Les chaises musicales au Panthéon, osez Kiddy Smile !
En 1744, malade, Louis XV voulait remercier sainte Geneviève pour sa guérison.
Érigée dès 1758 l’église qui lui dédiée devait accueillir la châsse de la sainte. Puis la Révolution, toujours en mal de reconnaissance cultuelle, a décidé de requalifier l’édifice en mausolée républicain. Les rois ont eu leur dépouille en la basilique Saint Denis, les grands hommes auront leur marbre au Panthéon. Le premier locataire sera le vérolé Mirabeau, en 1791. Après avoir découvert qu’il aurait fricoté avec le roi, il est transféré du Panthéon… à la fosse commune. Remplacé en 1794 par la nouvelle idole du moment, Marat. Ce dernier sera viré en 1795. Bref, y avoir son linceul n’est pas une concession emphytéotique de cimetière, la République est versatile.
Depuis, suivant les priorités de l’idéologie du moment, sont entré.e.s moult·e·s grands hommes. De Voltaire à Simone Weil. Aujourd’hui y reposent 75 hommes et 5 femmes
Attention, on n’entre pas au Panthéon comme dans un Moulin. Ce n’est pas Jean, le résistant intronisé par Malraux, qui dira le contraire.
Le 30 novembre cette année, la prochaine entrée sera donc celle de Joséphine Baker qui après tout, elle aussi, est un homme comme tout le monde. Il faut bien reconnaitre que la vie de cette dernière fut hors du commun. Née Mc Donald, américaine, elle rejoint la France en 1925 et se rend célèbre avec sa « Revue nègre ». Elle devient française par mariage en 1937. Elle sera résistante, compagnon de la Libération. Du costume de bananes à la tenue militaire…
Engagée contre le racisme, bisexuelle, amante entre autres de l’écrivain·e Colette, la belle afro-américaine n’avait pas que deux amours « son pays et Paris ♪♫ ».
Elle coche toutes les cases de la modernité d’aujourd’hui
Seule ombre au tableau, elle était, c’est un comble, homophobe. Elle chassa de son foyer un de ses fils, Jarry Baker, pour le renvoyer chez son père, car il était homosexuel. Elle craignait qu’il ne contamine ses frères. Personne n’est parfait.
Osez « Osez Joséphine ». C’est sur l’air de cette chanson d’Alain Bashung, ode au courage des femmes, qu’une pétition a circulé pour pathéonadiser la meneuse de revue.
N’en restons pas là, il y a d’autres meneu.r.se.s de revue qui mériteraient le même hommage macronien
Il faudra vite faire une place à Kiddy Smile qui est aujourd’hui une femme comme tout le monde. Les soirées d’esprits somnambules promettent d’être rock and roll dans l’édifice trop rectiligne au fronton grec.
Osez Kiddy Smile !
Michel Lebon
Est-ce un caprice de Macron qui aime faire les éloges ?
Pourquoi n’a‑t‑on pas célébré plus tôt cette américano-française ?
Après les émissions d’info et de débats TV, après les feuilletons policiers, après la pub, le panthéon va devenir un cimetière WOOK
Quel billet, bravo !
L’histoire « choucroutée » dans le sens passée à la« choucrouteuse » du woke nous réserve de magnifiques et croustillantes antinomies
E‑X‑C-E-L-L-E‑N‑T !
Quel BON mot !