Pour Sylvain Roger, direc­teur de l’of­fice de tou­risme de Cagnes-sur-Mer, ce qui attire doré­na­vant les tou­ristes dans sa ville, c’est … le centre com­mer­cial [source]. « Par le prisme de Polygone Riviera, on attire une nou­velle clien­tèle que l’on va ame­ner à décou­vrir l’hippodrome, le Haut-de-Cagnes et le bord de mer ». Ainsi donc, le nou­veau centre com­mer­cial devient-il pour Cagnes-sur-Mer, le phare tou­ris­tique qui éclaire la ville.

Le direc­teur de l’of­fice de tou­risme de Cagnes-sur-Mer per­siste : « À l’international, le deuxième atout de la Côte d’Azur après le bal­néaire, c’est le shop­ping », et il vante les atouts de sa ville aux tour-opé­ra­teurs d’Asie qu’il reçoit en leur fai­sant visi­ter son bijou, le tout nou­veau centre com­mer­cial. Ainsi peut-être ceux-ci inté­gre­ront-ils Cagnes-sur-Mer dans « le pro­gramme shop­ping de leurs clients », comme l’en­vi­sage l’un d’eux. Ce serait une belle vic­toire pour Cagnes-sur-Mer. Grâce au Polygone Riviera, les tou­ristes les plus har­dis pour­ront s’a­ven­tu­rer jus­qu’aux col­lines et se « sel­fier »(1) devant le Musée Renoir avant de remon­ter dans le car qui les recon­dui­ra à l’aé­ro­port pour un autre centre com­mer­cial dans une autre ville d’Europe.

Le tou­risme est une éco­no­mie de pays sous-déve­lop­pé. Elle est très fra­gile car très ver­sa­tile et sou­mise à des cri­tères impré­vi­sibles. Elle s’ap­puie sur une main d’œuvre peu qua­li­fiée et donc peu rému­né­rée. De sur­croît ce tou­risme mon­dia­li­sé ne génère que peu de retom­bées locales car tout est géré par des socié­tés mon­dia­li­sées, le trans­port, par­fois aus­si l’hé­ber­ge­ment et jus­qu’aux bou­tiques des centres commerciaux.

On a l’é­co­no­mie qu’on mérite.

Georges Gourdin


(1) Néologisme issu de « sel­fie » ou en fran­çais « auto­pho­to­gra­phie »
Notre pho­to à la une : queue devant le maga­sin Harrods à Londres