Chroniques du sionisme de Youssef Hindi
Youssef Hindi rassemble dans un ouvrage intitulé « Chroniques du sionisme » un certain nombre de ses chroniques publiées entre 2015 et 2019 dans divers médias et qui ont trait à l’un de ses sujets de prédilection : le messianisme juif.
Cette anthologie a l’avantage d”«aller droit au but » pour les personnes qui ne peuvent prendre le temps de lire les ouvrages fondamentaux de cet historien des religions, notamment :
C’est plus en essayiste et en politologue, disons même en « géopolitologue », que l’historien se penche ici sur l’actualité et la façon dont « va le monde » en les plaçant en perspective. Lisons sa quatrième de couverture :
Pour beaucoup, le sionisme se résume à la volonté d’un peuple, Juifs sémites descendant des Hébreux, de vivre sur une terre, sur leur « Terre promise », en Palestine. Et pour ceux-là la création d’Israël a concrétisé ce vœu, désir assouvi qui ne se connaît encore que dans une volonté d’extension, à travers colonies et territoires occupés.
Mais le sionisme est bien plus que cela. Il est une idéologie, la face laïque d’un projet messianique, en réalisation active d’une promesse biblique trop longtemps attendue par un peuple qui se pense élu et investi d’une mission : « restaurer l’Eden terrestre » et « réparer le monde »… Car en vérité, au-delà de la Palestine asservie, c’est bien le monde qui en est tout entier affecté, et ce également sur le plan géopolitique : expansion et instrumentalisation du wahhabisme, tensions entre les États-Unis et l’Iran ou la Russie, alliance américano-saoudienne, guerres en Irak ou en Syrie en vue du redécoupage du Moyen-Orient, création de Daech et stratégie du choc des civilisations. Le sionisme étend son influence jusqu’à l’intérieur des politiques nationales et participe aux divisions internes à la Maison-Blanche ou au Kremlin, mais aussi, plus près de nous en Europe où, de Bernard-Henri Lévy à Éric Zemmour, en passant par Jacques Attali, il oriente les opinions publiques, marque les lois de son empreinte, gouverne les relations internationales et disloque les partis.
C’est donc cette emprise globale, les implications du sionisme, et plus largement du messianisme juif que dépeint l’auteur au travers de ces Chroniques, qui durant quatre ans ont éclairé l’actualité sous le prisme d’une idéologie mortifère, pas toujours visible en première analyse.
Les éclairages proposés par l’historien sortent hardiment des sentiers battus et sont très pertinents car l’auteur nous apporte les clés de compréhension d’un monde confus et discordant. Peu à peu, au fil de ces chroniques, les contradictions s’effacent et les écrans de fumée tombent, faisant apparaître objectivement une dynamique constante et déterminée qui s’étale sur des siècles : le messianisme juif.
Les références sont présentes quasiment à toutes les pages. La lecture requiert une attention soutenue qui est toutefois facilitée par le format du livre en petits chapitres qui sont autant de chroniques.
L’historien-chroniqueur nous explique aussi que le messianisme juif est sujet à de fortes tensions internes qui se répercutent dans les tensions du monde, notamment entre un messianisme universaliste, inspirateur des grandes révolutions des deux derniers siècles, et un messianisme nationaliste, à l’œuvre en Israël. Voilà pourquoi nous avons en France à la manœuvre à la fois Bernard-Henri Lévy et Éric Zemmour, nous démontre bien le politologue avisé et pédagogue.
Youssef Hindi nous montre aussi comment la IIIe Guerre Mondiale, prônée tout à la fois par le courant universaliste et le courant patriote, est fomentée depuis Israël, mais sans succès pour le moment car, pour des raisons différentes, ni Poutine, ni Trump ne veulent de cette guerre. Notre essayiste termine son livre par une phrase toute en subtilité : « La tactique trumpienne pour éviter la guerre ne fait que retarder l’échéance qui semble inéluctable. Un véritable crime contre l’humanité qui se prépare et dont nous avons d’ores et déjà identifié les coupables et les ultimes bénéficiaires. » Les coupables, oui, mais les ultimes bénéficiaires ? À qui pense l’auteur ? Et cette troisième guerre mondiale aura-t-elle bien lieu si les deux plus grandes puissances militaires (auxquelles il faudrait ajouter la Chine, étonnamment absente de ces chroniques) n’en veulent pas.
Dépêchez vous de lire ce livre avant que le mot « sionisme » soit interdit comme vient de le voter l’Assemblée nationale.
Georges Gourdin
Pour commander le livre en ligne, c’est ici.
Le sionisme, c’est le national socialisme juif, un peuple, une langue, une terre comme les Allemands : mêmes méthodes, mêmes massacres et même colonialisme (occupation des terres), Alsace, Lorraine, Palestine.