Promesses électorales : toujours avec nos impôts !

par | 21 jan­vier 2022 | 1 com­men­taire

Le réchauffement climatique dont on nous rebat les oreilles semble étrangement ne vouloir se manifester que l’été

Et encore ! La ver­sion 2021 de cette sai­son fut ce que l’on a cou­tume d’appeler un « été pour­ri ». Donc, main­te­nant que nous sommes bel et bien en hiver, et qu’on se les gèle, les pisse-vinaigre réchauf­fistes ont quelque peu rabais­sé leur caquet à l’exception de cer­tains en cam­pagne élec­to­rale. Et bien oui, non­obs­tant l’abominable dérè­gle­ment cli­ma­tique sup­po­sé anéan­tir bien­tôt l’humanité entière, il fait froid cet hiver encore ! Comme disait Bourvil, « Forcément, main­te­nant elle va mar­cher moins bien », com­pre­nez « la pro­pa­gande », bien sûr.

Et surtout, cet hiver rigoureux va nous coûter très cher. Mais pas tout de suite, élection présidentielle oblige.

Que se passe-t-il exac­te­ment ? Et bien, qui dit froid dit chauf­fage. Et qui dit chauf­fage, dit hausse de la consom­ma­tion d’électricité. En ce moment, celle-ci est au plus haut. Le pro­blème, c’est qu’EDF ne peut pas faire face : plu­sieurs cen­trales sont en arrêt main­te­nance et une autre, Fessenheim, en déman­tè­le­ment. Quant aux mou­lins à vent, en cette période anti­cy­clo­nique, ils ne font que de la figu­ra­tion. Vive la tran­si­tion éner­gé­tique ! Il faut par consé­quent ache­ter de l’électricité ailleurs. Hélas, à un tarif hors norme. D’où un sur­coût qui devrait logi­que­ment entraî­ner une hausse du prix pour le consom­ma­teur de 35 % ! Or, pour ne pas affec­ter la cam­pagne élec­to­rale de son patron, le Premier ministre a pro­mis de limi­ter à 4 % cette hausse de l’électricité. Il s’est même enga­gé à ce que l’État prenne en charge un éven­tuel sur­coût pen­sant que celui-ci n’irait pas au-delà de 8 %. Mauvaise pioche ! Décidément, notre bon Monsieur Castex ne se montre pas plus com­pé­tent en ges­tion éco­no­mique qu’en ges­tion de crise sani­taire. Pourtant, le gou­ver­ne­ment sait bien que, chaque année, la demande en élec­tri­ci­té pro­gresse de 2 à 3 % – vive le tout élec­trique – et que pour évi­ter les cou­pures ou les déles­tages met­tant en dif­fi­cul­té nos indus­tries, EDF doit se four­nir chez d’autres pro­duc­teurs. Or, cette éner­gie impor­tée au prix fort est reven­due moins cher aux consom­ma­teurs français.

Le différentiel va coûter huit milliards à l’État et huit autres milliards à EDF

Mais comme l’État est action­naire à hau­teur de 84 % dans EDF, il lui en coû­te­ra 14,7 mil­liards en réa­li­té ! Soulignons enfin que cette élec­tri­ci­té de com­pen­sa­tion ache­tée à nos voi­sins est bien sou­vent pro­duite par des cen­trales à char­bon : vive l’écologie !

Mais, me direz-vous, pour­quoi fait-on de la main­te­nance de cen­trales nucléaires en hiver ? Tout sim­ple­ment parce que, à la fin de l’été (la période dédiée) des pro­blèmes de cor­ro­sion auraient été iden­ti­fiés sur des tuyau­te­ries du cir­cuit d’injection de sécu­ri­té. À ce niveau, les pro­cé­dures sont dra­co­niennes et demandent du temps. Ce qui est par­fai­te­ment nor­mal. À cela s’ajoute l’absentéisme lié au Covid qui empêche de res­pec­ter les plan­nings de main­te­nance. Enfin, la sor­tie du nucléaire res­tant ancrée dans la tête de cer­tains, notam­ment celle du « ministre de la Transition éco­lo­gique » – qui, comble de l’absurde, doit super­vi­ser nos moyens de pro­duc­tion éner­gé­tique du pays –, les opé­ra­tions de contrôle et d’inspections ne res­pectent pas les délais impar­tis. Ainsi, alors que le tout-élec­trique génère une demande crois­sante, la France dis­pose d’une pro­duc­tion d’électricité en baisse régu­lière avec les consé­quences fâcheuses que l’on constate aujourd’hui.

En périodes élec­to­rales, les pro­messes et les cadeaux pleuvent tou­jours. Les Français se disent que la limi­ta­tion à 4 % de la hausse de l’électricité va pré­ser­ver leur pou­voir d’achat et que Macron est bien bon. Ils pensent qu’ensuite tout va ren­trer dans l’ordre. Grosse illu­sion : si notre fac­ture éner­gé­tique sera, appa­rem­ment et tem­po­rai­re­ment pro­té­gée, ce sont nos impôts qui com­pen­se­ront. Il y aura, au sor­tir de l’hiver, 14,7 mil­liards à épon­ger. Ils ne sor­ti­ront pas d’un cha­peau de magi­cien. Mais quand nous rem­pli­rons notre pro­chaine décla­ra­tion de reve­nus, la pré­si­den­tielle ne sera plus qu’un sou­ve­nir. Las, il sera trop tard pour pleu­rer ou crier à l’imposture.

Charles ANDRÉ
« L’important n’est pas de convaincre mais de don­ner à réflé­chir. »

Les articles du même auteur

Charles André

1 commentaire

  1. Ça fait déjà un moment que Macron a sor­ti le ché­quier pour assu­rer sa réélec­tion. Quel que soit le résul­tat du scru­tin, les Français vont cas­quer. Et « grave » comme disent les jeunes !

    Répondre

Envoyer le commentaire

Votre adresse e‑mail ne sera pas publiée. Les champs obli­ga­toires sont indi­qués avec *

Je sou­haite être notifié(e) par mes­sa­ge­rie des nou­veaux com­men­taires publiés sur cet article.