
Investiture pour les municipales : « gay-friendly » ou rien chez LREM
Les élections municipales approchent à grands pas et on se dispute les dernières investitures dans les partis
Chez LREM, elles ne s’obtiennent pas comme ça, il y a une conditions incontournables : être (ou s’afficher) pro-LGBT+. Une charte a été pondue par les cadres du parti et on se doit de la respecter comme les commandements de la sainte Bible. Certains, prêts à renier leurs convictions d’hier pour un convoité fauteuil de maire s’en sont mordu les doigts, contraints qu’ils furent de se plier aux cérémonies publiques de la repentance.
Car de grands inquisiteurs-délateurs sont là pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de brebis galeuses dans le troupeau et que l’on bêle à l’unisson. En l’occurrence, il s’agit d’un groupe d’activistes pro-LGBT qui s’est donné mission de débusquer les candidats douteux.
Quand @VincentRoger75, N°3 sur la liste #Griveaux-#ParisCentre de @PacomeRupin, applaudissait à tout rompre l’adoubement de #Fillon par #SensCommun contre son engagement à interdire PMA et GPA et à supprimer l’adoption plénière des couples de même sexe (2016, Cirque d’Hiver). pic.twitter.com/fiTqKopusr
— Un LMPT dans ta ville (@LaREMpourTous) January 26, 2020
Par le biais du compte Twitter « Un LMPT dans ta ville », (LMPT = La Manif Pour Tous), ces commissaires du peuple autoproclamés dénoncent ceux qui, un jour ou l’autre sont sortis des clous du « progressisme » pour avoir, peu ou prou, enfreint l’un des « 10 engagements éthiques de l’élu local progressiste » édictés par la charte :Nota Bene : les dirigeants nationaux du mouvement NE SONT PAS TENUS par ces engagements.
Quand on pense que Macron nous invitait récemment à aller essayer la dictature ailleurs…
À s’être fait piéger par cette bouffonnerie, puis mis en accusation, on trouve :
• Aurélie Taquillain, élue municipale à Courbevoie, ancien membre des Républicains,
• Hanna Sebbah, ancienne colistière de Nathalie Kosciusko-Morizet,
• Yvan Lachaud, candidat à Nîmes, et quelques maires sortants sympathisants LR comme
• Patrick Ollier, à Rueil-Malmaison,
• Caroline Cayeux, à Beauvais,
• Jean-Luc Mouden, à Toulouse, etc.
Tous ayant eu, par le passé, une attitude jugée douteuse par l’inquisition LGBT ou, sacrilège ultime, ayant soutenu la Manif Pour Tous.
Hannah Sebah a été épinglée pour avoir signé une tribune anti-PMA. Aurélie Taquillain est dénoncée pour avoir battu le pavé avec les anti-mariage gay en 2014. Yann Lachaut est signalé pour avoir participé, lui aussi, à une manif opposée au mariage gay… Et dans la foulée de cette chasse aux sorcière, tout le monde y passe comme Marie Guévenoux, vice-présidente de la commission d’investiture, estimée coupable d’avoir distribué soutiens et investitures sans discernement. Et jusqu’au corps préfectoral lui-même tant qu’on y est : le préfet Claude d’Harcourt s’est trouvé mis en accusation pour avoir, lors de sa cérémonie de vœux, exprimé son inquiétude sur le projet de loi bioéthique estimant qu’il « porte une rupture anthropologique majeure ». Il a fini dare-dare dans le bureau de Castaner où il a été prié de faire des excuses publiques.
Si nous ne sommes pas en dictature, preuve est faite que nous sommes néanmoins sous un régime autocratique totalitaire
Ce que, dès la fin de 2017, cent membres du parti LREM avaient déjà dénoncé en rendant leur carte. Ce qui expliquerait aussi le taux de désertions sur les bancs de l’Assemblée nationale où les départs se succèdent à un rythme encore jamais vu sous la Ve République : plus d’une douzaine à mi-mandat. Depuis le début de l’année l’hémorragie s’est accélérée avec la fuite de Valérie Petit, députée de la 9e circonscription du Nord, et d’Annie Chapelier, député du Gard.
Alors, quand Macron dit « Une dictature, c’est un régime où une personne ou un clan décident des lois »,
• soit il n’a pas bien les yeux ouverts,
• soit il se moque du monde,
• soit il est sot.
Cette dernière hypothèse étant à écarter, restent les deux autres.
La phrase suivante nous éclaire : « La dictature, elle justifie la haine. La dictature, elle justifie la violence pour en sortir ». Mais, cher Président, ne voyez-vous pas que nous y sommes ? La première hypothèse serait donc la bonne ? Pas si vite ! Car Macron précise : « Mais il y a en démocratie un principe fondamental : le respect de l’autre, l’interdiction de la violence, la haine а combattre ». Le respect de l’autre ? Mais quel exemple avez-vous donné, monsieur le Président, depuis votre arrivée au pouvoir ? Je vous cite : Les femmes salariées de Gad, « pour beaucoup illettrées », les gens « qui ne sont rien », ceux « qui foutent le bordel au lieu d’aller chercher des postes ailleurs », les « fainéants et les cyniques », les « Gaulois réfractaires au changement » et les Gilets Jaunes « homophobes et antisémites » ou encore, « je traverse la rue, je vous en trouve du travail », etc.
Au bout du compte, il semblerait que ce soit la deuxième hypothèse la bonne : Macron se moque du monde !
Par excès d’arrogance et de suffisance, il ne peut s’empêcher de balancer des phrases qui donnent raison à ses opposants. Mais l’exercice commence à devenir périlleux car, ainsi que le dit Médiapart : « Quand c’est la connerie qui prend le pouvoir, la dictature n’est jamais très loin »…
La troisième hypothèse serait-elle la bonne, in fine ?
Ou alors les trois à la fois ?
Charles André
« L’important n’est pas de convaincre mais de donner à réfléchir. »
Je crois que ça illustre assez bien le pouvoir politique actuel :
« Selon le Trésor de la langue française, une dictature est un régime politique dans lequel une personne ou un groupe de personnes exercent tous les pouvoirs de façon absolue, sans qu’aucune loi ou institution ne le(s) limite(nt) ; il faut préciser que même un régime autoritaire peut avoir des lois, des institutions, voire un parlement avec des députés élus, mais pas librement et ne représentant donc pas des contre-pouvoirs. »
« Quand un pouvoir élimine tous les corps intermédiaires, que pense t‑il que ce soit ?
Quand le pouvoir est aux mains d’une caste, que pense t‑il que ce soit ?
Quand le pouvoir manipule la justice, que pense t‑il que ce soit ?
Quand le pouvoir se sert de sa police pour intimider le peuple, que pense t‑il que ce soit ?
Quand le pouvoir manipule les scrutins, que pense t‑il que ce soit ?
Si ce n’est pas la dictature, c’est donc quoi ??? »