Des pyramides dans les Alpes Maritimes ?

par | 25 jan­vier 2017 | Aucun com­men­taire

Pyramide Falicon

Singulier édi­fice, cette pyra­mide construite on ne sait quand sur les hau­teurs de Falicon, au nord de Nice, garde l’entrée d’une vaste grotte, dite de la rata­pi­gna­ta (en niçois, la « chauve sou­ris »). S’il ne s’agit pas d’un repaire de Batman, ce lieu foca­lise bien des mys­tères et autant d’interrogations

Pyramide Jacobs

Avec ce grand clas­sique de la BD, on se demande si Edgar P. Jacobs ne s’est pas révé­lé pro­phète. Rappelons ce mot célèbre de Goethe : « Les évè­ne­ments à venir pro­jettent leur ombre vers nous »

Nous le savons tous, le mot pyra­mide est pra­ti­que­ment syno­nyme de « mys­tère », « énigme », « secret ». Est-ce la faute à mes­sieurs Blake et Mortimer ? Tant il est vrai que l’album, datant de 1954, Le Mystère de la Grande Pyramide, d’Edgar Jacobs, a pas­sion­né trois géné­ra­tions et, depuis quelques semaines, ne cesse d’être cité car, par des moyens tech­niques de pointe(1), l’équipe scien­ti­fique du pro­jet Scan Pyramids serait par­ve­nue à déce­ler un espace vide der­rière la face nord ain­si qu’au nord-est du monu­ment dédié à Khéops. On rêve sur ce que contien­draient ces cavi­tés. Cette décou­verte ne serait peut-être que le pré­lude à une bien plus for­mi­dable explo­ra­tion que néces­si­te­rait le sous-sol des pyra­mides et le pla­teau de Gizeh. Sur la foi d’écrits anciens, grecs et arabes, tout un légen­daire a pris nais­sance et laisse entendre qu’à cet endroit, point médian des terres émer­gées et, consé­quem­ment, milieu du monde, seraient enfouies des mer­veilles issues d’une civi­li­sa­tion dis­pa­rue (l’Atlantide ?).

Bref, la fas­ci­na­tion pour l’Égypte antique ne risque pas de s’éteindre. Fascination pour nous, certes, mais haine pour d’autres. Ainsi, aux alen­tours du 20 octobre 2015, un imam pré­di­ca­teur du Koweït, affir­mant qu’il était désor­mais temps pour les musul­mans d’éradiquer tous les ves­tiges du pas­sé pha­rao­nique, a lan­cé un appel à la des­truc­tion du sphinx et des pyra­mides. Comportement dans la logique des Talibans hal­lu­ci­nés qui firent sau­ter les Bouddhas géants de Bamiyan en 2001. Le géné­ral Al Sissi, très hos­tile à l’islamisme fana­tique, a sau­vé le site de Gizeh mais sans doute aus­si la Vallée des Rois, le temple d’Abou Simbel ou celui de Philae, par­mi tant de lieux qui, d’une cer­taine façon, inter­pellent notre pré­sent et nous mur­murent que nos socié­tés sont spi­ri­tuel­le­ment des plus assé­chées. Toutefois, notre regard est tel­le­ment aiman­té par ces monu­ments ver­ti­gi­neux qu’on en oublie que le mys­tère est aus­si près de chez nous… sur les hau­teurs de Nice – et même, jadis, dans cette cité – pré­ci­sé­ment sous l’aspect de pyramides.

Domenico Rossetti

Portrait gra­vé de ce per­son­nage. Il indique la pyra­mide qui, à cette époque, était intacte

En effet, tout le monde, dans les Alpes Maritimes, a plus ou moins, un jour, enten­du par­ler d’une curieuse construc­tion pyra­mi­dale sise au lieu-dit Gaïnes. Elle est en par­tie dété­rio­rée et recouvre trois grottes dont deux l’une sous l’autre. L’édifice fut men­tion­né pour la pre­mière fois, en 1803, par un dénom­mé Domenico Rossetti, avo­cat à Vasto (Italie) qui se ren­dait à Cimiez. Impressionné par ce sin­gu­lier monu­ment per­du en pleine nature, il com­po­sa un poème d’une cen­taine de vers qui va for­te­ment contri­buer à faire connaître le lieu.

Depuis, diverses hypo­thèses concer­nant l’origine de cette petite pyra­mide mesu­rant envi­ron une dizaine de mètres de haut ont été avan­cées. Pour cer­tains cher­cheurs, par­ti­cu­liè­re­ment Roger Cheneveau mais aus­si Pierre Bodard, elle aurait été éri­gée par des légion­naires romains reve­nus d’Alexandrie et qui, on le devine, vou­lurent per­pé­tuer le sou­ve­nir de ce qu’ils avaient vu en Égypte. Il n’est pas impos­sible que ledit bâti­ment ait pu ser­vir de repé­rage et d’abri pour l’entrée de la grotte dite de la Ratapignata. Grotte sup­po­sé­ment trans­for­mée, au IVe siècle, en temple du dieu ira­nien Mithra, alors très popu­laire dans les armées impé­riales et dont les céré­mo­nies se dérou­laient par­fois dans des cavernes. Il fut remar­qué que, par son angle plus aigu que celui des monu­ments de Gizeh, la pyra­mide de Falicon s’apparentait à celle abri­tant, dit-on, le tom­beau de Romulus et Remus, fon­da­teurs de la ville éternelle.

Pyramide Cestius

Pyramide éri­gée à Rome au seuil de notre ère pour abri­ter la sépul­ture d’un cer­tain Caïus Cestius. Située près de la Porte San Paolo (et incor­po­rée au mur d’Aurélien), elle mesure un peu plus de 36 mètres de haut et presque 30 mètres de côté ; elle est donc trois fois et demi plus haute que celle de Falicon. On la consi­dère aus­si comme le tom­beau de Romulus et Remus

D’après une autre hypo­thèse, émise en par­ti­cu­lier par Henri Broch(2), nous serions en pré­sence d’une réa­li­sa­tion des Templiers. Selon cer­tains pas­sion­nés d’Histoire secrète, on aurait affaire à édi­fice conçu au XVIIIe siècle par des Francs-Maçons. De fait, à cette époque, des membres de familles locales, Peyre et Falicon, en par­ti­cu­lier Joseph Marie Renaud de Falicon (1737−1787), appar­te­naient à des loges et l’on sait l’engouement de l’époque pour l’égyptologie ; l’opéra de Mozart, La Flûte enchan­tée, en porte témoi­gnage. En outre, avec plu­sieurs cher­cheurs, il convient de ver­ser deux pièces à ce dos­sier. La pre­mière est une pyra­mide qui, plus modeste que celle nous occu­pant, fut ins­tal­lée par Louis Carrogis de Carmonteille dans le célèbre Parc Monceau, à Paris, à la demande de Philippe d’Orléans alors Grand Maître du Grand Orient de France. Elle devait ins­pi­rer Tardy, célèbre auteur de B. D., qui a lan­cé son héroïne, l’intrépide Adèle Blanc-Sec, dans une aven­ture éche­ve­lée (por­tée à l’écran par Luc Besson en 2010).

Pyramide Parc Monceau

Simple orne­ment exo­tique d’un décor buco­lique qu’accompagnent de fausses ruines, la petite pyra­mide posée au plus dis­cret endroit du Parc Monceau n’en fait pas moins rêver : et si, der­rière sa porte se trou­vait tout autre chose que des outils de jar­di­nage… Un esca­lier condui­sant dans des pro­fon­deurs secrètes de Paris, par exemple

À la même époque, seconde pièce, le plus ori­gi­nal des archi­tectes fran­çais, Nicolas Ledoux (1736−1806), lui-même appar­te­nant à la Franc-Maçonnerie, aurait réa­li­sé une loge dans laquelle on pénètre par une pyramide.

Pyramide Nicolas Ledoux

Preuve, si besoin était, de l’attrait qu’exerçait une Égypte évo­ca­trice de mys­tères ini­tia­tiques, cette sin­gu­lière struc­ture pyra­mi­dale conçue par Claude-Nicolas Ledoux est des­ti­née à consti­tuer l’entrée d’une loge maçonnique

Pyramide Mauperthuis Coulommiers

Peinture de Claude Châtelet (1753−1795) mon­trant l’édifice pyramidal(3) éla­bo­ré par Ledoux et Brongniard dans le jar­din des Montesquiou

Le mar­quis de Montesquiou de Fazensac fit amé­na­ger dans sa pro­prié­té de Mauperthuis (près de Coulommiers) un, je cite, « par­cours maçon­nique » par Ledoux et un autre archi­tecte, éga­le­ment « frère maçon », qui se nom­mait Alexandre Théodore Brongniard, sur­tout connu pour le Palais de la Bourse de Paris. Le « par­cours » en ques­tion com­porte une curieuse pyra­mide fai­sant plu­tôt son­ger à un toit très pen­tu car les arêtes des côtés ne convergent pas.

Pyramide château GroussayeTradition tenace mêlant fas­ci­na­tion pour l’Égypte et éso­té­risme, la der­nière ins­tal­la­tion d’une pyra­mide sem­blable dans un jar­din remonte à 1968, au châ­teau de Groussay, à Montfort l’Amaury (dans les Yvelines). Nous repro­dui­sons ci-contre une pho­to de cette élé­gante construction.

La pyra­mide de Falicon s’apparente beau­coup aux édi­fices évo­qués. Mais, jusqu’à nou­vel ordre, on n’a aucune cer­ti­tude quant à l’époque – fin de l’Empire romain, Moyen Âge tem­plier, siècle des Lumières ? – où elle fut bâtie. Indéniablement le lieu était connu depuis long­temps puisque, selon La Légende Dorée, un saint homme, Étienne de Thiers (1048−1124), aurait vécu en reclus dans la (ou plu­tôt les) grotte(s) de la Ratapignata. Toujours est-il que les vastes cavi­tés sou­ter­raines coif­fées par un monu­ment emprun­té à l’Égypte antique ne pou­vaient qu’enflammer les imaginations.

Aleister Crowley

Photographie d’Aleister Crowley en cos­tume (pseu­do) égyp­tien de grand prêtre, lors d’un rituel avec évo­ca­tions d’entités indi­cibles (dirait H. P. Lovecraft). Le per­son­nage se fai­sait appe­ler Mega Therion (en grec, La Grande Bête) 666. Tout un pro­gramme, même si le sieur Crowley se plai­sait dans la provocation

Vierges Satan

Titre fran­çais du film d’après Denis Wheatley et dans lequel Christopher Lee lutte contre les forces de l’Enfer. Combinant éro­tisme très soft (comme tou­jours sous la camé­ra de Térence Fisher) et céré­mo­nial sata­nique, cet opus offrit un fes­ti­val de fris­sons à tout un public recher­chant une esthé­tique de la terreur

Et par­fois les entraî­ner vers de téné­breux domaines. C’est ain­si qu’un auteur anglais, grande plume du fan­tas­tique, Denis Wheatley, dans un récit s’intitulant The Devil rides out, ima­gine que ces pro­fon­deurs furent le siège de céré­mo­nies démo­niaques. Comme pour lui don­ner rai­son, il s’est mur­mu­ré qu’un per­son­nage qui défraya maintes fois la chro­nique avant-guerre, le sul­fu­reux Aleister Crowley, à l’origine maître maçon de haut vol avant d’endosser (avec volup­té empreinte de per­ver­si­té) une répu­ta­tion de mage noir, aurait élu ce lieu pour se livrer à cer­tains rituels pédo-sata­niques des plus abjects s’ils s’avéraient.

Également citoyen d’Albion, Sir Térence Fisher, pre­mier met­teur en scène qui, dans les années 60, mit en cou­leurs le ciné­ma d’épouvante et, par la même occa­sion, fit la célé­bri­té des acteurs Christopher Lee et Peter Cushing, por­ta excel­lem­ment à l’écran le texte de Wheatley.

L’ouverture de la grotte est presque orien­té plein sud et sept marches – nombre mar­quant tra­di­tion­nel­le­ment le pas­sage entre l’humaine condi­tion et le divin – sont sculp­tées dans le roc. Nous repro­dui­sons ici un rele­vé dont la sim­pli­ci­té nous per­met de com­prendre l’agencement des trois grottes et leurs proportions.

Grotte Ratapignatta
Plan Ratapignatta

La grotte avec son esca­lier et le pilier cen­tral com­por­tant une esquisse de visage

Dans la caverne, on peut voir un pilier – for­mé par la ren­contre d’une sta­lag­mite et d’une sta­lac­tite – dont, par un sin­gu­lier caprice de la nature, semble sor­tir un sem­blant – ou fan­tôme – de visage. Ce pilier qu’on croi­rait habi­té par un être figé dans la pierre ne pou­vait qu’impressionner ceux qui l’on direc­te­ment approché.

Tout emblème axial (pilier, obé­lisque, men­hir iso­lé, arbre, voire, dans des récits de che­va­le­rie, épée plan­tée dans un roc, lance tenue ver­ti­ca­le­ment) relève d’un sym­bo­lisme « polaire » car, pré­ci­sé­ment par la notion d’axialité, il se confond avec la « Montagne suprême », elle aus­si « polaire » puisque, dans cer­taines tra­di­tions, prin­ci­pa­le­ment indo-euro­péennes, le Pôle est consi­dé­ré comme une mon­tagne. Or, une pyra­mide n’est rien d’autre que la géo­mé­tri­sa­tion extrême d’une mon­tagne et il est bien connu que les colos­saux édi­fices de Gizeh indiquent le Pôle avec une pré­ci­sion décon­cer­tante. Dans ces condi­tions, la pyra­mide de Falicon, petite sœur de celles d’Égypte, ren­voie éga­le­ment à un sym­bo­lisme « polaire ». Même si, à ce jour, la construc­tion demeure muette en ce qui concerne son ori­gine et sa data­tion, elle nous livre tou­te­fois une par­tie de son secret dans la mesure où son rôle consis­tait à indi­quer l’entrée d’un ensemble de cavernes dont l’orientation avoi­sine ce que les romains dénom­maient le car­do, autre­ment dit l’axe nord-sud. Ajoutez à cela que, selon d’anciens témoi­gnages, sur l’un des côtés de la pyra­mide était repré­sen­té un swas­ti­ka. Quelqu’un l’aurait détruit en 1921 pour une cause inconnue.

Écriture Vinca

Quelques signes de cette écri­ture. On recon­naît deux sortes de swas­ti­kas. Une série de ponc­tua­tions incli­nées pour­rait être des chiffres

Tout le monde (ou presque) sait que, loin d’être une inven­tion du Troisième Reich, cet emblème remonte très haut dans le temps. Ainsi il inter­vient par­mi les signes for­mant ce que l’on nomme l’écriture de Turdas-Vincǎ (dans les Balkans) cou­vrant une période allant de 5 700 à 4 500 avant notre ère.

Swastika ibule Provence

Provenant d’une col­lec­tion pri­vée, cette fibule res­semble à s’y méprendre à celle trou­vée à Trinquetaille en Arles et que repro­duit Fernand Benoit dans son ouvrage Art et Dieux de la Gaule(6). Le swas­ti­ka que nous pré­sen­tons ici porte encore des traces d’émail rouge et tourne de façon dextrogyre

Pour la Provence, men­tion­nons une stèle datant du Néolithique décou­verte près de Montfort-sur-Argens (Var)(4) qui com­porte, par­mi d’autres signes gra­vés, un swas­ti­ka « lévo­gyre », c’est-à-dire tour­nant sur sa gauche(5). On pour­rait aus­si mon­trer une fibule (broche agra­fant un vête­ment) retrou­vée en Provence et appar­te­nant à la période dites des Invasions bar­bares (du IVe au VIe siècle).

Comme René Guénon l’a mon­tré dans plu­sieurs de ses ouvrages, ce sym­bole, contrai­re­ment à une inter­pré­ta­tion cou­rante, est rare­ment asso­cié au soleil car il repré­sente avant tout le Pôle(7) en tant que lieu suprême. On peut sup­po­ser que le mar­quage de la pyra­mide de Falicon par un swas­ti­ka a été faite en connais­sance de cause de façon à confé­rer à ce monu­ment une signi­fi­ca­tion net­te­ment polaire(8). Tout comme les pyra­mides de Gizeh qui, si elles ne com­portent pas de swas­ti­ka, pré­sentent, on l’a dit, une orien­ta­tion polaire. Le fait que les grottes de la Ratapignata soit dans l’axe nord-sud jus­ti­fie ample­ment la pré­sence de ce sym­bole majeur. D’une façon géné­rale, l’image de la caverne se fait méta­pho­rique d’occultation. Et, comme le dit Guénon, le « Centre suprême », syno­nyme de Pôle (en tant que cime du monde) et d’Âge d’Or, se serait ren­du invi­sible dans un « ailleurs » inac­ces­sible à l’espèce humaine durant le der­nier Âge – asso­cié aux ténèbres pour l’Inde et au Fer pour les anciens Grecs – du cycle.

On pour­rait donc dire que quelle que soit l’époque où fut édi­fiée cette petite pyra­mide, ce qui importe avant tout c’est, dans la conti­nui­té de l’Égypte pha­rao­nique, son sym­bo­lisme polaire se vou­lant un rap­pel de la notion de « Centre suprême », autre­ment dit de lieu voué à mani­fes­ter, tou­jours selon Guénon, ce qui est « prin­ci­piel » et fon­da­teur de civi­li­sa­tions régies par un ordre ins­crit dans l’univers. Civilisations aux anti­podes de la nôtre, actuelle, et qui a mal­en­con­treu­se­ment « per­du le Nord ».

Pyramide Saint-André de la Roche Pyramide Saint-André de la Roche
Comme le montrent ces anciennes pho­tos, on pour­rait son­ger à une col­line amé­na­gée avec une pré­ci­sion géo­mé­trique. L’ensemble se pré­sen­tait comme impo­sant mais on ignore tota­le­ment à quelle époque il fut réalisé.

Échangeur Nice

À l’immuabilité que sym­bo­li­sait la pyra­mide s’est sub­sti­tué l’incessant mou­ve­ment des voi­tures. Ce qui était cer­tai­ne­ment un lieu se vou­lant hors du temps est rem­pla­cé par une chaus­sée sup­po­sées faire « gagner du temps » au citoyen hyper speed

Il convient aus­si de rap­pe­ler qu’un quo­ti­dien régio­nal(9) s’est, il y a plus d’un an, inter­ro­gé sur l’existence d’une autre struc­ture pyra­mi­dale jadis située à Saint-André-de-la-Roche, sor­tie nord-ouest de Nice. D’après les pho­tos que l’on pos­sède, l’ensemble, for­mé de degrés (consi­dé­rés inno­cem­ment comme des res­tanques), avait entre 50 et 60 mètres de haut et envi­ron 200 mètre sur sa lon­gueur car la base ne se pré­sen­tait pas comme car­rée mais rec­tan­gu­laire. Transformée en chan­tier de pierres à par­tir des années 55, cette hau­teur fut détruite au grand déses­poir des habi­tants du lieu. À sa place on a construit un échan­geur pour l’A8.

Ainsi que devaient le rap­pe­ler cer­tains cher­cheurs de mys­tères, cette sorte de pyra­mide à étages se retrouve en d’autres lieux du monde. On la voit, en par­ti­cu­lier, dans l’île de Ténérife.

Pyramide Guimar Ténérife

Pyramide à degrés près du vil­lage de Guimar, à Ténérife. On dirait qu’une même école d’architecture a œuvré dans cette île comme à Nice

Certes, il sera désor­mais dif­fi­cile, sinon impos­sible, d’investiguer sur ce qui fut un impo­sant édi­fice, mais son évo­ca­tion a le mérite de pro­vo­quer en nous une inter­ro­ga­tion salu­taire concer­nant des aspects volon­tai­re­ment occul­tés de l’archéologie. Tout se passe comme si cer­taines « auto­ri­tés » (dont nous repar­le­rons) craignent par-des­sus tout que l’existence de tels arte­facts ait pour effet de ren­for­cer notre iden­ti­té euro­péenne. Aux der­nières nou­velles, il serait ques­tion, en Angleterre, de faire pas­ser un tun­nel rou­tier sous le célé­bris­sime site de Stonehenge. Difficile d’arrêter la bêtise… et plus encore la malveillance !

P‑G. S.

(1) Telles que l’hermographie à infra-rouge, la radio­gra­phie par muons (élec­trons lourds pou­vant tra­ver­ser des roches de grande épais­seur) et la modé­li­sa­tion 3D.
(2) Dans son ouvrage inti­tu­lé La Mystérieuse Pyramide de Falicon.
(3) Lui qui, ayant tra­vaillé pour la haute noblesse et Marie-Antoinette en par­ti­cu­lier, fut un ardent pro­pa­gan­diste de la Révolution Française finit sous le « rasoir répu­bli­cain » (la guillo­tine) à la chute de Robespierre.
(4) Elle est conser­vée dans le pres­ti­gieux Musée des Antiquités Nationales à Saint-Germain-en-Laye.
(5) De façon à expri­mer le mou­ve­ment d’une spi­rale se dérou­lant dans un sens contraire aux aiguilles d’une montre pour mani­fes­ter une force en expan­sion. Inversement, le swas­ti­ka dex­tro­gyre cor­res­pond à une spi­rale qui s’enroule en sens contraire afin de retour­ner au point de départ et, ain­si, de retrou­ver le com­men­ce­ment, l’origine, et, selon une inter­pré­ta­tion à carac­tère éso­té­rique, l’Âge d’Or.
(6) Éditions Artaud, 1969, p. 140.
(7) Cf., dans Le Roi du Monde, Éditions Gallimard, Paris, 1958, p. 19.
(8) Mais alors que signi­fie son effa­ce­ment par un burin ? Nécessité de pro­té­ger le lieu en sup­pri­mant l’emblème de sa véri­table des­ti­na­tion ou, tout au contraire, volon­té de s’en prendre à un monu­ment rap­pe­lant ce que repré­sente le Pôle ?
(9) Il s’agit de Nice Matin, à la date du 07 août 2016.

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P.-G. S.

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