Ma bonne semaine de mauvaise foi (8 décembre 2019)
Dimanche 1er décembre 2019
S’il reste des secteurs de la société française où le président a encore des soutiens, qu’on me les cite, je serai ravi d’écrire un petit article sur ces orphelins de la République.
Même dans l’audiovisuel public, pourtant bien lécheur de babouches, Macron ne fait pas l’unanimité, loin de là. À voir toutes les grèves qui émaillent les programmes radio et TV ces derniers jours.
C’est donc la réforme prévue qui ne passe pas. Nous reviendrons probablement sur les changements qui vont s’opérer sur la plus grande entreprise française de lavage de cerveau, mais je veux d’ores et déjà pointer du doigt une petite note de la patronne Delphine Ernotte à ce sujet :
Nous incluons désormais dans l’ensemble de nos contrats de production une clause de la diversité qui exige des sociétés de production, que leurs équipes de tournage, d’écriture et artistiques reflètent la diversité de la société française.
— Delphine Ernotte (@DelphineErnotte) November 14, 2019
Il faut donc refléter la « diversité » de la société française. En bon français, cela veut dire que l’on doit tenir compte de la proportion représentant chaque type d’individu, non ?
Donc si je comprends bien, et si on veut réellement tenir compte de cette diversité, on va avoir Zemmour ou Charlotte d’Ornellas au journal de 20h ?
Ou alors, cela signifie t‑il que l’on va choisir dans les séries des acteurs de couleur, spécialement et simplement parce qu’ils sont de couleur, aux dépens de toute qualité ? Et qu’à la place de leur donner les rôles de flics, on va leur donner les rôles de délinquants ? Que l’on va voir beaucoup moins de couples mixtes dans les publicités, puisqu’ils sont quand même bien moins nombreux dans la réalité ? Que le lobby LGBTetc (Ruquier, Fogiel…) ne tiendra plus la tête des émissions de variétés ou de soi-disant « culture » ?
Je dis chiche ! Enfin un vrai changement pour la TV, qu’enfin elle ne soit plus une fille publique…
Lundi 2 décembre 2019
Du jamais vu : ce jour, au cantonnement de Pondorly près de Rungis (Val-de-Marne), une centaine de policiers des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) ont symboliquement déposé casques et matraques, devant la caserne de Chevilly-Larue, pour demander le maintien du régime spécifique des policiers dans le cadre de la future réforme des retraites, à l’appel des syndicats Unsa-Police et Alliance.
Aux alentours de 11h, une centaine de CRS sont sortis en tenue du vaste cantonnement de Pondorly, en banlieue parisienne, avant de déposer à leurs pieds casques et matraques. Ils ont ensuite respecté une minute de silence dédiée aux fonctionnaires de police qui se sont suicidés depuis le début de l’année, mais aussi en hommage aux 13 militaires morts en opération au Mali et aux trois membres de la Sécurité civile décédés dans l’accident de leur hélicoptère, dans les Bouches-du-Rhône ce weekend.
Le secrétaire général du syndicat Alliance, Fabien Vanhemelryck, a cependant précisé : « Nous sommes des gens responsables. Le maintien de l’ordre sera fait par nos collègues le 5 décembre prochain, mais après peut-être ne répondront-ils pas de la même façon. Le gouvernement doit nous écouter et répondre aux revendications exprimées par près de 27 000 policiers le 2 octobre, en particulier sur la question des retraites et du maintien du régime spécifique. »
Mardi 3 décembre 2019
Dans la série : « On brade le patrimoine », voici un autre fleuron de notre économie qui disparaît.
Latécoère, l’équipementier aéronautique toulousain est désormais une entreprise à capitaux américains. L’autorité des marchés financiers (AMF) vient de confirmer le succès de l’offre publique d’achat (OPA) lancée par le fonds d’investissement Searchlight Capital.
C’est une page d’histoire qui se tourne, voire un livre qui se referme dans l’histoire de Latécoère. Les racines de l’entreprise sont en effet nées à Bagnère de Bigorre avant une installation à Toulouse en 1917. Spécialisée dans les aérostructures (tronçons de fuselage, portes) et les systèmes d’interconnexion (câblages, meubles avioniques et équipements embarqués), l’entreprise emploie aujourd’hui 5000 salariés dans treize pays du monde dont 1500 en Occitanie (Toulouse, Labège, Gimont, Montpellier).
Fin novembre, 17 députés membres de la commission de la Défense nationale avaient écrit au Premier ministre sur le risque de voir partir à l’étranger la technologie Lifi (internet par la lumière) qui devrait remplacer la wifi. La LiFi (Light Fidelity) emploie en effet des savoirs photoniques pour augmenter par 160 la rapidité de la WiFi, réduire les ondes et rendre la bande passante gratuite et plus sécurisée.
Comment penser que la France puisse maintenir une autonomie stratégique internationale si elle abandonne une firme qui travaille notamment au système d’inter-connexion de ses satellites, à la sécurité des réseaux d’Airbus, au Rafale ou à l’avion de transport de troupes militaires Airbus A400 M ?
En autorisant cette OPA dans le cadre de la procédure contrôle des investissements étrangers en France (IEF), notre gouvernement ne fait-il pas un acte de trahison ?
Mercredi 4 décembre 2019
Demain jour de grève massive. Le général Martinez a réquisitionné ses troupes depuis plus de deux mois et la fête est prête à être consommée. Le leader de la CGT a en effet le bon rôle. Il s’est octroyé le titre de patron des grévistes, qu’ils soient ou non affiliés à son syndicat. Il s’érige ainsi en « leader maximo » auprès de tous ceux qui ont quelque chose à revendiquer demain, et ils sont nombreux, je ne rentrerai pas dans les détails. Il ne tolère pas que les Gilets jaunes aient pu avoir le monopole de la contestation sociale depuis une année. Aussi pour cette grève de demain, espère t‑il récupérer par l’action contre la réforme des retraites, toutes les autres revendications, sociales ou pas, des Français. Il a du retard à combler sur sa rivale CFDT, plus calme et réfléchie. Il veut donc faire croire qu’il est le seul véritable opposant à Macron en essayant de chapeauter l’ensemble des manifestants, les inscrivant de fait sous sa bannière rouge. Il oublie cependant une chose : lui et son syndicat sont quand même en partie responsables de l’élection de Macron. On ne résout pas un problème avec ceux qui l’ont créé !
Jeudi 5 décembre 2019
Le 8 octobre 2016 à Viry-Châtillon, deux policiers avaient été gravement brûlés par l’attaque de leur véhicule à un carrefour avec des cocktails Molotov. Les mains et le visage de ces policiers avaient été particulièrement touchés car « au moment où les projectiles et cocktails Molotov ont percuté leur véhicule, les policiers ont eu le réflexe de se protéger le visage avec leurs mains. Malheureusement, ce réflexe appelé « syndrome face-mains » ne permet pas de protéger le visage ni les faces dorsales des mains dont la peau est très fine donc très vulnérable. C’est pourquoi, ils ont été grièvement brûlés ». L’affaire avait fait grand bruit à l’époque, et comme à chaque fois, on avait promis des sanctions exemplaires… qui n’ont pas suivi !
Le procès vient de se dérouler et le verdict est tombé dans la nuit. Alors que le parquet avait demandé des peines de 20 à 30 ans de réclusion criminelle contre les treize accusés, seuls huit ont été condamnés à des peines de 10 à 20 ans de réclusion, reconnus coupables de tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique. Les cinq autres prévenus ont été acquittés, donnant ainsi un nouveau signe de faiblesse de notre Justice à l’égard d’une catégorie de délinquants.
Vendredi 6 décembre 2019
Ce jeudi 5 décembre, l’association MySophiaAntipolis, dont nous avons souvent parlé , a déposé, aux côtés d’autres associations, un recours gracieux pour réclamer le retrait du permis de construire du projet Open Sky à Sophia Antipolis. Elle lutte depuis plus de 3 ans contre ce projet de centre commercial gigantesque de 15 hectares, pour 100.000 tonnes de béton, à l’entrée de la technopole et en bordure de forêt.
La bataille juridique est une nouvelle étape importante dans une mobilisation massive de longue haleine : une pétition regroupant 20.000 signataires, un référendum citoyen affichant 96% d’opposition, plusieurs manifestations regroupant des centaines de riverains et plus récemment, une lettre ouverte à l’État, cosignée par 22 associations.
La mobilisation contre ce projet est emblématique des enjeux actuels, tant elle cristallise des oppositions variées dans une convergence des luttes : défense des petits commerçants, mobilité (doublement du trafic) et pollution, risques d’inondations (projet dans le bassin versant de la Brague ayant tué 4 personnes en 2015), réchauffement climatique, déficit démocratique d’un projet imposé aux riverains sans concertation préalable.
En rejoignant la campagne SuperLocal, qui cartographie et met en réseau les collectifs luttant contre plus de 200 projets polluants ou injustes en France, l’association bénéficie désormais de l’expertise juridique des bénévoles de Notre Affaire à Tous : profitant d’un affichage tardif du permis de construire sur chantier, ouvrant une fenêtre de tir juridique, elle travaille depuis plusieurs semaines sur les éléments du permis de construire, avec leur aide précieuse.
Liste des signataires du recours :
• MySophiaAntipolis
• Notre Affaire à Tous
• Alternatiba 06
• Collectif Citoyen 06
• France Nature Environnement
• Greenpeace – Antenne Locale Nice
Samedi 7 décembre 2019
Avec l’argent du contribuable, l’Institut du Monde Arabe diffuse une campagne de propagande à l’occasion de la Fête de la langue arabe. Il faut dire que c’est l’UNESCO qui a commencé en décrétant une journée internationale de la langue arabe en 2012. L’inénarrable patron de l’IMA, Jack Lang (ci-contre) , qui a quelques soucis avec son fournisseur de costume en ce moment, a sauté sur l’occasion (non, je ne parle pas de Boubakeur), réalisant ce que même Najat Belkacem n’avait pas osé entreprendre.
Donc si les 13, 14 et 15 décembre, vous ne savez pas quoi faire, ateliers, cours, rencontres, spectacles… l’IMA vous invite à découvrir une nouvelle langue de France ! C’est marqué sur l’affiche, ça doit être vrai.
Bonne semaine à tous, et à dimanche prochain.…
Patrice LEMAÎTRE