Face au Grand Remplacement, le Grand Rassemblement ?
Alors qu’on croyait le Gaulois réfractaire, définitivement anesthésié par des décennies de politique libérale libertaire, voilà qu’Astérix le Celte, Gavroche le Misérable et Titi le Parigot viennent d’aligner trois sursauts identitaires en moins de deux.
Et de un, le 9 décembre 2017, derrière Johnny
C’était un petit cercueil blanc, tous derrière et lui devant, qui a descendu les Champs Élysées au milieu d’une foule compacte. Ces funérailles populaires, ont pris une dimension nationale, celle du premier Grand Rassemblement du peuple français. Rassemblement dans lequel la diversité, si chère à cette République qui étouffe son identité, était singulièrement absente, comme l’a fait remarquer Alain Finkielkraut : « Le petit peuple des petits blancs est descendu dans la rue pour dire adieu à Johnny, il était nombreux et il était seul. Les non-souchiens brillaient par leur absence ».
Et de deux le 17 novembre 2018, avec les Gilets Jaunes
Forts de cette première communion pour leur Johnny national, les mêmes envahissent les villes de France. La joie d’avoir retrouvé un peuple vivant déclarait Laurent Ozon. « Les bagnoles, les marchandises, bloquées avec des palettes qui brûlent ou bloquent les axes de circulation. Des feux de camps et des thermos de café. Une tenue commune et des danses, des rires, des engueulades et le pouvoir de décider qui et quoi laisser passer. Rien à voir avec une manifestation normale. Il suffit de regarder pour voir ce que révèlent les symboles de ces actions. Ne plus subir la loi du flux, du laisser-passer. Ne plus vivre isolé des autres. Ne plus vivre par procuration. Avoir froid mais avoir chaud. On connaît ce besoin : communauté, solidarité, relocalisation de la décision et du sens, avoir prise sur ce qui a prise sur nous. Pour tout cela et pour la joie d’avoir retrouvé un peuple encore vivant, soutien aux dits et aux non-dits de la révolte des #giletsjaunes ! »
Et de trois le 15 avril, la ferveur renaît autour de Notre-Dame
Tel Quasimodo qui repoussait les assaillants de la Cathédrale de Victor Hugo, les revoilà encore, nombreux, unis. Un Grand Rassemblement pour prier et protéger Leur-Dame. Dès le lendemain, après une nuit blanche sur les fumerolles pas encore éteintes, un seul mot : rebâtir, à l’identique, celle de leur mémoire enracinée. Et pas de verrue contemporaine de la modernité dont un scandaleux concours international vient d’être lancé par Macron dans la plus grande précipitation. Le chêne de la charpente multiséculaire a brûlé. Tel le roseau, le Français d’aujourd’hui dépositaire de son Histoire plie mais ne rond point.
Par trois fois le peuple a confirmé son besoin de se retrouver. Ce peuple que Macron n’aime pas parce-qu’il n’a pas réussi, qui n’est rien, celui qui est pestiféré parce-qu’il vote mal, celui de la province, du diesel et de la clope, des budgets étranglés. Dès le soir de l’incendie, Emmanuel Macron illuminé redécouvre le fait national et il le dit dans son discours aux Français :
« Il nous revient de retrouver le fil de notre projet national. C’est à nous d’assurer cette grande continuité dans l’histoire millénaire de la France matérielle et spirituelle. » Aurait-il, enfin, entendu des voix dans ce bûcher lui rappelant ses racines ? Personne n’y croit.
Voilà qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Il y aura d’autres Grands Rassemblements, les Français communautarisés dans leur propre pays ne veulent pas de leur Grand Remplacement. Ils ne sont pas seuls, la vague identitaire est en train de submerger l’Europe. Tous les samedis, les Français sont dans la rue, ils ne lâchent rien. Combien de temps vont tenir les forces de l’ordre… l’Histoire se précipite. La spirale est engagée. Les Grands Rassemblements s’enchaînent et se rapprochent.
Et de 4 le 26 mai, lors des élections européennes ?
Michel Lebon