L’Armée de l’Air fait la promo du cinéma américain
Et la Palme d’or 2022 revient au film… Sans filtre du Suédois Ruben Östlund.
2019 : Parasite.
2020 : parenthèse Covid 19.
2021 : Titane.
Qui a vu ces films ?
Le Festival de Cannes, l’entre-soi du cinéma mondial, a ceci d’extraordinaire qu’il y sanctifie des films que personne n’ira voir. Quand on s’est fait avoir une fois, on n’y retourne pas. Cette année, pour se refaire un peu la cerise populo, Pierre Lescure, le président du festival, a invité l’inoxydable Tom Cruise pour présenter son blockbuster Top Gun two.
La version 1 de 1986, avec le beau Tom Cruise indicatif Maverick, commençait à faire collector, avec ses vieux chasseurs F14 Tomcat.
La version 2 de 2022, toujours Maverick, mais pas une ride malgré ses 61 ans. Le plus vieux pilote de chasse du monde reprend le manche, mais réactualisé sur des beaux F18 Hornet.
Pourquoi se compliquer à faire un nouveau scénario, on fait un copié-collé du premier avec les mêmes ficelles qui ont fait rêver les ados boutonneux d’hier.
Ça commence par du brutal. En attendant de retrouver le point G de Jennifer Connelly. On notera que la Kelly McGillis de la version 1986 n’a pas été reconduite, comme Tom. On se demande bien pourquoi ?
La nouvelle, Jennifer |
L’ex, Kelly |
Bref, dès le début, Tom tente l’impossible : prendre 10 G en vol. Autrement dit, Tom « pouce » Cruise, 1m70 et 70 kg tout mouillé, pèserait dix fois son poids, soit 700 kg. Pour info, les astronautes satellisés prennent 4 G. Seule une centrifugeuse pourrait recréer ce facteur de charge de 10 G qui serait évidemment mortel. Tout le reste du film est à l’image, de synthèse, de ce ridicule. Après tout c’est du cinéma, pas un documentaire.
On notera que, du début à la fin, les emblématiques Ray Ban aviator resteront soudées sur le nez de tout le monde. Sur la moto, au bar de l’escadron et même quand ces messieurs s’affrontent dans une virile partie de football américain.
Rien de bien nouveau dans ce navet américain, mièvre et surjoué
Niveau Captain America ou Armageddon. Par contre, dans ces temps compliqués, où la carte de l’OTAN doit se redessiner en Europe, c’est un bon coup de pub pour l’Armée américaine dont notre légendaire Patrouille de France soit venue faire la promo.
Par ailleurs, c’est la mode, dans l’Armée de l’Air de peinturlurer ses avions dans des couleurs toujours plus bariolées, mode customisation. Nos Rafale, enfin ceux qu’on n’a pas encore revendus comme pour la Grèce, sont ainsi requalifiés en mode show-biz. Macron doit sûrement adorer la diversité des robes de nos avions.
Ici, quelques œuvres d’art. J’imagine assez mal ces avions engagés en combat en Ukraine ou ailleurs.
Enfin, on peut espérer dans ce quinquennat Macron que la Patrouille de France viendra survoler le prochain défilé de la Gay Pride avec des fumigènes arc-en-ciel.
Michel Lebon
J’ai vu parasite !
C’est mal ?
J’ai quand même attendu qu’il soit gratuit. On va pas payer pour ça quand même !
Et moi, je ne suis pas sous perfusion, pardon ! Subventions.
Ceci dit le cahier des charges des sélections devient tellement sélectif qu’il ne reste pas grand chose de « normal » à regarder si on ne veut pas se faire laver le cerveau.
Il n’empêche que, au travers de ce film, réaliste ou pas, laissons parler les experts, et n’oublions pas que c’est du cinéma et non un documentaire scientifique.
Les Américains nous donnent une leçon : ils sont capables avec un film de prodiguer un certain patriotisme, ce qu’en France on est bien incapable de faire.
Pour un « Dien Bien Phu » ou « 317e section », combien de Jugnot simple flic ou de Dany Boone douanier ? Nous sommes plus habitués à voir cracher sur tout ce qui porte un uniforme !
Sauf erreur, au début du film, Tom Cruise (alias Maverick) ne cherche pas à prendre 10 G mais à atteindre Mach 10. Ce qui n’est pas la même chose.
Cela dit, avec les photos avant-après de Kelly McGillis, on comprend bien pourquoi celle-ci n’est pas réapparue dans Top Gun 2. Quel naufrage !