Nom d’une banane !
L’art « contemporain », ou plutôt « comptant pour rien » comme cela se dit de plus en plus fréquemment, a toujours été prétexte à n’importe qui, de représenter n’importe quoi, avec comme seule justification : « C’est de l’art ». Et alors à partir de là, malheur à celui qui voudrait opposer la moindre remarque désobligeante envers « l’artiste ». Les foudres du « créateur » s’abattraient automatiquement sur la tête du cuistre rétrograde parce-que non moderne, réac parce-que non progressite, replié sur lui-même parce-que non ouvert aux autres.
Maurizio Cattelan, italien s’était fait connaître en surenchérissant sur Marcel Duchamp en créant des chiottes non plus en faïence mais en or massif.
connu pour avoir précédemment « créé » des toilettes en or massif parfaitement fonctionnelles et estimées entre 5 et 6 millions de dollars, vient de récidiver d’un coup de génie : présenter au public une banane scotchée à un mur. Cette « oeuvre », modestement baptisée Comedian, s’est tout de même vendue 120 000 $.
Fin du premier acte. Car comme disait Einstein « Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue. »
C’est ainsi qu’un second « artiste », concurrent du premier sans aucun doute, a décidé, lui, de tout simplement manger la banane exposée, en évoquant à son tour une « performance artistique », qu’il a baptisée « Hungry Artist », artiste qui a faim !
La même histoire était aussi arrivée à Marcel Duchamp avec son urinoir exposé en 1917 comme œuvre d’art, et dans lequel un autre « artiste » Pierre Pinoncelli avait d’abord soulagé sa vessie, afin de « remettre l’œuvre à sa place ». La banane de Maurizio Cattelan a trouvé sa place dans un estomac avant d’être évacuée par les chiottes, mais probablement pas en or cette fois-ci !
Barrès disait dans « Les taches d’encre » : « Même en art, il y a profit à ne pas être un imbécile ». D’aucuns feraient mieux de relire cette phrase.
Patrice LEMAÎTRE