Baisse du niveau scolaire : la part du rap
C’est sans doute pourquoi le Projet Voltaire – service en ligne de formation à l’orthographe – qui établit chaque année un « baromètre » du niveau des Français, à fait porter son étude de 2019 sur le thème : « Quel est le rapport entre les youtubeurs français, le solfège, les goûts musicaux et le niveau d’orthographe ». La station RMC s’en est d’ailleurs saisi pour un sujet de reportage, en décembre dernier, sous le merveilleux titre : « Dis-moi quelle musique tu écoutes, je te dirais (sic) si tu fais des fautes ». À RMC, la musique diffusée a déjà fait son œuvre, semble-t-il !
Sans surprise, le résultat de l’enquête enfonce des portes ouvertes
Les amateurs d’indie (rock « indépendant », musique « planante ») arrivent en tête, avec 63,2 % des règles maîtrisées – ce qui n’est déjà pas glorieux –, suivis pas très loin par les fans de métal et de rock traditionnel. Et en queue de peloton : les fans de rap ! Qui l’eût cru ? Ce que l’enquête de RMC a voulu mettre en évidence en sondant des lycéens amateurs de ce genre de « musique » : tous avouent faire des fautes partout. Ben oui, les enseignants le déplorent depuis belle lurette, sans avoir besoin de reportages pour venir démontrer que l’eau, ça mouille.
Pascal Hostachy, coordonnateur de l’étude, le corrobore : « Les gens qui écoutent de la musique indie sont des gens explorateurs, curieux, qui vont rechercher de nouveaux horizons, de nouvelles musiques, et cette curiosité, on peut imaginer qu’elle s’applique aussi à la langue française, ce qui peut expliquer qu’ils aient un meilleur niveau. »
Pas besoin d’être grand clerc, non plus, pour comprendre que Mozart structure le cerveau beaucoup plus avantageusement que le matraquage binaire de Nick Conrad.
Ce que confirme également Loïc Drouallière dans son livre « Orthographe en chute, orthographe en chiffres » (éditions L’Harmatan), dans lequel il dresse un bilan du niveau d’expression écrite des étudiants. En 25 ans, révèle-t-il, les fautes d’orthographe des étudiants de première année ont plus que doublé. On observera sans conclusion hâtive – mais quand-même ! – que le départ de cette régression correspond approximativement à la période d’apogée du rap en France et à son hégémonie sur la musique des jeunes. En 2012, nous dit l’auteur, les copies d’examen recelaient 106 % d’erreurs orthographiques supplémentaires par rapport à celles de 1994 ! Effarant.
Pour Loïc Drouallière, il n’y a aucun doute, « les échecs du primaire et du secondaire en matière d’enseignement de la grammaire et de l’orthographe produisent leurs effets délétères jusqu’au bout de la scolarité ».
Ce désastre, qui combine volonté politique de « modeler les enfants pour les faire entrer sans douleurs dans le brouet du mondialisme », comme le souligne encore Georges Gourdin et acculturation imposée par l’avantage accordé aux communautarismes exotiques, s’inscrit à merveille dans la dérive libertaire de notre société héritée de Mai 68. L’ancienne société de la responsabilité a fait place à une société des acquis qui a profondément modifié l’état des universités françaises. Les étudiants, totalement déresponsabilisés, n’y revendiquent plus que des droits. Jusqu’à celui de refuser leurs échecs, nous apprend le site Boulevard Voltaire. Pas étonnant puisque ce refus de l’effort est inculqué aux enfants, dès le plus jeune âge, par une Éducation nationale qui nivelle par le bas, préférant formater les cerveau aux dérives du « progressisme » plutôt que de transmettre les savoirs.
Ainsi, notre société, plus que jamais axée sur le libertarisme, les revendications extrêmes, le multiculturalisme, la paresse et la dépendance, ne pourra pas aller très loin. Le chaos se profile de plus en plus.
Charles André
« L’important n’est pas de convaincre mais de donner à réfléchir. »
[Notre illustration à la une : Les InRockuptibles du 15 mai 2017]
Quel manque de pertinence !
L’article confond causes et conséquences. Est ce l’écoute du rap qui détériore l’orthographe ou est ce que c’est dû au milieu social dans lequel elles ont grandi sachant que le rap est une musique écoutée principalement dans les classes populaires contrairement au « rock indé » ?
Avec le ce genre d’analyse, je peux vous dire que la musique classique préserve du chômage et que la fréquentation des musées augmente l’espérance de vie…
N’est-il pas stupéfiant de constater que le chapitre “Culture” des journaux permanents genre BFM ou CNews ne concernent désormais que des chanteurs (?) de rap (ou proche) présentés à chaque fois comme tout nouveaux alors qu’ils ne font que répéter (avec de nouvelles chrorégraphies plus ou moins douteuses..) les mêmes rythmes ?