Réforme des retraites ? D’abord préservons les privilèges !
En décembre 2019, le gouvernement avait dû abandonner son ambitieuse « réforme des retraites » à la suite de la révélation du scandale des multiples mandats du « haut commissaire aux retraites » désigné par le gouvernement, Jean-Paul Delevoye. Nous écrivions alors que la nomination de ce prédateur à ce poste était révélatrice du pourrissement complet du Système.
Les Français se demandent encore comment ce personnage a pu être nommé à ce poste qui requiert la plus grande probité dans la conduite de sa vie. Menteur-tricheur, égoïste, profiteur, hâbleur, jouisseur, esbroufeur, cet imposteur aurait pu, les Français pouvaient s’y attendre, faire l’objet d’une condamnation de la part du gouvernement. Un communiqué tout en rondeur du type : « Le gouvernement découvre les dissimulations nombreuses et incongrues de Jean-Paul Delevoye qui lui ôtent toute légitimité morale à poursuivre la mission qu’il lui a confiée et en conséquence a mis fin à celle-ci. »
Le gouvernement avait alors démis Delevoye de sa mission sur les retraites tout en lui maintenant sa confiance.
Le Premier ministre, Édouard Philippe : «[Je] pense que la bonne foi de Jean-Paul Delevoye est totale » et de poursuivre : « Quand il a eu la certitude que quelque chose, dans sa déclaration n’allait pas, il a à la fois démissionné des mandats pour lesquels il n’était pas rémunéré et s’est engagé à rembourser immédiatement les sommes en question ». Nous entendons : « À tous les voleurs, ce conseil : “Rendez votre larcin si vous êtes pris et échappez ainsi à la prison !”».
S’il avait lâché Delavoye en pleine tempête, cela voulait dire qu’il lâchera tout le monde lorsque la tempête arrivera. Nous l’avons vu : rares, très rares, sont les ministres et les élus en général à ne pas tricher et mentir. 60 % des ministres du gouvernement furent redressés en 2018 par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique.
Le gouvernement ne lâche pas l’affaire pour autant. C’est au tour de Pierre Moscovici, président de la Cour des Comptes, de relancer le processus. L’œil vif et le regard franc, celui-ci déclare : « Ce que je constate, c’est que notre système de retraites n’est pas financé dans la durée, c’est que le rapport entre les actifs et les inactifs se dégrade. » Lors de la dernière séance de la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée, il se fait interpeller par le député Nupes, Frédéric Mathieu, qui l’interroge sur le cumul de ses retraites et indemnités :
• 14 500 euros de rétribution pour son poste actuel (qui correspond à son argent de poche, tous ses autres frais étant pris en charge)
• 2 700 euros de retraite de député
• 600 euros de retraite de député européen
• 8 500 euros de retraite de commissaire européen
Total = 26 300 euros par mois, soit 14 fois le salaire médian.
Les seules retraites cumulées atteignent : 13 800 euros par mois !
Ainsi donc le président de la Cour des Comptes se permet d’avancer : « Ce que je constate, c’est que notre système de retraites n’est pas financé dans la durée, c’est que le rapport entre les actifs et les inactifs se dégrade » alors qu’il ponctionne 13 800 euros par mois de diverses caisses de retraite et qu’il est payé pour ses fonctions actuelles. Quand il quittera ce poste, il touchera encore une retraite supplémentaire confortable qui viendra s’ajouter à ces 13 800 euros. Cette haute fonction publique nous ruine et elle dit : il faut réformer parce-que ça ne peut plus durer, mais touchez pas à mes retraites !
Après le scandale Delevoye, le scandale Moscovici
⚠️LORSQU’ON POINTE LES REVENUS DE CEUX QUI VEULENT APPLIQUER L’AUSTÉRITÉ EN FRANCE, ON NOUS COUPE LE MICRO
— Frédéric MATHIEU (@frdric_mathieu) October 5, 2022
Ce matin, en @AN_AfSoc, la Présidente @fadila_khattabi m’a empêché de poser ma question à @pierremoscovici. Voilà la démocratie à la sauce macroniste. #DirectAN pic.twitter.com/j6NgJ9aRCp
Ces hauts fonctionnaires président les commissions de réforme afin de s’assurer que leurs prébendes ne seront pas concernées. Mais autour de la table on trouve des élus et des syndicalistes qui ne représentent plus qu’eux-mêmes et qui n’ont guère l’humeur à modifier leur statut.
Il ne faut pas compter non plus sur nos élus pour que la réforme des retraites soit juste.
Le député d’Ille et Vilaine, Frédéric Mathieu, se plaint qu’on lui coupe la parole parce-qu’il évoque les privilèges de Pierre Moscovici. Mais si on parlait de ses privilèges, à lui ? Frédéric Mathieu, député Nupes d’Ille et Vilaine, reste un privilégié du Système. Fils de fonctionnaires, il est lui-même fonctionnaire, cadre de la fonction publique au ministère des Armées, syndicaliste CGT [source Wikipédia].
À présent il est payé 5 700 euros nets par mois, soit 3 fois le salaire médian, sans compter les frais largement pris en charge. Et sa retraite ?
Einstein disait : « On ne règle pas un problème avec ceux qui l’ont créé »
Encore moins avec ceux qui s’y complaisent !
Les vraies réformes existent mais ce ne sont ni Delevoye, ni Moscovici, ni « Saint Mathieu », qui les mettront en route. La réforme des retraites passe par un bouleversement complet que nous exposions dans notre article du 17 septembre 2019, Retraites : il faut renverser la table ! :
1) Redéfinir la solidarité
2) Mettre fin au mythe de la répartition
3) Plafonner les retraites.
Georges Gourdin
IL Y A 300 MILLIARDS A RECUPERER POUR LES FONDS DE PENSIONS PAS POUR QUE LE RETRAITE LAMBDA EN PROFITE DE SES COTISATIONS DE CARRIERE
Ce n’est pas aux autres et surtout à la jeunesse à payer notre retraite. Chacun doit être responsable de sa retraite, la solidarité commence par soi même. Soyons responsables pour une foi non de D…
Bien d’accord sur un plan moral. Mais sur le plan économique, ces prébendes ne représentent qu’une minuscule goutte d’eau dans le budget de l’État.
Pas d’accord sur l’abandon des retraites par répartition mais oui au plafonnement.