux qui n’ont plus d’espoir de vendre leurs terres cher, et qui vivent misérablement sur de petites exploitations.
Comme toujours les représentants de la profession sont les plus privilégiés qui sont là pour se protéger, eux. Et basta !