Le Père Noël serait-il un chaman ?

25 décembre 2022 | 3 Commentaires 

Christian Gaudin est le rédac­teur en chef du site La Lettre Éveillée. Sa démarche consiste aus­si à éveiller les esprits, tout comme nous nous effor­çons de le faire d’une autre manière.
Christian Gaudin replace la Fête de Noël dans son his­toire mul­ti-mil­lé­naire et nous pro­pose des éclai­rages très per­ti­nents sur les tra­di­tions du Père Noël et du sapin.
Nous avons sou­hai­té par­ta­ger cette ana­lyse.
Et n’ou­bliez pas : « L’essentiel n’est pas de convaincre, mais de don­ner à réflé­chir. »

Éveil & Conscience

Noël, une aventure du bout du monde…

Cher Esprit Éveillé,

Nous y sommes, c’est l’apothéose de ce moment féé­rique, avec ses lumières or et argen­tées qui inondent les rues, la douce folie de l’enfance qui se ranime dans nos yeux…

Noël, et sa magie éphé­mère ont pris place dans nos cœurs.
Alors, oui… Noël est aus­si une fête com­mer­ciale, et l’on peut bien sûr la décrier pour cette rai­son… Mais de cette période spé­ciale, on a sur­tout oublié l’origine !

Dans son sillage se cache en véri­té une tra­di­tion cha­ma­nique ances­trale dont la sym­bo­lique est bel et bien… spi­ri­tuelle.

Et si vous le vou­lez bien, je vais vous embar­quer avec moi dans cet amu­sant voyage, à la recherche des ori­gines de la fête de Noël.

Alors… Quelle est la symbolique spirituelle de Noël ?

L’Étoile polaire, aus­si appe­lée étoile du nord, est un astre imman­quable de notre Voie Lactée. En effet, c’est une des pre­mières étoiles que l’on voit appa­raître dans le ciel, la nuit.

En plus de cela, elle est le point cen­tral de notre réfé­ren­tiel ter­restre :
c’est-à-dire que dans notre ciel, elle ne tourne pas : ce sont toutes les autres étoiles qui tournent autour d’elle.

Elle repré­sente l’axe cen­tral de la nuit. C’est l’étoile du pôle Nord, celle qui est ali­gnée sur l’axe de rota­tion de notre terre.

C’est de là qu’elle tire sa sub­stance spi­ri­tuelle, car elle repré­sen­tait dans les cos­mo­lo­gies cha­ma­niques le centre de l’Univers, sur lequel tout le reste était aligné.

Traditionnellement, c’est un esprit puis­sant du monde d’en haut.

Les cha­manes lui ren­daient visite, pour trou­ver refuge, et pour rap­por­ter abon­dance, force et pré­sents dans le monde visible.

Les gué­ris­seurs de l’esprit ont tou­jours consi­dé­ré que la fumée était l’une des portes d’entrée pour les mondes invisibles.

Alors, cer­tains cha­manes d’Amérique du Nord s’asseyaient au centre de leur habi­ta­tion, là où le feu était entre­te­nu. Les yeux fer­més, ils se visua­li­saient eux-mêmes, incar­nant la fumée, et s’envolant à tra­vers le trou du toit.

En Amérique du Sud, les cha­manes uti­li­saient la fumée de eur calu­met pour voya­ger dans les mondes d’en haut.

Quant à l’Europe, à l’époque du Moyen Âge et jusqu’à la Renaissance, cette pra­tique exis­tait aus­si : on l’appelait le « vol de sorcière ».

Car oui, ce sont bien ces cha­manes euro­péens qui étaient qua­li­fiés de « sor­ciers et sor­cières »… C’est ce qu’attestent cer­taines gra­vures du XIIIᵉ siècle qui repré­sen­taient ces pra­tiques : des sor­ciers pas­sant à tra­vers la che­mi­née

Il ne s’agit en fait qu’une repré­sen­ta­tion méta­pho­rique de la per­sonne fai­sant un voyage cha­ma­nique dans les mondes d’en haut.

Et en Asie, c’est la même his­toire : pour aller dans les ondes supé­rieurs, les cha­manes tchouktches de Sibérie ren­daient visite à l’Étoile polaire, qu’ils appe­laient aus­si « Être d’en haut » ou « Créateur ».

De manière tra­di­tion­nelle, le voyage vers l’Étoile polaire avait pour but de don­ner un refuge et du récon­fort aux voya­geurs, et puis de les faire repar­tir char­gés de cadeaux et de pro­vi­sions.

Pour en venir aux pays scan­di­naves, refuge pré­su­mé du Père Noël moderne : le renne est aus­si un esprit très puis­sant chez les peu­plades nordiques.

D’ailleurs, et il n’est pas rare que ces peuples uti­lisent des traî­neaux, tirés par des rennes dans leur aven­ture vers l’in­vi­sible, pour rame­ner des cadeaux, dits « sub­tils », de ces fameux voyages vers l’Étoile polaire.

À la lumière de ces élé­ments, on peut décem­ment se demander…

Le Père Noël serait-il un chaman ?

Vous l’avez com­pris : les sym­bo­liques du pas­sage par la che­mi­née, des cadeaux et du voyage avec les rennes sont bien plus anciennes que les siècles derniers.

Le mot « cha­man », employé aujourd’hui, puise ses racines éty­mo­lo­giques dans le mot « Toungouse Saman », venu tout droit des pre­mières peu­plades de Sibérie et qui signi­fie « celui qui sait ou connaît (les esprits) ».

Le « voyage de l’âme », ou voyage cha­ma­nique, est une clé de voûte dans la pra­tique cha­ma­nique, et en par­ti­cu­lier dans la culture sibé­rienne de l’ancien temps.

Afin d’interagir avec les esprits, et rame­ner un peu de leur puis­sance, le cha­man quitte ce monde et entre dans le leur, en pro­je­tant son esprit dans le monde imma­té­riel non ordinaire.

Mais si vous le vou­lez bien, conti­nuons à voya­ger encore un peu…

Dans l’empire byzan­tin, siège de la Turquie actuelle, Saint-Nicolas était un évêque célèbre au IVᵉ siècle. Il était sur­tout connu pour ses voyages magiques à tra­vers les airs. Cette antique Turquie était d’ailleurs renom­mée pour ses pra­tiques du chamanisme.

Fait non éton­nant alors, car le « voyage magique » n’est qu’une méta­phore évi­dente du voyage cha­ma­nique : une aven­ture dans les mondes non-ordi­naires d’une autre réalité.

Petit paral­lèle aux astres : l’Étoile polaire était l’astre qui gui­dait des marins, mais aus­si (comme nous l’avons vu) une source d’abondance du point de vue des chamanes.

C’est peut-être pour sa capa­ci­té aux « voyages magiques » que St-Nicolas fut natu­rel­le­ment nom­mé patron des marins et… des enfants !

Il était donc le guide des marins néer­lan­dais qui firent le voyage jusqu’à La Nouvelle-Amsterdam (qui devien­dra ensuite New York) au XVIIᵉ siècle.

Les Hollandais firent de St-Nicolas le saint patron de la Nouvelle-Amsterdam,et impor­tèrent aus­si la tra­di­tion hol­lan­daise de dis­tri­bu­tion de cadeaux dans les logis, par Saint-Nicolas, à la période de Noël.

Cette tra­di­tion porte même un nom : c’est la « Pakjesavond ».

Cette « cou­tume des cadeaux » est née aux Pays-Bas à par­tir du XVᵉ siècle. La tra­di­tion vou­lait que lorsque les pauvres sus­pen­daient leurs chaus­sures dans l’é­glise, les citoyens aisés y met­taient de l’argent, pour redis­tri­buer aux plus nécessiteux.

Lorsque La Nouvelle-Amsterdam fut rebap­ti­sée New York par les Anglais, ils gar­dèrent la tra­di­tion­nelle visite et les cadeaux de St-Nicolas qu’ils renom­mèrent selon son nom néer­lan­dais : Sinterklaas (le “r” ne se pro­nonce pas).

Et bien sûr, « Sinterklaas » devien­dra plus tard, par de natu­relles modi­fi­ca­tions de la langue anglaise, “Santa Claus”, alias le fameux Père Noël.

Ce qui nous laisse sug­gé­rer que le célèbre Santa Claus n’est que l’ambassadeur méta­pho­rique du « cha­mane qui voyage à l’Étoile polaire cher­cher des cadeaux », pre­miè­re­ment ori­gi­naire des peu­plades cha­ma­niques de Sibérie…

Ce n’est que plus tard que le nom de « Père Noël » sera inven­té par un roman­cier, du nom de Clement Moore.

Il reste encore une part de mys­tère que nous allons ten­ter d’élucider…

Qu’en est-il des fameux sapins de Noël ?

Ce rési­neux si cher à nos cœurs a été long­temps un sym­bole sacré au centre des habitats.

Pour les peuples-racines du Nord de l’Hémisphère, l’arbre était sou­vent mis au centre de la mai­son, du tipi ou de la yourte. Il était utile pour les grandes céré­mo­nies et repré­sen­tait le centre de l’Univers, mais aus­si le lien entre les mondes.

De manière tech­nique, ils ser­vaient de cata­ly­seur pour relier les dif­fé­rents mondes entre eux : une sorte d’échelle pour gra­vir et rejoindre les mondes d’en haut lors de voyages cha­ma­niques accom­pa­gnés du tambour.

L’arbre repré­sen­tait alors le mât, l’axe, le pivot, autour duquel le monde tourne. Ce pilier cen­tral relie ain­si les trois mondes : les mondes du bas, du milieu et d’en haut.

Dans de nom­breuses tra­di­tions, cet arbre repré­sen­tait aus­si le mât per­son­nel du cha­man. L’Étoile polaire repré­sente alors le som­met de cet arbre puisqu’elle est le centre de son axe de rotation.

En somme, le sapin de Noël est le reflet de cette tra­di­tion.
L’arbre à feuilles per­sis­tantes (« ever­green » en anglais) sert de sym­bole pour le sol­stice d’hiver dans les tra­di­tions scandinaves.

L’étoile tra­di­tion­nel­le­ment pla­cée en haut de l’arbre rap­pelle natu­rel­le­ment la sym­bo­lique de l’Étoile polaire. Et quant aux bou­gies autre­fois pla­cées autour de l’arbre, elles repré­sen­taient les étoiles qui gra­vitent autour de l’Étoile polaire.

Sans oublier les anges qui sont accro­chés aux branches. Ils évoquent bien sûr la tra­di­tion des cha­manes Sibériens, comme quoi leurs esprits alliés et leurs guides s’asseyaient sur les branches de l’arbre dans leur habitat.

Et pour finir, les guir­landes, qui repré­sentent tous les autres points lumi­neux de la Voie Lactée.

Que peut-on conclure de la signi­fi­ca­tion de la fête en elle-même ?

Quelle est la métaphore cachée de Noël… ?

Eh bien, Noël est une fête dont la sym­bo­lique pro­fonde signi­fie… la lumière dans l’obscurité.

Nos fêtes et tra­di­tions actuelles sont sou­vent un mélange entre plu­sieurs tra­di­tions du passé.

Noël par­tage évi­dem­ment des ori­gines judéo-chré­tiennes, mais il appa­raît aus­si que c’est un héri­tage lais­sé par des tra­di­tions cha­ma­niques de plu­sieurs horizons.

Rappelons-nous que l’Empire romain a excel­lé dans l’art de réduire en escla­vage les peuples dits « bar­bares » ou de chas­ser les sor­ciers et sor­cières (cha­manes) et de conver­tir tout le monde à LEUR reli­gion et ses traditions.

Au point que nous avons sou­vent oublié nos réelles ori­gines et d’où viennent nos rites actuels.

Car oui, Noël et ses tra­di­tions nous rap­pellent un héri­tage cha­ma­nique dont la magie est pour­tant tou­jours là :

Oui, le Père Noël est bien le cha­man qui voyage à l’aide de la fumée, par la che­mi­née, reve­nant de l’étoile polaire, char­gé d’abondance et de cadeaux.

Et oui, l’arbre de Noël, au centre du logis, s’orne depuis tou­jours de la fameuse étoile polaire, de ses étoiles, et de ses êtres magiques.

J’espère sin­cè­re­ment que ce mes­sage vous a plu et qu’il vous a don­né du sens pour vivre encore plus la magie de ce moment de partage.

Je vous sou­haite un Joyeux Noël !

Prenez soin de vous.

Christian Gaudin

PS : pour pro­lon­ger la magie de Noël tout au long de l’année, je vous conseille de jeter un œil sur ce pro­jet incroyable qui est comme une bulle d’air frais. Grâce à ce pro­jet, vous allez pou­voir éle­ver votre taux vibra­toire et vivre enfin la vie que vous méritez

3 Commentaires 

  1. Jean Claude,
    Faites un tour vers les Écritures Hébraïques, en début de Bible. Vous nous direz si le Dieu des Hébreux (tou­jours le nôtre aujourd’­hui, mal­gré son silence appa­rent) agréait l’as­tro­lo­gie, les mages, les faux dieux qu’a­do­raient les peuples alen­tour ! Dommage que vos connais­sances s’ar­rêtent au Concile de Nicée en 351 (col­lu­sion entre ce qui res­tait de l’en­sei­gne­ment du Christ et les rites païens romains = les églises d’au­jourd’­hui « qui font des com­pro­mis » avec la Parole de Dieu, les tra­di­tions « ça paye ! »)
    Lisez sim­ple­ment, par simple curio­si­té en reje­tant tout esprit reli­gieux, avec du bon sens, rien que du bon sens !
    Qui sait si ce Dieu ne va pas se mettre en colère ? Aïe !

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  2. Je suis ravie de toutes vos expli­ca­tions qui illus­trent notre seule illu­mi­na­tion en cette si triste période ; un sapin repré­sen­té par une guir­lande de leds, un rideau de lampes scin­tillantes tout autour et en haut, une grosse étoile.
    Merci à vous, je ne manque jamais de lire tous vos articles chaque fois très inté­res­sants.
    Bon Noël, finis­sez bien 2022 et com­men­cez encore mieux 2023.

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  3. Bravo pour votre texte où j’ap­prends des choses.
    Mais j’ai cher­ché en vain la trace d’un lien avec la nais­sance du Sauveur, qui est venu comme l’astre du matin, le soleil de jus­tice, dont l’é­toile polaire n’est qu’un pâle reflet.
    Moi qui suis allé accueillir St Nicolas à Nimègue en 1952, je puis vous assu­rer que je pro­nonce le r de Sinterklaas. Par contre je découvre l’exis­tence du « Pakjesavond », qui signi­fie « le soir des petits paquets », jamais enten­du jus­qu’à ce jour. Mais comme dans tous les peuples il existe des variantes de voca­bu­laire, et mal­gré mon jeune âge à l’é­poque je n’a­vais pas été pré­sent au pied du sapin.
    Merci pour m’a­voir fait décou­vrir que la cou­tume des cadeaux serait née aux Pays-Bas. J’espère que c’est vrai car ce pauvre peuple est deve­nu l’un des plus pauvres spi­ri­tuel­le­ment, grâce au zèle abo­mi­nable du cler­gé catho­lique romain.
    Pour ce qui est du glis­se­ment de Santa Claus vers le Père Noël, je crois que vous oubliez le rôle de la firme Coca Cola qui a vou­lu volon­tai­re­ment trans­for­mer St Nicolas en un zom­bie non chré­tien pour des rai­sons com­mer­ciales. Il n’y a pas de hasard.
    Pour ma part j’ai pu décou­vrir, depuis plu­sieurs années, un peu du monde cha­ma­nique, et ne puis que le res­pec­ter. Mais c’est un uni­vers pré-chré­­tien, et la Révélation ense­men­ce­ra un jour cet uni­vers, sans rien perdre de son génie propre, tout comme celui de ceux que nous nom­mons les Indiens d’Amérique, mas­sa­crés avec féro­ci­té et bonne conscience par ceux qui dirigent désor­mais ce pays. Mais leurs jours sont comp­tés, au moins selon le temps divin.
    Merci encore.

    Vincent Tanazacq
    Prêtre ortho­doxe français

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