Pâques et la résurrection
Comme chacun le sait, la fête de Pâques est la célébration de la Résurrection du Christ après sa crucifixion et la mise au tombeau. Mais, comme pour d’autres fêtes (la Toussaint, Noël ou encore la Chandeleur), on décèle diverses données issues de traditions européennes païennes. Et c’est ici qu’intervient une notion d’une extrême importance – devenue une constante de nos chroniques : l’appartenance à un ensemble culturel.
En effet, la lecture attentive des événements rapportés par les Évangiles montrent qu’à travers la Passion du Christ transparaissent des images qui, totalement étrangères au monde vétérotestamentaire, sont présentes dans divers mythes européens, nous allons y revenir. De manière récurrente, des donneurs de leçon, apôtres prosélytes d’un mondialisme uniformisé, viennent de décréter la nécessité de supprimer la tradition des œufs de Pâques ; et ce, sous prétexte qu’il s’agit là d’une entorse à la laïcité. Après les sapins de Noël et les crèches – sans parler des cloches des églises ! – considérés comme apologétiques de la Chrétienté, c’est au tour du rituel populaire pascal de provoquer l’indignation d’individus assurément perturbés dans leurs méandres cérébraux et prônant d’obsessionnelle façon la disparition des spécificités européennes (je vous rassure, toutes les autres, à leurs yeux, sont à sauvegarder et à promouvoir). Alors, posons-nous la question suivante : faut-il voir uniquement dans un tel comportement la conséquence d’un positionnement idéologique des plus sectaires se combinant, sans doute, avec un mal être existentiel ?
En somme, une sorte de pathologie poussant à dénoncer et invectiver des manifestations sociétales non-conformes en regard d’une conception du monde ? On pourrait qualifier cela de détestation de soi, de sa lignée ou, d’une façon plus générale, de refus d’un ensemble civilisationnel homogène. En fait, un tel comportement trahit quelque chose de plus profond mais que la mentalité prédominant de nos jours s’avère incapable de percevoir. Afin de s’efforcer de comprendre ce qui déclenche des réactions aussi aberrantes, il convient de s’interroger sur la signification de Pâques par de-là le cadre de la formulation chrétienne.
Deux symboles dominent l’expression populaire de Pâques : l’œuf (ou plutôt les œufs) et le fameux lapin.
L’un et l’autre traduisent la notion de fécondité évidemment en adéquation avec la germination et la réactivation de la sève que suscite le Printemps, saison durant laquelle on célèbre Pâques. Il semble bien que le thème de l’œuf remonte fort haut dans le temps puisque, aux dires de mythologues avertis, des œufs d’autruche ont été retrouvés dans des tombes à Sumer ; et, en Égypte puis, plus tard, chez les Perses, une habitude voulait que l’on s’offre des œufs pour célébrer le renouveau du monde.
Notre coutume pascale dériverait du Christianisme copte qui associa l’œuf à la célébration de Pâques vers la fin du Ve siècle de notre ère.
Découvrons à présent l’ésotérisme qu’implique le choix de cet objet pondu.
Nous venons d’évoquer l’Égypte et, dans cette nation, l’œuf, à l’origine, aurait été conçu par le dieu Ptah dont procédait l’ensemble de ce que les hommes pouvaient créer, du plus simple objet usuel, en passant par ceux accompagnant la sacralité des prêtres et de pharaon, jusqu’aux édifices colossaux que constituaient palais, temples, tombeaux et pyramides.
Or, Ptah était le dieu régissant le Nord, ce qui signifie que toute fabrication était issue de ce point cardinal. Ainsi que nous l’avons mentionné dans plusieurs articles, à en croire diverses traditions, le Nord (et même l’extrême Nord) est indissociable de ce qui constitue l’origine idéale des civilisations (de l’Inde védique(1) à la Grèce en passant par la Perse). L’image de Ptah façonnant l’œuf est d’autant plus significative que l’ovale de sa coquille s’inscrit dans le fameux nombre d’or(2), inspirateur de tant d’œuvres à caractère sacré. Sur une peinture, la blancheur de l’objet se fait évocatrice de primordialité (car le blanc se situe avant toutes les autre couleurs) et ses proportions synonymes de perfection. Ces deux choses, la blancheur et les justes proportions étant symboliquement une émanation du Septentrion.
On sait que le nombre d’or est omniprésent dans la nature et, de la sorte, révèle qu’il existe un ordre président à l’éclosion d’innombrables formes végétales. Pour illustrer le développement spatial de ce nombre on choisit généralement la spirale des coquilles d’escargots et des conques :
On sait que le nombre d’or est omniprésent dans la nature et, de la sorte, révèle qu’il existe un ordre présidant à l’éclosion d’innombrables formes végétales. Pour illustrer le développement spatial de ce nombre on choisit généralement la spirale des coquilles d’escargots et des conques :
De plus, le corps humain est structuré par ce jeu de proportion. Particulièrement en ce qui concerne les plus belles morphologies représentées dans la statuaire grecque.
Nous en arrivons donc au concept de beauté
… et on est en droit de se demander si les traditions populaires n’ont pas pour fonction de faire perdurer des notions d’une extrême importance car sous-entendant ce qui doit être compris et préservé par un peuple voire, dans le cadre européen, un ensemble des peuples d’une même origine. L’œuf nous enseigne que le principe de fécondité qu’il représente ne peut être séparé d’un module mathématique inscrit partout dans le monde manifesté et permettant de déterminer – et d’identifier – ce qui porte la perfection. À cela s’ajoute le mystère christique de Pâques : la mort et la résurrection d’un personnage que l’iconographie montre immuablement – au moins jusqu’à une période relativement récente – empreint de majesté et, tant par sa stature que par ses traits admirablement réguliers, exprimant une harmonieuse beauté. On comprendra sans peine qu’il manifeste corporellement le nombre d’or, comme Apollon ou d’autres Olympiens pour la civilisation grecque. Semblablement à la nature au sortir de l’hiver, le Christ reprend vie. Thème présent dans certaines religiosités antiques et l’on songe à Osiris en Égypte. La victoire sur la mort proclame qu’il n’y a pas de fatalité définitive et que rien n’est irréversible.
À l’évidence, pour les individus désireux de faire disparaître les œufs de Pâques (ainsi que, redisons-le, les arbres de Noël et les crèches, en attendant la galette des rois et pourquoi pas les crêpes), cette tradition se révèle triplement insupportable.
D’abord parce qu’elle appartient au domaine populaire considéré par eux comme particulièrement néfaste à partir du moment où il exprime un enracinement faisant obstacle au projet mondialiste d’éradication des identités ethnoculturelles. De tels individus n’ont que mépris pour l’appartenance à une terre et toutes les festivités communielles qu’elle implique.
Puis, second aspect irritant, le fait que l’ovale de l’œuf renvoie à une harmonie fondée par l’existence du nombre d’or. Car il est bien certain qu’en une époque générant des mentalités chaotiques et si promptes à promouvoir la laideur dans l’art ce qui procèderait d’un ordre dont le déploiement engendre la beauté relève de concepts éminemment dangereux.
Enfin, troisième et dernier point, le thème de la Résurrection pascale, écho de mythes plus anciens, ne peut que contrer l‘acceptation des fatalités historiques – considérées comme irréversibles – et son corollaire : l’incapacité à réagir, à provoquer un sursaut salvateur. La venue – l’invasion ! – de millions de « migrants » avec pour conséquence de « submerger » les populations « de souche » en est un exemple des plus patents. Ce qui conduirait obligatoirement à la descente au tombeau de l’identité européenne. Mais le miracle de Pâques proclame que la Résurrection est possible et, mieux encore, se veut l’accomplissement d’une nécessité qui transcende l’Histoire.
Walther
(1) Et non dravidienne. Cf., pour toute personne désirant approfondir la question, le travail de Bal Gandadhar Tilak intitulé The Arctic Home in the Veda.
(2) Sur ce que représente ce nombre, on lira avec profit l’ouvrage de Philippe Lamarque précisément intitulé Le Nombre d’Or, Éditions Trajectoire, Bayeux, 2005.
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