Au secours ! Ils sont toujours vivants !
Alors que nos morts sont encore chauds dans leurs caisses de retraite en sapin de chez Attali,
alors même qu’encore confinés comme des animaux malades de la peste,
on s’interroge sur un déconfinement à géométrie variable, suivant que vous serez puissants ou misérables.
Que sera le jour d’après ?
Chacun y va de ses pronostics. Pour cet objet de tous les fantasmes, « Le jour d’après » sera avec la République et son gourou « Lève-toi et En Marche » identique en pire que le jour d’avant.
Si la réanimation française manque de ventilateurs en salles d’urgences, l’animation parlementaire ne manque pas de ventilateurs (appareils qui brassent de l’air) dans l’hémicycle. Forts de l’adage « gouverner c’est prévoir » nos jeunes élus cocus de LREM ne manquent pas d’air et voudraient bien continuer d’exister après le drame annoncé.
58 parlementaires appellent les Français à construire le monde d’après
Des parlementaires de « différentes sensibilités politiques » [sic] lancent un appel invitant les Français à imaginer un « grand plan de transformation de notre société » à l’issue de la crise épidémique. Une consultation est ouverte à partir de samedi et pour une durée d’un mois, pour recueillir les propositions.
Nos gouvernants sont bien les seuls à pouvoir avancer masqués. En y regardant de plus près, ces 58 « rebelles » ne sont ni plus ni moins que des gens d’En Marche qui voudraient bien poser leur valise, mais avec une autre étiquette, disons moins collante que le sparadrap du capitaine Haddock. Pour ne citer que les plus « connus » : Barbara Pompili EM, Aurélien Taché EM, Cédric Villani EM…
Comme leur mentor-menteur Macron ces 58 députés nous refont le coup de Grand Débat
Rappelez-vous avec la dernière épidémie de fièvre jaune : « Expliquez-nous ce dont vous avez besoin, on vous expliquera… »
Voilà la profession de foie de veau
Qui sommes-nous ?
Préparons, toutes et tous ensemble, le jour d’après
Parlementaires de différentes sensibilités politiques, nous appelons les forces vives de notre pays et les citoyennes et citoyens à préparer, tous ensemble, le jour d’après.
Nous menons le combat contre le coronavirus et nous allons gagner ce combat. Notre priorité absolue est de préserver la santé de toutes et tous et de limiter les drames humains. Le confinement de la population est la seule solution, tout en soutenant au maximum notre système de santé et en reconnaissant mieux le travail admirable des femmes et des hommes qui le font tenir. Cette crise est aussi un ouragan économique et sociétal, aux conséquences encore incertaines. Nous devons protéger les individus face à la précarité engendrée par la baisse de l’activité, éviter la ruine des entreprises, des associations et des travailleurs indépendants, et préserver la stabilité de notre système économique et financier. C’est le sens du plan de sauvegarde mis en œuvre par le gouvernement, dont nous soutenons la réactivité et l’efficacité.
Mais, au-delà de l’urgence de court-terme et malgré l’incertitude à moyen-terme, il est aussi de notre responsabilité de penser collectivement, dès à présent, au jour d’après. À notre avenir commun. Il y aura un avant et un après coronavirus. Il le faut. Cette crise nous aura tous transformés. Elle a violemment révélé les failles et les limites de notre modèle de développement, entretenu depuis des dizaines d’années. Elle nous rappelle le sens de l’essentiel : notre souveraineté alimentaire, notre besoin de sécurité sanitaire européenne, notre production locale pour des emplois de proximité, le besoin de relever les défis environnementaux, de réapprendre à vivre en concordance avec la nature, de réinventer le lien social et le vivre-ensemble, de développer la solidarité internationale plutôt que de favoriser le repli sur soi.
Nous avons aussi des combats à mener pour le climat, la biodiversité, la solidarité, la santé et la justice sociale et nous devons tout faire pour gagner ces autres combats. Pour y arriver, il nous faudra de la rupture, de l’audace, de l’ambition, de nouvelles règles, des moyens décuplés. Il nous faudra réapprendre la sobriété, la solidarité et l’innovation. Un simple plan de relance ne suffira pas. Il nous faut réfléchir dès maintenant et collectivement à un grand plan de transformation de notre société et de notre économie.
Nous lançons, ce samedi 4 avril, et pour un mois (jusqu’au dimanche 3 mai) le site web lejourdapres.parlement-ouvert.fr pour soumettre au débat public nos premières pistes de solutions et pour permettre à tous de contribuer et de les enrichir. Des ateliers en ligne permettront de rythmer notre réflexion collective. Des communautés techniques seront aussi mobilisées pour un travail d’analyse de données. Une synthèse de la consultation sera rendue publique avant mi-mai. Cette démarche est au service de l’intérêt général, que chacun s’en saisisse librement !
De nombreuses solutions sont déjà avancées et nous en tiendrons compte, portées par les experts et les scientifiques, les associations, syndicats, fédérations et de plus en plus collectivement, comme les « 66 propositions pour un pacte du pouvoir de vivre » défendues par 80 organisations. La mobilisation citoyenne est là, complétée par les 150 citoyens tirés au sort de la Convention citoyenne pour le climat qui porteront eux aussi, sans nul doute, des mesures très ambitieuses.
À nous toutes et tous de préparer, ensemble, le jour et le monde d’après.
Liste des parlementaires signataires :
Alauzet Eric (25); Anato Patrice (93); Atger Stéphanie (91); Bagarry Delphine (04); Balanant Erwan (29); Baichère Didier (78); Barbier Frédéric (25); Bouillon Christophe (76); Bournazel Pierre-Yves (75); Cariou Emilie (55); Chapelier Annie (30); Chiche Guillaume (79); Claireaux Stéphane (97500); Clément Jean-Michel (86); Dantec Ronan (44); de Courson Yolaine (21); de Temmerman Jennifer (59); Do Stéphanie (77); Dumas Frédérique (92); Dupont Stella (49); Durand Pascal (Député européen); Forteza Paula (FDE); Gaillot Albane (94); Garot Guillaume (53); Granjus Florence (78); Hammouche Brahim (57); Janvier Caroline (45); Josso Sandrine (44); Julien-Laferrière Hubert (69); Kerlogot Yann (22); Kheder Anissa (69); Kuric Aina (51); Laabid Mustapha (35); Labbé Joel (56); Lazaar Fiona (95); Lambert François-MIchel (13): Le Feur Sandrine (29); Maquet Jacqueline (62): Meynier-Millefert Marjolaine (38); Molac Paul (56); Muschotti Cécile (83); Orphelin Matthieu (49); Pancher Bertrand (55); Park Zivka (95); Pételle Bénédicte (92); Petit Valérie (59); Pompili Barbara (80); Potier Dominique (54); Provendier Florence (92); Racon-Bouzon Cathy (13); Raphan Pierre-Alain (91); Rilhac Cécile (95); Rossi Laurianne (92); Sarles Nathalie (42); Sage Maina (987); Sommer Denis (25); Taché Aurélien (95); Touraine Jean-Louis (69); Thillaye Sabine (37); Tuffnell Frédérique (17) ; Untermaier Cécile (71); Villani Cédric (91); Wonner Martine (67)
Un chef-d’œuvre d’écriture que je vous invite à lire. Une bonne crise de rire en pleine crise coronarienne ne peut pas faire de mal. C’est du Devos, Coluche, Greta, Sibeth (humoriste sénégalaise) et tous les grands maîtres de l’humour réunis.
Une phrase = un gag
Je me suis avancé aux confins du site, histoire de passer un bon moment de confiné : j’en ai encore mal aux zygomatiques. Je pioche au hasard le rendez-vous sur l’atelier 1. Rien que le titre en dit long :
« Le Jour d’après sera numérique ou ne sera pas.«
Je crains le pire de la part de ces gens de la start-up nation. En effet c’est l’horreur :
« Le numérique a pris une place décuplée dans notre quotidien en cette période de crise : télétravail, réseaux sociaux, démarches dématérialisées, plateformes d’entraide… C’est aussi l’un des moyens déployés par les pouvoirs publics dans la lutte contre la pandémie mondiale du Covid-19. Les applications de tracking(1) ont été utilisées par de nombreux pays et pourrait(2) faire partie de la stratégie de déconfinement des gouvernements européens(3)… »
Plus loin encore sur ce site Big Brother puissance dix, l’onglet Hackathon. Espèce de mot valise, concentré de hacker pour les pirates du Web, Haka new-zélandais pour les incantations et téléthon pour faire la manche. On y lit : « Développeurs, datascientists ou amateurs de code, participez à des projets concrets et collaboratifs dans le cadre de notre hackathon Le Jour d’après.«
N’étant ni « datascientist », ni « amateur de code » (j’ai déjà du mal avec mes digicodes et autres PIN), il me revient une idée qui faisait partie du projet de ces marcheurs : réduire le nombre de parlementaires. Aussi, chers députés, je participe à votre consultation en vous adressant ce message :
Ce qu’il ressort de tout cela, la politique c’est un peu comme le football :
Le foot c’est onze joueurs qui en affrontent onze autres et à la fin c’est les Allemands qui gagnent.
La politique c’est le débat d’idées et à la fin c’est Macron qui gagne.
Les Français aiment ceux qui les martyrisent. Vont-ils en redemander encore et encore, le jour d’après ?
Michel Lebon
(1) En français, on dit « traçage ».
(2) « pourrait » dans le texte. Nos 58 illuminés sont passés par l’école de la République et ont appris que masculin = féminin et singulier = pluriel (lire notre article d’hier : Faut-il encore distinguer le singulier du pluriel ?)
(3) À ce sujet, on nous prépare activement votre traçage par le téléphone portable. Extraordinaire modernité : hier les lépreux agitaient une sonnette à leur passage, demain c’est une application de votre téléphone qui sonnera. Sur la base du volontariat, ben voyons ! Du genre refus de l’application, ok c’est votre droit de l’Homme, alors restez confinés !