Michel Maffesoli, le repenti
Le dernier opus de Michel Maffesoli s’inscrit dans la continuité de son œuvre (plus d’une cinquantaine de livres)(1). Mais l’universitaire passe ici un cap en s’inscrivant dans une démarche délibérément pamphlétaire sur un sujet qui reste tabou dans notre société, la franc-maçonnerie :
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Les éditions Trédaniel |
Michel Maffesoli nous explique minutieusement comment le Grand Orient a perdu sa raison d’être, un lieu où les oppositions se rencontrent pour éclairer la quête de vérité.
Le Grand Orient est devenu un « club » paraétatique, obéissant à l’idéologie socialisante. On pourrait dire qu’il s’agit d’une ONG au services des pouvoirs publics ayant troqué recherche symbolique pour le prétendu « sociétal ». Voirre d’un des nombreux think tanks dans lesquels s’élaborent les divers programmes électoraux et la répartition des postes de pouvoir. Ce qui conduit le Grand Orient à n’être qu’une sorte de « wokisme » maçonnique se contentant d’activités mondaines ou de fantaisies badines, bien loin de la recherche de la « connaissance », cœur battant de la maçonnerie authentique.
Michel Maffesoli nous décrit quelle était la vocation du Grand Orient qu’il a connu et qui l’a initité, à savoir :
… dévoiler ce qui est caché dans les cryptes de la mémoire immémoriale. Celle de la Tradition. Ce qui est l’intemporelle vocation de l’Ordre maçonnique.
Nous en sommes loin, à présent avec le « club sociétal de la rue Cadet ».
La société initiatique a été dénaturée par l’infiltration en son sein d’éléments n’ayant aucune qualification spirituelle, culturelle ou intellectuelle. Ce sont, surtout, des gens avides de pouvoir, ayant la plupart du temps mal réussi leur vie professionnelle et s’employant à faire de la communauté initiatique un groupuscule politique, une ONG pleine de ressentiment ou, pire, une caste se distribuant places et postes. D’une manière simiesque, ils imitent.
On se demande alors comment notre « intello rebelle »(2) a pu fréquenter le Grand Orient pendant un demi-siècle !
Ce livre n’est pas pour autant un règlement de compte. L’auteur le décrit lui-même comme un pamphlet. Les mots sont incisifs et dévastateurs, mais toujours courtois et finement choisis, parfois même savants. Du Maffesoli pur jus ! Un long travail dans la continuité des avancées de son œuvre à lire par les initiés qui ont besoin de ce miroir, comme par les profanes qui ont besoin de cet éclairage.
Michel Maffesoli cherche à démontrer que ce n’est pas lui qui a changé, c’est le Grand Orient qui a oublié sa raison d’être. Il est donc normal qu’il quitte ce « club » où il ne se reconnaît plus et qu’il dénonce sa dérive. Il se repent de ses cinquante années passées en son sein : dict.: se repentir = ressentir le regret d’un péché avec le désir de le réparer et de ne plus y retomber.
Michel Maffesoli annonce déjà pour la fin 2023 la suite de ce livre : La Franc-maconnerie peut-elle réenchanter le monde ?
Sa formation sociologique, sa liberté de penser et d’écrire l’amèneront elles à analyser comment la dérive mafieuse (le mot est employé) du Grand Orient se retrouve dans tous les corps constitués de la société ? Partis politiques bien sûr et médias, syndicats, Ordre des médecins, enseignement, Comité olympique et fédérations nationales et internationales sportives, notamment la FIFA, etc.
Partout se déroule le même processus comploteur
Si les lumières se sont éteintes au Grand Orient, elles s’éteignent peu à peu partout.
Georges Gourdin
Bonus :
Michel Maffesoli interviewé le 31 août 2023 par André Bercoff sur Sud Radio :
- Logique de la domination, Paris, PUF, 1976.
- avec Alain Pessin La Violence fondatrice, Paris, éd. Champ urbain, 1978.
- La Violence totalitaire, Paris, PUF, 1979 ; rééd. 1994 La Violence totalitaire. Essai d’anthropologie politique, Paris, Méridiens–Klincksieck.
- La Conquête du présent. Pour une sociologie de la vie quotidienne, Paris, PUF 1979.
- « La dynamique sociale. La société conflictuelle », thèse d’État, Service des publications des thèses, Lille, 1981.
- L’Ombre de Dionysos, Le Livre de Poche, 1982, rééd. 1991.
- Essai sur la violence banale et fondatrice, 1984, Paris, Librairie Méridiens–Klincksieck. Rééd. 2009, 2014, CNRS Éditions.
- La Connaissance ordinaire. Précis de sociologie compréhensive, 1985, Paris, Librairie des Méridiens ; rééd. 2007, Paris, Klincksieck.
- « La société est plusieurs » in Une anthropologie des turbulences, M. Maffesoli (sous la dir.), 1985, Berg International éditeurs, p. 175–180.
- Le Temps des tribus, 1988 ; Le Livre de Poche, 1991.
- Au creux des apparences. Pour une éthique de l’esthétique, 1990, Paris, Plon ; rééd. 1993, Le Livre de Poche.
- La Transfiguration du politique, La Table Ronde, 1992 ; Le Livre de Poche, 1995.
- La Contemplation du monde, 1993, Le Livre de Poche, 1996.
- Éloge de la raison sensible, Paris, Grasset, 1996.
- Du nomadisme. Vagabondages initiatiques, Paris, Le Livre de Poche, 1997.
- La Part du diable ; précis de subversion postmoderne, Flammarion, 2002, Paris.
- L’Instant éternel. Le retour du tragique dans les sociétés postmodernes, Paris, La Table Ronde, 2003.
- Le Voyage ou la conquête des mondes, Paris, éd. Dervy, coll. « Paroles retrouvées », 2003.
- Notes sur la postmodernité : Le lieu fait lien, Éditions du Félin, 2003.
- Le Rythme de vie. Variation sur l’imaginaire post-moderne, Paris, éd. Table Ronde, coll. « Contretemps », 2004, 260 p. .
- Pouvoir des hauts lieux , dans Pierre Delorme (dir.) La Ville autrement, Sainte-Foy, Presse de l’Université du Québec, 2005.
- (sous la direction de Denis Jeffrey et Michel Maffesoli), La Sociologie compréhensive, Les Presses de l’Université Laval, 2006.
- Le Réenchantement du monde. Morales, éthiques, déontologies, Paris, éd. Table Ronde, 2007.
- Iconologies. Nos idol@tries postmodernes, Paris, Albin Michel, 2008.
- Après la modernité ? La conquête du présent ; la violence totalitaire ; la logique de la domination, Paris, éd. du CNRS, coll. « Compendium », 2008.
- La République des bons sentiments, éd. du Rocher, 2008.
- « C’est au nom de la morale qu’on massacre les peuples » in Spectacle du Monde, entretien avec Richard Kitaeff, , p. 46–49.
- Apocalypse, Paris, CNRS éditions, 2009.
- Mutualisme financier, société de personnes et postmodernité (avec Marc Pouzet), CNRS, 2009.
- Matrimonium : Petit traité d’écosophie, Paris, CNRS éditions, 2010.
- Qui êtes-vous Michel Maffesoli ?, Paris, Bourin éditeur, 2010.
- Le temps revient : Formes élémentaires de la postmodernité, Desclée de Brouwer, coll. « Des Paroles et des Hommes », 2010.
- La Passion de l’ordinaire : miettes sociologiques., Paris, CNRS Éditions, « CNRS Sociologie », 2011.
- La crise est dans nos têtes !, Paris, Jacob-Duvernet, 2011.
- Sarkologies. Pourquoi tant de haine(s) ?, Paris, Albin Michel, 2011.
- Homo eroticus. Des communions émotionnelles, Paris, CRNS Éditions, coll. « Socio/Anthropo », 2012.
- L’Homme postmoderne, avec Brice Perrier, Paris, Bourin éditeur, coll. « Société », 2012.
- avec Hélène Strohl, Les nouveaux bien-pensants, Éditions du Moment, 2014.
- Imaginaire et Postmodernité, Manucius, 2014.
- L’ordre des choses : Penser la postmodernité, CNRS Éditions, 2014.
- Le Trésor caché. Lettre ouverte aux francs-maçons et à quelques autres., Paris, Léo Scheer, 2015.
- La France étroite. Face à l’intégrisme laïc, l’idéal communautaire (avec Hélène Strohl), Paris, Éditions du Moment, 2015.
- La parole du silence, Cerf, 2016, 169 pages.
- Ecosophie : Une écologie pour notre temps, Cerf, Coll. Idées, 2017, 256 p.
- Être postmoderne (postface d’Hélène Strohl), Cerf, Coll. Idées, 2018, 248 p.
- La Force de l’imaginaire : contre les bien-pensants, éditions Liber, 2019, 160 p.
- Participation à l’ouvrage de Marc Welinski Comment bien vivre la fin de ce monde, Éditions Guy Trédaniel, 2021.
- L’Ère des soulèvements, Paris, Cerf, 2021, 182 p.
- L’ombre de Dionysos, Paris, Cerf, 2022, 267 p.
- Logique de l’assentiment, Paris, Cerf, 2023.
- Le temps des peurs, Paris, Cerf, 2023.
Lire : Michel Maffesoli, l’intello rebelle du 3 octobre 2022
De Michel Maffesoli :
M Maffesoli oublie de parler du serment des FM ∴
« de ne jamais aller à l’encontre d’un frère, de ne jamais dévoiler les secrets, à se voir la gorge tranchée, le cœur arraché, la langue déchirée »
Un serment de type mafieux ! que dans certaines loges ils signent avec leur propre sang, toute une symbolique qui leur est chère.
Sachant qu’ils se présentent comme une organisation humaniste, qui a infiltré tous les cercles de Pouvoir pour nous amener au totalitarisme-eugéniste mafieux actuel.
un État dans l’État comme tonton Christobal nous le rappelle.
Les FM ∴ sont les idiots utiles pour d’autres organisations encore plus perverses, et seront les fusibles de protections pour celles-ci, les FM ∴ seront les boucs émissaires.
Un autre repenti, Serge Adad Gallardo nous informe qu’ils vénèrent le Baphomet, le culte du morbide ! https://www.youtube.com/watch?v=PLLiyOWg1HY
MM s’aperçoit mais un peu tard qu’il a cautionné un *club* faisandé de longue date. A sa décharge on dira que le GODF étant une fédération de « rites » : on peut y trouver le pire (90%) et le meilleur (10%). Cela n’y change pas grand chose. On peut en dire autant des autres *obédiences* même si l’on y compte des personnes de qualité (bien peu !).
Rien de bon à en attendre pas plus que des « think-tank » ou *ONG*. Cela n’enlève rien aux qualités de MM.
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