3 mars 2016
Depuis la rentrée scolaire 1982, l’association vençoise Lo Cepon met à disposition des écoles du département un intervenant diplômé pour sensibiliser les enfants aux us et coutumes ancestrales de la région à travers des animations culturelles diverses et variées. De la danse folklorique au chant en Provençal en passant par le théâtre ou la confection d’instruments de musique et costumes traditionnels, les élèves de centaines de classes, durant 34 années, ont pu découvrir de manière ludique la vie et la langue de leurs anciens.
Il fut même une époque où, victime de son succès auprès des enseignants, l’intervenant ne pouvait satisfaire la demande : il fallait s’y prendre longtemps à l’avance pour espérer être intégré à son planning annuel.
Or, depuis deux ou trois ans, le poste de cet intervenant en milieu scolaire connaît des difficultés qui hypothèquent sa survie. En effet, de nouvelles directives de l’Éducation Nationale tendent à limiter les intervenants extérieurs et, surtout, l’arrêt des subventions de nombreuses mairies font que ce poste ne parvient plus à s’autofinancer. Pour l’année scolaire en cours, seulement 60 % du planning de l’intervenant de l’association Lo Cepon est couvert.
Naturellement, cela n’est pas sans conséquence : une mise au chômage partiel du salarié a dû être demandée à la Direction du Travail et aux ASSEDIC. Une situation totalement aberrante alors que l’Académie de Nice se vante de « la mise en place d’un plan de développement de l’enseignement des langues régionales » [source]. Or, celui-ci se traduit dans les faits par l’enseignement de l’occitan (nissart, provençal, alpin) proposé dans 19 lycées et 26 collèges… mais seulement une école primaire. Cherchez l’erreur !
Au lieu de financer des projets idéologiques sur le sacro-saint « vivre ensemble », l’Éducation Nationale serait mieux inspirée d’aider les associations comme Lo Cepon à pérenniser leurs actions de sauvegarde du patrimoine culturel régional qui s’inscrivent du reste en droite ligne dans ses directives officielles.
Charles André